A 3 copains, nous nous lançons dans l’aventure. Après plusieurs semaines de vie étudiante agitées suivi d’une période de blocus tumultueuse, nous allons aller retrouver le calme dans le parc national de Hardangervidda, situé en Norvège entre Oslo et Bergen. Nous avons depuis longtemps souhaité partir nous confronter à ce genre d’expédition. Alpinisme, ascension de sommet? On connait pas encore assez la montagne et ses risques et les stages qu’on trouvaient ne nous convenaient pas. Ski de rando dans les alpes? Même chose et on a pas tous le niveau de ski pour cela. En découvrant le récit d’autres expés et les photos et vidéos sur l’Hardangervidda, nous sommes tombés sous le charme! Paysages splendides, dépaysement et isolement total et c’est grand plateau légèrement nivelés semblaient, en plus de convenir à nos attentes, convenir à nos capacité et en plus, on peut y aller sans avion! Let’s go.

Pratiquo – pratique ça se passe comment là-bas ?

Trajet

Pour le trajet, on est allé jusque Oslo en voiture (16h sans pause), sans prendre un ferry donc en longeant la côte par la Suède. Il y a 2 péages au Danemark pour traverser les ponts (un peu moins de 70 euros les 2 si on se trompe pas). On a fait ça de nuit pour prendre ensuite le train à Oslo jusque Finse. C’est un célèbre train faisant la traversée de la Norvège jusque Bergen. Arrivé à Finse, on a planté notre tente tout près pour y passer la nuit. On a pris le train à 16h donc il a rapidement fait nuit, apparement il parcourt de belle région, ça peut valoir le coup de le prendre en journée.                                                                                                                                          Pour trouver une place de parking à Oslo, c’était galère, on a eu la chance qu’une Oslotoise(?) nous ait proposé sa place de parking privé.

Le retour de Haukeliseter jusque Oslo on a pris un bus de nuit, c’était top! surtout l’attente dans l’abri bus étant donné qu’il passait à 2h du mat, youpiii!

Itinéraire

Nous avons donc fait la traversée du parc de Finse jusque Haukeliseter. En suivant à l’envers cet itinéraire. On a fait des étapes un peu plus petites au début à cause de la fatigue du trajet et surtout le temps de prendre le rythme. On ne dormait donc pas à coté des refuges ou dedans. On a parfois mangé dedans le midi mais ça peut-être un piège car une fois entré, sortir prend du temps et les journées sont courtes! On a dormi une fois dans un refuge (Ce jour-là, on a rattrapé l’itinéraire du site, dans le noir héhé), le dernier soir à Hellevasbu, ces refuges sont super, dormir dans un refuge permet aussi de se préparer mieux la veille et de partir plus vite le matin! Pour rentrer dans les refuges c’est partout la même clés pour les refuges DNT (et que ceux là), ça marche sur la confiance et vous payez le prix indiqué en partant ou ce qui vous semble juste en fonction de vos moyens!

Une journée type

It’s coming … stay tunes!

Nourriture

Pour la sacro sainte bouffe, c’est toute une histoire! Hé oui, la nourriture dans ce désert blanc où le froid peut vous ronger devient presque une religion ?

Pour la nourriture, on avait consciencieusement préparé avant de partir un sachet pour chaque journée. Dedans, il y avait le petit dèj – de quoi faire du porridge avec des fruits secs, le midi – des galettes suédoises avec du fromage, du jambon, le soir – on avait lyophilisé deux plats pour toute la semaine : une ratatouille et un chilisincarne, et enfin les petits bonus de la journée – des barres de céréales, des fruits secs, du chocolat <3, etc. ce genre de truc fait trop plaisir!!

C’est un peu un jeu d’équilibriste entre ne pas prendre trop peu pour ne pas avoir faim et ne pas prendre trop pour ne pas crouler sous le poids. On a eu plutôt tendance à prendre trop, surtout en flocon d’avoine (coucou Dorsan). Après si vous prenez trop, vous pouvez toujours laisser ça à un refuge, ça fera des heureux.ses!

Le beurre fait souvent chaud au coeur, prenez du gras sans modération.

Le froid Brrr

Oui le froid! Ce pire ennemi, contre qui le combat consiste simplement à ne pas abandonner la lutte! En effet, c’est ce qu’on nous a dit en partant… surtout ne pas se résigner à avoir froid!

