Histoire d´une expédition qui n´en fut pas une
la_vie_est_dureC´est l´histoire d´une expédition qui n´en fut pas une, d´un raid avorté, de conditions annoncées pourries mais de créneaux d´enfer. Une trame au cul bordé de nouilles, où flexibilité et mobilité l´ont emporté sur des prévisions mausades.
Avec l´envie de nous faire découvrir les plaisirs du raid en ski de rando, Max nous chauffe à blanc pour organiser une sortie d´une semaine, après la noël, dans le massif du Beaufortin (Savoie). En bons Belges qu´on est, vl´a t´il pas que le groupe de potes phoqueurs grimpe à la dizaine en étant principalement composé de néophytes de la discipline. Heureusement, Max2 sont là pour nous encadrer dans les pentes douces du massif, choisies pour leurs déclinivités modérées.
Seulement voilà, la météo décide de ne pas être de la partie en cette fin décembre 2012. Max2, partis plus tôt avec un autre groupe pour Chamonix-Zermatt, passent des jours à attendre un changement de temps dans leur caravane. Les hautes températures déstabilisent le manteaux neigeux et font même pleuvoir jusqu´à trop haut. Les prévisions pourries sur les Alpes déroutent même le plan B de notre groupe.
Je suis à Grenoble pour réceptionner des skis d´occaz juste après la noël, quand j´entends les hésitations et désistements qui se propagent de par chez nous. Finalement, Jo et Pitch décident quand-même de descendre en rangeant leurs pouces pour prendre la bagnole. La Kangoo mobile s´avérera une partenaire redoutable pour la flexiblité de nos plans. Notre QG est établi chez Jib (le frère de Jo) qui comme toujours déborde d´hospitalité et de conseils éclairés. C´est que notre hôte est aspirant guide, on peut plus mal tomber…
Comme on est quand même 3 pieds tendres du ski et que les conditions sont vachement avalancheuses, on commence par 2 jours de ski-station à l´Alpe d´Huez, excellent pour se (re)mettre en jambe, profiter du soleil, de la glisse et du plaisir de se retrouver.
Les conditions se sont améliorées. On part sous les conseils du Jib exploiter un créneau de 2 jours sur Belledone. Petite montée jusqu´au habert d´Aiguebelle où on dépose nos brols. Session Arva-pelle-sonde fort bien utile. On profite de l´après-midi pour monter vers la pointe du sifflet, descente par le versant sud est et retour par le pas de la coche. Première sensations de grosse peuf, la neige est fraiche! Le lendemain, variation sur le thême: en direction du pic de la belle étoile et retour par le pas de la coche. La neige est devenue un peu merdique mais on est contents de rejoindre Jib accompagné de deux admiratrices…
C´est soir de réveillon et on montre au francais qui nous ont invités comment c´est qu´on fait la teuf. On devra un peu le subir le lendemain mais c´est jour blanc pendant qu´on cuve notre vin. Le timing est bon.
La chute des températures stabilise une peu le manteau neigeux et on planifie 3 jours de sortie sur Belledone toujours. La montée au Glézin est glissante et les flocons continuent de tomber. On se fait une bonne frayeur en voyant la bagnole partir lorsqu´on lui met les chaines. Jo hyper réactif, fonce, saute dedans, pile sur les freins et tire le frein à main. Une chaine était déjà accrochée… Le précipice n´était vraiment pas loin! Entre les nuages, on monte sans précipitation au refuge de l´Oule. Ciel de pleine lune. C´est beauw!
On part le lendemain de bonne heure pour faire la trace vers le col du Morétan. On profite d´une neige excellente pour descendre vers le refuge du Merlet où on depose nos sacs. Aller-retour jusqu´au col du même nom pour apprécier encore un peu plus cette journée ensoleillée. Le soir, on partage le refuge avec une douzaine de chouettes gars qui nous réconcillient un peu avec la compagnie des refuges.
C´est déjà notre dernière étape. Après la montée au col du Pertuis on découvre notre premier couloir à plus de 30 degré, c´est vraiment impressionant de se lancer dedans. Pure glisse pourtant, quelles sensations! On retrouve la bagnole au Glézin et on retourne à Grenoble pour une bonne bouffe chez Jib et Anne.
Une fois encore, la montagne nous a fait savourer le plaisir de l´effort, la grandeur des paysages et du silence, la soupe en sachet et le sauciflar, le moment présent et la force de l´amitié partagée. L´heure du retour au plancher des blanc-bleus a sonné.
C´était donc le compte rendu d´une expédition qui n´en fut pas une, d´un raid avorté, de conditions annoncées pourries mais de créneaux d´enfer. Une trame au cul bordé de nouilles, où flexibilité et mobilité l´ont emporté sur des prévisions mausades.
Guillaume B.
Note 1: Belledone est décidément un super massif: à 9 heures d´auto-stop, juste à coté de Grenoble et un grand potentiel.
Début février 2013. Départ en stop de Belgique. J1: Montée en bus au départ de Grenoble jusqu´à Chamrousse. Vers le refuge de la Pra avec de la neige jusqu´à mi cuisse arrivée tardive à la lampe de poche. J2: Croix de Belledone et retour au refuge. J3: Grand Colon et descente magique jusque dans la vallée de Grenoble. Retour en stop en Belgique. 3 jours de dépaysement total.
Note 2: http://www.jaccuzzi.ch/ , si vous avez l´occasion, open jaccuzzi au lac du Licoson le w-e du 28/02/14, 1 et 2/03/14 !