L’année passée nous avons suivi le GR54 depuis Villar Loubière jusqu’au petit village de la Chapelle-en-Valgaudemar. Nous repartons de ce point pour continuer le chemin que nous avions prévu de parcourir.
Nous démarrerons de la Chapelle-en-Valgaudemar pour bivouaquer à proximité du refuge du pigeonnier. Ensuite nous irons vers les torrents de Chabournéou puis nous passerons par Vallonpierre pour finalement rejoindre le parking du sentier du ministre où nous finirons notre randonnée. Nous comptons réaliser cette expé en autonomie et à chaque étape nous poserons la tente pour passer la nuit.

Cette année on démarrait de Marseille pour rejoindre les Ecrins. On a décidé d’aller en BlaBlaCar jusque Gap et de faire du stop pour arriver en montagne. Ça nous permet de faire attention à notre empreinte carbone et d’avoir quelques informations de la part de gens qui connaissent le coin.

On est arrivés vers midi dans la vallée du Valgaudemar. Le projet cette année était de refaire un séjour en autonomie dans ces montagnes que nous avions découvertes l’année passée. Nous avons donc décidé de passer une première nuit en camping afin de nous reposer un peu après la semaine caniculaire que nous venions de passer à Marseille. Donc :

Jour 1 : Découverte des environs :

Nous sommes partis après avoir déposé nos affaires dans les alentours du camping. Là, nous avons longé la Séveraisse afin de nous rendre au pont du Casset. On était ravis de se retrouver un an après notre première expé dans cet environnement qui nous avait tant manqué. Ce jour-là, on a décidé de revoir nos objectifs à la baisse… On n’était pas en forme olympique et la météo annonçait des orages sur la montagne tous les soirs de notre séjour. On n’est pas suffisamment expérimentés ni confiants pour faire face au moindre problème qui aurait pu nous arriver là-haut. On était un peu déçus mais heureux de savoir qu’on était raisonnables et d’accord sur l’option de revoir le programme établi initialement. Du coup, on décide de laisser la tente au camping et de faire des randos à la journée, en étoile.

Vue du camping

Jour 2 :

On est partis vers les Oulles du diable où Pierre s’est fendu d’une laborieuse tentative d’explication, laquelle fut incompréhensible et contenait des mots exotiques tels que « Nye channel » ou encore « fucking pression gigantesque ». On s’est ensuite dirigés vers le hameau de Navette. Ce petit village abandonné est aujourd’hui un témoin de la vie montagnarde d’autrefois, lorsque les habitant.e.s y vivaient en autarcie, presque coupé.e.s du monde extérieur.Pour finalement nous rendre à la Cascade de Buchardet. Cette rando faisait 9,2 km et 330m de d+.

Jour 3 : Objectif : rejoindre le Refuge du Clot-Xavier Blanc (Spoiler : on n’y est pas arrivés (mais alors là pas du tout))

La rando devait faire 13km avec un profil de 410m de d+. Malheureusement, un gros orage était annoncé en milieu d’après-midi. Nous voulions rentrer avant la pluie et avions mal anticipé notre départ donc, arrivés au Bourg, nous avons décidé de faire demi-tour. Nous avons donc marché un peu moins de 8km et fait 160m de d+. Sur cette rando on est repassé par le pont du Casset qu’on avait pu voir le premier jour. On a continué de longer la Séveraisse jusqu’au joli petit hameau : Le Bourg, qui est composé d’une petite dizaine de maisons et où plus personne n’habite à l’année. On a croisé quelques jours plus tard en faisant du stop un homme qui possède une maison dans ce hameau. Il nous expliquait qu’en effet, il n’y a plus de soleil à partir de mi-novembre et ce durant 3-4 mois. C’est l’une des raisons qui explique le fait que plus personne ne vit toute l’année dans cet endroit. Sur ce chemin, nous étions impressionnés par le nombre de lézards que nous avions croisés. A chaque pas que nous faisions, ils sortaient de leur cachette. C’était impressionnant et on ne comprend toujours pas pourquoi on en a vu autant sur cette portion-là. On est donc rentré entourés de lézards et accompagnés par la pluie qui commençait à tomber.

