Vélo-ski avec les loups

Ce blog s’ouvre sur un coup de gueule : entre les 3 (2…) zouaves qui font du vélo au Tajikistan et les deux zigotos qui se paient une bonne tranche en Niva en Sibérie, j’ai décidé d’être jaloux, bêtement jaloux.

Et je vais me venger. Attention c’est un plat qui se mange froid… Très froid.

Allons, allons ! Laissons ces mauvais sentiments au placard pour être un cran plus constructif et surtout pour rêver debout durant ces jours qui rétrécissent.

En janvier dernier, j’avais eu l’occasion de tâter du grand froid dans la région du lac Khovsgol avec Greg et Julien. Mais si cela fût grandiose sous beaucoup de points de vues, il nous a été impossible de randonner des jours durant en traînant une lourde pulka sur le lac… La faute au froid piquant et à des soucis logistiques.

Mais il doit bien être possible d’être buté comme un âne sans pour autant buter deux fois sur la même pierre, non ?

Avez-vous entendu parler du vélo-ski ? C’est un sport (en fait très extrême) qui consiste à partir de chez soi à vélo, monter jusqu’à ce qu’il y ait de la neige puis chausser les skis, faire une course de randonnée, descendre, ré-enfourcher la bicyclette et rentrer chez soi. Ce fût inventé par des grenoblois très entraînés et c’est juste … éreintant… Mais quel plaisir le zéro émission de CO, les poumons qui brûlent… Bref, de la mobilité douce pour les durs !

Avez-vous entendu parler des montagnes du Khenthiy, de la Bouriatie, du parc national Gorki-Terelj ? Petite description : chaîne de montagne SW-NE qui s’étire des faubourgs de Ulaanbaatar et va rejoindre la frontière russe. Des forêts éparses, des systèmes de rivières un peu partout 3 bassins versants (Arctique, endoréique et Pacifique), des cols, un peu de neige pas un seul village, beaucoup de loups, pas âme qui vive. Le tout dans deux parcs nationaux et deux provinces mongols.

Or il y a un or. Petit 1. j’ai récupéré mon vélo de voyage tout équipé. Petit 2. j’ai les jambes qui démangent. Petit 3. j’ai des pneus cloutés. Petit 4. je peux trouver des skis (de fond ou nordiques).

Image Sat

Il y a 200km à vol d’oiseau entre la capitale et la frontière russe. Serait-il possible d’utiliser le système de rivières pour faire un bon bout à vélo en emportant beaucoup plus de matériel qu’à pied. Puis de terminer à ski et peut-être, pour l’aspect pirate de l’histoire, faire un détour par la Russie, sans se faire prendre par les gardes-frontière et sans visa bien entendu.

Voilà donc l’idée de départ.

Des amateurs ?

Parce que tout seul c’est un cran dangereux. Par -40, la moindre erreur ou blessure empêchant de faire un feu devient vite fatale…

Q.