Face au froid nos meilleurs épées sont nos couches, qu’on enfile, qu’on enlève, qu’on remet, bref il ne faut pas avoir la flemme, là est la clé. Grâce au matériel prêté par capexpé, on était bien armé face au froid, c’était à nous de jouer avec les couches pour ne pas avoir froid. Les moments critiques sont les moments où on ne bouge pas, très vite le froid nous prend et les couches, aussi chaudes soient elles, n’y peuvent rien. Il faut donc être en mouvement tout le temps. Les trois moments critiques que l’on a connu c’est 1. le matin en démontant la tente et les poteaux… gelés, con que nous sommes on s’est mis à les lécher pour les désemboiter et faire fondre le gel qui les bloquait, on y a perdu des bouts de lèvres … bref à ne pas reproduire, 2. le midi, ce moment que l’on guette, on aurait tant envie de prendre le temps de manger calmement nos biscottes mais le froid en décide autrement… On s’arrêtait donc très peu 3. le moment où l’on met la tente. Ces situations de froids sont certes dures mais elles nous ont aussi amenées beaucoup de fous rire face au ridicule de la situation.

Comme dit précédemment le jeu consiste à ne surtout pas accepter d’avoir froid, quand on a froid il faut faire quelquechose, que ce soit mettre une couche ou même commencer à faire de l’exercice, faire bouger les orteilles, les doigts, etc.

40km de motoneige!

Que s’est-il passé? Pourquoi cette photo avec les secouristes dans notre film et ces 40km de motoneige?

C’était le dernier jour de notre périple, nous subissions notre première grosse tempête, on pouvait quand même marcher mais le vent était à tout instant à 2 doigts de nous faire tomber, ce petit filou s’amusait à jouer au pendule avec nous…  Nous devions marcher jusqu’au refuge d’Haukeliseter et de la prendre un bus. Dans cette tempête où nous ne voyions pas à 5 mètres, on marchait serrés, en rang d’oignons. Tout d’un coup, je vois le ski de Dorsan (qui était juste devant moi) faire des choses vraiment bizarres, l’arrière qui passe à l’avant??? Qu’est-ce que c’est ce bazar me dis-je?! Le ski s’était littéralement cassé en 2 morceaux, outchi! Dorsan ne sait plus avancer, avec son sac et sa touffe de cheveux, à chaque pas il s’enfonce jusqu’aux cuisses… Il nous restait 10 bons km à marcher, ça semble compliqué dans ces conditions.

On monte la tente calmement, la tempête décide de se calmer, sympa! Bien installer dans la tente, on tente d’appeler le 112 avec le téléphone satellite. On nous demande en anglais de taper des chiffres puis après ça parle norvégien, on ne comprenait rien…  Là au grands maux les grands moyens, on appelle le papa de Baptiste qui nous file le numéro de l’office du tourisme le plus proche. On appele ce numéro qui appelle la police pour nous qui appelle ensuite la croix-rouge. Après un fameux jeu de téléphone sans fil, on comprend finalement que la croix rouge va venir, quand, on ne sait pas. On a attendu 4-5 heures dans la tente qui ont semblé fort longue car on ne savait pas quand nos héros allaient arriver mais entre copains, ça passe toujours mieux ? Finalement on entend un doux bruit de moteur et on voit au loin des phares. Ouff nous voilà sauvés, youhou! Nous rencontrons là 7-8 sauveteurs super sympas et super contents de nous voir (c’était leur première sortie de l’hiver^^) qui nous ont bien bichonnés et enrouler dans les grandes capes-saucisses de survie. Après cela nous avons parcouru 40km de motoneige jusqu’au village d’Haukeli où nous avons pu prendre une bonne douche chaude dans les locaux de la croix-rouge avant de recevoir les restes de l’hotel du village pour manger (de bons tacos miam) et d’aller dormir dans notre abribus lorsque l’hotel a fermé.

Tout a donc bien fini, merci à l’équipe de la croix-rouge d’Haukeli qui a été fantastiques ? Ca peut-être pas mal de prévoir quelques numéros de polices/croix-rouge locale par région vu notre aventure avec le 112 ?