Jour 4 : La RANDO du séjour :

Ce jour-là nous nous sommes levés à 4h30 dans le but de marcher 2h avant le lever du soleil. Plusieurs raisons nous ont poussé à partir si tôt :

  • Le fait de ne pas avoir bivouaqué et donc de n’avoir vécu ni lever ni coucher de soleil en montagne en dehors de la vallée.
  • On trouvait ça drôle de commencer la rando dans le noir, à la frontale

Donc, on a prévu de rejoindre les lacs de Pétarel en passant par les houles du diable, le village des portes puis, en traversant la forêt domaniale de Valgaudemar. Vers la fin, on longeait une fois de près, une fois de loin le torrent de Pétarel. Cet allé était rempli de surprises. Premièrement, après dix minutes de marche, on a hésité à faire demi-tour car un sanglier hurlant nous a averti de sa présence. Pas rassurés et sur le point de rebrousser chemin, on a pris notre courage à deux mains après s’être dit que ce n’était pas la période des petits et donc, qu’on ne courrait pas un grand danger (en vrai on n’en savait rien, mais bon, fallait qu’on se rassure). Après 3km de marche et 380m de d+, le soleil commence à pointer le bout de son nez et on décide de faire une pause pour profiter de ce lever de soleil et des paysages qui l’accompagnent. Ce sera le seul que nous aurons l’occasion de voir en dehors de la vallée durant notre séjour. On continue de monter à travers les arbres et pour notre plus grand bonheur, nous observons tout au long de notre ascension le mont Olan ainsi que le Pas de l’Olan que nous avions franchi l’an passé. Ça nous a rappelé énormément de souvenirs, ce qui n’était pas pour nous déplaire. Durant toute la rando, nous nous sommes demandé par où on allait rejoindre les lacs. On ne visualisait pas du tout notre trajectoire. Finalement, nous sommes arrivés vers 11h au bord du lac et le beau temps nous a permis de voir le reflet de l’Olan dans le lac de Pétarel. C’était une très belle surprise ! On a fait demi-tour après avoir profité de cet espace splendide pendant 1h30. Nous sommes rentrés vers 16h30 après avoir fait 16,20km et 1050m de d+.

Jour 5 : Changeons de paysages :

La vallée dans laquelle nous nous trouvions depuis déjà près d’une semaine nous plait énormément mais nous trouvions que nous avions déjà bien fait le tour. On a décidé de faire du stop pour monter le plus haut possible dans la montagne en voiture afin de faire une randonnée depuis un nouveau point de vue. On a été très rapidement pris en stop par un montagnard qui possède une maison dans le petit hameau de Bourg ou nous étions passés quelques jours plus tôt. Il nous a raconté l’histoire du village tout en sillonnant la route pour gentiment nous déposer au Gioberney. Ici on peut voir le refuge du Gioberney qui est d'ailleurs plus un hôtel que vraiment un refugeDepuis le refuge, on est rapidement monté en passant devant une cascade appelée ‘‘le voile de la mariée’’ pour enfin arriver à un plateau marécageux. Après s’être extasiés devant les plantes que nous croisions tout au long de notre chemin, nous sommes arrivés au lac du Lauzon où nous avons décidé de nous arrêter pour prendre notre repas devant une superbe vallée en T constellée de glaciers. Nous avons dégusté des Tourtons du Champsaur, la spécialité locale, une sorte de chausson à la pomme de terre et au fromage. Un groupe de quinquagénaires qui n’était pas très loin derrière nous s’est également installé là pour manger. Le photographe attitré du groupe, ‘‘Jacques’’ pour ne pas le citer s’est proposé pour nous prendre en photo près du lac. On s’est rendu compte que malgré ses compétences photographique élogiées, il s’est montré moins habile quant à l’utilisation d’un téléphone à écran tactile. Nous avons continué notre randonnée tranquillement en redescendant vers le refuge de Gioberney où nous avons pu nous sustenter d’un délicieux café avant de refaire du stop pour retrouver notre camping pour la nuit.

Jour 6 : Le retour

Pendant la nuit, le temps n’était pas avec nous. Un orage a tonné toute la nuit et une légère pluie a réussi à pénétrer notre tente. On se réveil donc quelque peu mouillé mais près à faire une journée de stop pour rejoindre notre Belgique. On a fait plusieurs rencontres très sympas puis, à hauteur de Lyon, un travailleur qui sillonnait la France a pu nous prendre jusqu’à Paris. Déjà bien avancé dans notre trajet, nous décidons de prendre le train là-bas afin de rentrer plus facilement. Et c’est comme ça que se termine notre périple beaucoup moins aventureux que prévu.