“Seek Discomfort” : un concept novateur et emballant, nous a poussé à voyager à travers la Bulgarie et la Roumanie en dépensant le moins possible et en sortant de notre zone de comfort.

Une vidéo retraçant toute l’aventure est en cours de production 😉

 

 

  • Jeudi 2 août

 

Nous arrivons motivés à l’aéroport, et nous voilà déjà face à un premier imprévu : le vol aller est retardé de 2h30. Au lieu de décoller à 19h05, nous voilà coincés dans l’aéroport très bien équipé de Charleroi pour plus de 3H30, ce qui signifie surtout une arrivée à Sofia autour de 02H00 du matin. Notre auberge de jeunesse ne sera plus apte à nous accueillir à cette heure là, une première nuit dans la tente s’annonce… Installés dans le bar « Leffe », nous procédons à un brainstorm général et mettons en commun nos visions du voyage, comment l’appréhender, comment commencer ? Se décide donc d’adopter le concept « un inconnu est un ami que nous n’avons pas encore rencontré ». Concept qui pousse le plus possible à rencontrer les locaux, pour donc découvrir leur culture, mais aussi afin de recevoir leur conseils qui nous seront surement précieux, à nous, étrangers. On entre dès lors dans la danse, car nous nous sommes fixé comme objectif de parler chacun à nos voisins dans l’avion (nous sommes tous les 4 séparés). Le but ? Déjà se faire des amis et dans l’idéal trouver un logement pour ce soir, qui sait…

2H du matin : nous sortons de l’aéroport de Sofia, qui se situe à quelques kilomètres de la ville, et comme prévu, n’ayant pas trouvé d’alternative après de nos nouveaux amis d’avion, nous installons notre tente dans un petit bosquet à 10 minutes de marche. Une première nuit bien au chaud (malgré des températures agréables de nuit, nos 4 grands corps dans cette tente qui paraît plutôt conçue pour 3 nous réchauffe tel un corps nu sur la plage à 14H) nous remémore déjà de bon souvenirs de camping au Sarek : l’aventure peut commencer !

 

  • Vendredi 3 août

 

Un réveil tardif nous invite à décamper et à prendre la route vers la ville. Un premier homme nous pêche sur le bord d’une grande route industrielle est nous dépose tous les 4 à l’entrée de la ville, à nous de trouver le centre. Divisé en deux groupes de deux, la team continue à faire du STOP, et empreinte le bus, suite à quoi il rencontre des problèmes avec les contrôleurs. Une longue discussion avec eux autour d’une communication compliquée, car l’anglais n’est pas de la partie, et nous échappons de peu à une amande et des embrouilles avec la police. Une fois arrivés tous les 4 au centre, nous cherchons l’auberge de jeunesse qui était censée nous servir de toit la nuit d’avant, dans l’optique de négocier un remboursement. C’est alors que notre arrangement avec l’auberge nous permet un gain de temps considérable pour le reste de la journée dans la capitale de la Bulgarie : nous sommes les bienvenus cette nuit sans frais supplémentaires. Les clefs nous reviennent, et les sacs trouvent vite leur place dans la chambre, nous laissant légers pour arpenter les rues de Sofia. Très vite, nous prévoyons quelques bières pour ce soir, avant de commencer notre opération « bouffe » du soir. Cette mission se traduit par la demande active de nourriture en contrepartie de quoi nous offrons nos services éventuels dans les restaurants. Etonnement, les restaurateurs nous accueillent avec plaisir et pas besoin d’emprunter 2 rues que nous voilà servis 4 pizzas à table d’un italien. Nos panses remplies, nous dégustons désormais une bière locale dans la chambre, avant d’être joins par 2 amies rencontrées dans l’avion, Eli et Vicky. Dès leur arrivée, le regard de JB, alias « la masse », se presse de trouver ceux de la belle de 24 ans. Après avoir tapé la carte et bien rigolé, direction une boite de nuit réputée, le « Carussel »…

