Six étudiants pour un même projet

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Voilà, bon… on a pas été hyperactif pendant le voyage sur capexpe mais franchement, c’est parce qu’on manquait de temps…
Je me lance donc.

Péritoine, My, Val, Gé, Briù, Lio, sorte de petit groupe à l’allure fantasque, atterrissent dans une immense Inde agitée, désordonnée, peu consciente de ses réelles limites.
Ils sont tous calmes, endormis, surpris pas l’étonnant contraste. Ils ont aussi l’esprit curieux ouvert et aventurier.
Impossible encore de saisir le va et viens de cette insatiable et imperturbable mouvement de foule désordonnée.

Les Indiens sont partout
Ils te causent, en anglais, je pense.
Bref, juste un sourire hypocrite, un plissement de lèvre, la politesse à l’occidentale. Bon, mais ça à la fin, ça ne suffit plus.
Bousculades, klaxons, ivresse du conducteur de touk-touks, marchand de bananes, boutiques de fortune. L’indien mâche le tabac, crache rouge, racle sa gorge, gargarise, faisant profiter son entourage direct de cet acte considéré comme tout à fait habituel.

Un gars, tête ronde, dents en avant, gencive rouge vermillon, parle : “Namaste my friend, richshaw, pipteen roupies each, indian price”. Il arrête pas de parler ce type, c’est vachement chiant à la fin. Merde, en voilà deux maintenant, trois même, un groupe !
Las du dialogue à sens unique, l’occidentale perd son regard, surement à la recherche de touristes habitués. ça grouille, ça oui ! Mais juste de petits gens aux cheveux sombres. Quelle misère !
Allez, il est temps de mettre un terme à l’entubage, à la négociation perdue d’avance. Tactique facile en somme : la fuite. On avance, on marche, on marche vite, très vite.
Tiens voilà le symbole flagrant de l’occidentalisation très progressive de ce bazar de Delhi  : le fameux M de McDonald’s. Allons- nous réfugier là-bas ; au moins là, on est en terre connue (ce qui est une grosse erreur soi dit en passant). Mais avant tout traverser la route, véritable sport national chez nos amis autochtones, le passage piéton n’existe pas.

Déroulement du processus :

  • Descente du trottoir (pas trop dure jusque là)
  • Notre pied s’apprête à fouler le macadam-nid de poule souillé par le panel d’étrons bovins.
  • Mis en confiance, notre pas s’accelère. Ce qui est une erreur fatale.
  • Le rickshaw à gauche n’a pas eu la présence d’esprit de s’arrêter. Notre riposte est saisissante : saut et roulade vers la droite, on l’évite de justesse

Entrée dans le fast food, agencement et architecture à l’occidentale, il fait très froid (ça fait chic en Inde). On a pas trouvé mieux que de prendre le pathétique chicken maradjah burger ; défense de photographier.

Le groupuscule aime visiter, il visite d’ailleurs beaucoup : fort, temple hindou, mosquée ; fort, temple, hindou, mosquée, fort-temple hindou-mosquée.
On aime aussi visiter la vieille ville, défier l’atmosphère cacophonique des bazar.
C’est comment dire… Pittoresque mais vraiment bordèlique : quincailleries et petites boutiques agencées à l’indienne à droite ; restos chics et l’immense galerie commerciale à gauche. Le tout mêlé à un parfum d’épice mélangé avec l’odeur nauséabonde du caniveau, le mini-sanctuaires de la tourista pour le petit belge qui désinfecte méticuleusement ses mains avec de l’alcool tout les 5 minutes.
Quelle misère ! Des enfants aux visages salit par la poussière et la pollution qui  y règnent agrippent la poche du pantalon. On se retourne, on les regarde, on les voit faire ce signe si caractéristique : majeur et index sur le pouce en direction de la bouche, on comprend, on les regarde encore… Que faut-il faire ? Plus loin, on retrouvera un jeune femme de notre âge, avec son enfant, mendier ; ou encore un garçonnet  muni de cailloux et de boîtes de conserve  faisant mine de jouer un morceau de musique ou l’autre. Le tout, devant des hindous ni bons, ni charitables qui passent leur chemin, pensant que c’est leur destinée.

L’ Indien interessé ou pas est sympathique, accueillant , possède un chouette sens de l’humour. D’ailleurs, petit conseil : pour éviter l’acharnement du touk-touk driver sur le pauvre touriste naïf et non-habitué, la meilleur méthode est celle du cynisme voire de l’ironie. Il te propose un prix. Proposes-en-lui le double voire le triple.

A force d’errer à travers les petites rues au charme infini, parcourir les petites boutiques de thé où l’on régale nos papilles des différents parfums venant tout droit de Darjeeling, mangé un vrai thali avec les locaux,  on oublie le temps. Or en Inde, le temps c’est important. Hé oui, figurez-vous que les trains arrivent à temps.

Terrible souvenir d’un train express Delhi-Agra surpeuplé. Nous n’avions plus dormi depuis fort longtemps, nous sommes maintenus debout de force pendant 3h, poussé par la cohue vers les latrines puantes (quoique contesté pour certaines).  D’ailleurs, une personne de notre groupe (dont je tairai le nom) les a honoré. Hé oui, le mal de transport…
En parlant de maladie, l’une d’entre nous a fait une magnifique infection alimentaire, le pourtour de sa bouche et de ses yeux avait triplé de volume, très surprenant. On a stressé sur le coup mais on a pris des photos. Malheureusement, je viens de recevoir l’information que je ne peux pas la publier sur le site. On a un véritable comité de censure ici.

Voilà, je vais m’arrêter là, je vais laisser s’exprimer Péritoine sur le sujet.

Lionel