Expé ski de rando au Bisshorn (Avril 2003). Ambiance peuf et aigles dans la discussion Expe !

Nous l’ avons zu ce satané « 4000 des Dames » ! et pas de n’importe quelle manière, lisez plutôt ce récit (à la manière d’Abraham Manatane) :

Par respect de la vie privée, les noms des skieurs ont été volontairement modifiés : Walter, Jeroen et Eric (eh, eh, eric) :

– Jeroen : Dimanche, 20 avril, soit 19 jours après le fameux poisson : depart très tot le matin, vers un petit sommet de  3018m pour l’echauffement : le Touno !
– Walter : nous n’avons pas oublié notre sourire et les pentes n’ont pas oublié leur verglas : on se rétame abondamment la gueule sur la piste rouge que nous remontons en debut de course (le Prilet).
– Eric : on a mis nos veste car le vent glacial « souffle ».
(accélérons) Le temps est gris mais froid, les pentes de neige restent donc stables tard dans la journée ce qui nous permet de monter haut. Passés par le lac du Touno, nous décidons de continuer sur le Touno lui-ême malgré l’heure qui avance.  Vers 2800, les skis sur le dos et dans un vent à décorner les décornables nous atteignons l’arête sommitale. Cependant les conditions nous inquiète tout doucement et nous décidons donc de redescendre a 100m sous le sommet.  Superbe descente sur de la neige fort dure. Passage dans une petite pente raide bien sympa. Bilan : 1200m de dénivelé pour une première course le lendemain du trajet : pas mal !
Nous sommes crevés mais super impatients de pouvoir monter plus haut encore…

Lendemain : petite balade dans les bois (avec de la neige jusqu’au genouilles) pour (G)Eric et Jeroen. Le but est de se faire encore un peu la forme avant l’objectif du lendemain (le Bishorn, on y arrive…). Cette petite balade qui nous a crevé bien plus que prévu, nous amenant a de la neige pourrie (3h30 de marche à travers tout dans les bois pour 10 minutes de peaux). Cela dit, c’est une très nature : des chamois sur notre chemin et 2 aigles au-dessus de nos têtes !!

Mardi : beau temps même si les hauts 4000 sont un peu couverts. Nous partons à 6h00 de Zinal. Direction le roc de la vache (2581m) (accès à la cabane l’hiver) puis la cabane de Tracuit (3250m) pour attaquer le Bishorn le mercredi matin… La dernière pente en  plein soleil nous achève, il faut l’a vouer.  Il faut dire qu’on est bien chargés : on est sous tente.  En haut un groupe de liégeois, quelques parisiens sympathiques.  On se réveille à 4h30, à 6h00 on marche encordé sur le glacier, c’est pas une perf comme réveil mais on est encore bien assez tôt.  La montée se passe sans encombre à part (G)Eric qui perd sa peau et ses peaux de phoque aussi.  Eh oui le soleil est la , temps superbe mais le froid est terrible.  Nos barbes s’ornent de givre et de glace, le stalactites tombent, les stalagmites montent… Le soleil nous rejoint lorsque nous sommes deja bien avances sur la belle pente reguliere du Bishorn.  L’arrivée au sommet à 9h45 dans une sorte de léthargie en quelque sorte pour ainsi dire (léthargie c’est pour la version romancée, en fait on n’est pas crevés du tout).  On est les premiers et on a encore la pêche pour une descente dans des super condition, sur une neige non moins mauvaise.  La vue est magnifique et les photos sur l’arete sommitale impressionnante.  Le Weishorn ne faillit pas à sa réputation : il nous montre l’élégance de son arête N…. Grâce aux 5cm de poudre tombés pendant la nuit, nous avons la chance de signer le Bishorn d’une trace parfaite (disons parfaite pour du ski de printemps à 4000m avec des gros sacs). Apres avoir remballé la tente et bu un the nous glissons esthetiquement sur les pentes sous la cabane. Alors que la veille nous y crachions nos poumons, aujourd’hui nous y skions en beauté et légereté. La neige se met cependant a fondre sérieusement et nous decidons de ne pas trainer. On se fait rejoindre par les liegois avec qui nous avons le plaisir de marcher la fin de course (plus de neige en dessous de 2300m environ).

Magnifique, superbe et une premiere journee extenuante. Citons Guerric : « je n’ai jamais ete aussi loin physiquement ». Une chose est certaine, on aura du mal a refaire le Bishorn sans des skis. Prochaine fois : par l’autre vallée, Tourtemagne….

Nous terminons la semaine par un peu de grimpe au soleil sur les blocs de zinal, histoire de se faire les bras et de se reposer.