 

  • Samedi 4 août

 

Réveil rapide et efficace. Nous prévoyons d’atteindre ce soir le pied des Balkans, et visons une ville nommée « Karlovo ». Une dernière balade en « backpackers » à travers les rues mouvementées de Sofia, quelques derniers coups de fils au parents chéris, et hop, les cartes SIM filent dans un sac, pour tout le voyage durant, ou presque… Un premier STOP nous emmène hors de la ville. C’est à une pompe à essence qu’un motard nous interpelle, non pas pour nous prendre sur sa bécane, bien sur, mais pour nous indiquer sur la carte les endroits qui selon lui valent le détour. Nous sommes désormais sur la seule route qui prend notre direction, idéal pour stopper des automobilistes. C’est sans trop de difficultés que nous sommes donc les bienvenus dans les voitures de 2 sportifs, l’un fait du canoë, l’autre du para-pente. Chacun nous avance d’une petite heure et le dernier nous conseil même de poser notre tente au même endroit où lui se rend, qui n’est autre qu’une station de lancement pour para-pente. C’est également au pieds des Balkans et cela nous servirait tout autant qu’à Karlovo de point de départ pour notre séjours dans les hauteurs. Nous nous installons alors sur la plaine dédiée au campeurs à Sopot, sous un décors pluvieux de para-pentistes. Première tournée dans le village à la recherche d’un diner, et les sacs plastiques se remplissent de produits frais tels que des tomates, des concombres ou du fromage. On s’approche d’une maison qui semble s’occuper pour l’ambiance de tout le voisinage, quand son propriétaire nous accoste jovialement. Dès qu’il comprend ce que nous cherchons, grâce à notre fameux discours écrit en bulgare, il nous ouvre ses portes sans plus attendre. Curieux, nous le suivons et nous retrouvons vite face à un grand festin d’anniversaire dans son jardin arrière. Tous ne parlent pas anglais, et pourtant, cela ne freine pas leur hospitalité et un accueil chaleureux. Très vite, on nous invite à table, nous sert de la vaisselle, et nous remplit nos assiettes. Tout y est très bon, mais l’élément qui nous rappelle où nous sommes, détermine la tournure que va prendre la soirée. Notre hôte, militaire, remplit nos verres respectifs de son alcool « homemade », typique de Bulgarie qui plus est, la rakya ! « Un = good. Deux = good. Trois ? Dead ! » nous explique-t-il avec des mots simples. Le message est bien passé…  Une soirée qui s’annonce donc bonne, et dont les souvenirs resteront exclusifs à nos mémoires, dommage, chers lecteurs…

 

  • Dimanche 5 Août

 

Mission du jour : récolter un max de provisions avant d’attaquer les Balkans. Plus on assemble de nourriture, plus longtemps on pourra rester en haut, et plus le poids de nos sacs sera élevé. Pain, fromage, légumes, poulet, rakya… Avant de prendre le télésiège vers 18h, nous complétons nos récoltes, achetons de l‘essence pour cuisiner, et demandons une dernière fois conseils dans la station pour apprendre à mieux connaître cette nature qui sera notre chez-nous pendant les prochains jours. Les 15 minutes de notre temps que demande cette remontée en valent la peine, de par les magnifiques paysages de fin de journée que cette dernière dévoile, et de la fraîcheur et sensation de hauteur qu’elle nous procure, symbolisant rapidement le début de notre rencontre avec la nature montagneuse. Après une petite heure de marche sous une lumière rosâtre de couché de soleil, nous arrivons dans une petite clairière avec une vue à couper le souffle, idéale donc pour poser la tente. Grâce à toute la nourriture récoltée plus tôt dans la journée, notre cuistot en chef Lico nous régale. Au menu : chips, toasts au boursin, spaghettis bolognaise à la saveur bulgare, dans des quantités abondantes, et, pour finir, un morceau de chocolat si précieux.

C’est bercé par le crépitement du feu et sous un ciel étoilé que nous passons notre soirée à discuter de nos futures projets et de l’itinéraire du lendemain.

 

  • Lundi 6 Août

 

Réveillé par les cloches des vaches de montagne, c’est un réel plaisir de déguster une tartine au chocolat, contemplant la nature qui se réveille. Prendre des forces est une idée intelligente quand la journée qui nous attend nous réserve plus 8h de marche… Notre objectif ? Atteindre le Botev, sommet qui nous a été conseillé à maintes reprises et qui semble être le point de vue par excellence, abritant en plus la plus grande cascade d’eau de la Bulgarie… Nous profitons d’un refuge au milieu de nulle part pour faire la vaisselle. Quand, une heure après être repartis, on se rend compte qu’on s’est complètement trompé de chemin, notre trek prend une tout autre tournure… Une deuxième pause nous semble alors une bonne idée, et c’est une idée que nous réitérerons d’ailleurs plusieurs fois dans la journée. Rakya, chocolat, drone, lancé de cailloux, observation d’animaux, gages en tous genres… nombreuses sont les justifications que nous trouvons à celles-ci. Le temps vole, et la fin de journée nous invite à monter la tente, ce que Lico et la Masse font en un temps record, pendant que, de leur côté, Mano et Frangin s’attèlent à une corvée bois qui promet d’alimenter un chaleureux feu ce soir. Chose promis, chose due, autour d’un bol de riz semi-cuit, ne sachant pas quoi contempler entre un feu fraternel et une magnifique vue à 180 degrés, nous profitons de chaque instant. C’est dans une ambiance de rock et d’histoires que la nuit tombe peu à peu…

 

  • Mardi 7 Août

 

Aujourd’hui, direction Karlovo. Une sérieuse descente nous attend. Les douleurs aux pieds de Mano se réveillent, et les encouragements diverses de ses frangins lui font les oublier. Quoi de mieux qu’une promesse osée en guise d’encouragement si le but est atteint, dont seul nous 4 sont au courant ? Demandons à Mano…

C’est à Karlovo que nous retrouvons certaines vieilles rencontres, comme le para-pentiste, qui vient d’atterrir après 6h de vol, ou la femme du militaire bourré. Les plans ont changés, car selon toutes nos rencontres, au nord des Balkans, il n’y a pas grand chose d’intéressant à voir. Un détour vers la côte se décide alors, un tout nouvel itinéraire se met en place…

Avant cela, nous comptons bien profiter encore de ce petit village au pieds des montagnes, et tombons par chance (ou pas?) dans le premier resto sur une jeune serveuse qui ne réfléchit pas 2 fois avant de nous installer à table, et nous mets all-in. Bières et plats locaux, c’est à la carte. Dès qu’elle a le temps, la serveuse se joint à nous pour en savoir en peu plus sur notre projet, nos plans, nos études… Son anglais parfait nous raconte que voyager est son rêve, qu’elle se sent comme prisonnière de son village. Quand tout les clients ont quittés le restaurant et que notre deuxième bière est vide, elle nous propose de sortir. Malheureusement, jour de semaine oblige, tout est fermé à cette heure-ci… On lui explique que nous comptons dormir sous tente car nous n’avons pas trouvé de logement chez l’habitant, et elle nous emmène alors à l’extrémité du village, nous convainquant que ce lieu est « safe »… Elle nous conseille néanmoins de ne pas chercher de problèmes si on devait faire face à des crapules. En nous quittant, Maggie prend soin de nous rappeler plusieurs fois de bien rester ici pour la nuit, comme si c’était important pour elle. Une fois à 4, les suspicions nous emparent : elle manigance quelque chose de louche… On décide alors d’attendre 10 min, le temps qu’elle prenne de l’avance, avant de traverser le village pour déjà être à côté de la gare. Sur notre route,