On a tous des souffrances à traverser un jour ou l’autre mais celle qui s’est abattue sur notre famille le 30 novembre 2019 fut un bon Tsunami de vie : le décès brutal de mon cher frangin Charly à cause d’une crise cardiaque sur son vélo …

Paradoxalement, c’est pourtant Charly lui-même qui m’a poussée à courir un marathon pendant le confinement, en pleine forêt de Soignes, « seule » loin des foules … alors que les salles d’escalade fermaient et que tout s’arrêtait… Le Covid n’allait pas m’abattre ! Et cela m’a surtout permis de passer son premier anniversaire sans sa présence, positivement. Objectif atteint !

• Parti trop tôt? assurément à 40 ans … Il me précédait d’un an et aujourd’hui, j’en ai 40 moi-même … et je pense à lui.
• Départ imprévisible? assurément car il était en pleine forme physique avec une vie saine comme peu d’entre nous peuvent le prétendre …
• Révoltée devant cette mort injuste ? étonnamment, même pas car il est parti heureux et en paix sur son vélo, léger entouré d’une famille qui l’aimait, « mon héros » comme l’appelait encore son cher fils Octavio le jour de son départ. Héros car il a pu jouir de ce précieux Temps avec son fils dans la tranquillité Argentine, comme peu de papas peuvent en avoir dans nos pays souvent trop « pressés » par le travail. Sa vie comme déjà si accomplie…
• Sans regret ? Pas de regret car on s’est toujours dit ce qu’on avait sur le cœur, on s’appelait peu (il vivait en Argentine) mais on se disait tant, sans détour. Comme si le terreau familial de toutes nos aventures de jeunesse devenait du ciment avec l’âge et la distance. La dernière belle aventure en 2017 en fut la plus belle preuve : quelle joie de se retrouver en Argentine tous en famille après 5 ans d’absence (distance), comme si on ne s’était jamais quittés : se retrouver en vélo, marcher, parler, être ensemble, encore parler, pleurer, partager ses joies et ses souffrances … Quelle idée de génie, Jeannot, ce voyage si improbable à première vue, pour une maman de 3 enfants restés en Belgique … Ca restera pour moi le plus bel « A-Dieu » qu’on aurait pu imaginer…
• Tristesse de l’absence ? Profonde assurément, mais c’est à nous de décider d’en faire les plus belles cicatrices… de transformer ce « poids » que l’on portera toute notre vie en nous, en tremplin, ressources pour de nouveaux horizons…à nous de décider que de la nuit jaillira la lumière, et que la lumière continuera de rayonner autour de nous!
• Comment retrouver sens dans cette nouvelle vie, quand tout s’écroule ? D’abord se poser, s’arrêter. On retrouve alors toute la puissance des absents : Charly retrouve toute sa place quand je m’arrête, même plus qu’avant. Ce précieux temps nous aide à trouver en NOUS les ressources pour se relever. Ce temps d’arrêt laisse aussi la place aux larmes, mais aux larmes qui réchauffent car elles nous rappellent que Charly est encore si proche. Cette épreuve m’a montrée que c’est avant tout en NOUS que nous devons trouver nos ressources pour nous relever, même si c’est en s’entourant de ceux qui nous font du bien et de ce qui nous fait du bien (Amour, Nature, Passions) qu’on y arrivera assurément … Quelle chance d’être si bien entourée d’Amitiés si vraies… telles des batteries étoilées qui m’aident à trouver mon chemin dans la nuit. On se surprend alors à re-sentir la vraie valeur de ceux qu’on aime, re-serrer les liens familiaux plus que jamais et vouloir dire « merci » à tous ceux qui nous aident à retrouver ce Vrai sens… à faire sens.

Et pourquoi ce besoin de courir un marathon ? Pour me sentir re-vivre, re-sentir mon corps plus que jamais. Me rassurer sans doute en lui témoignant qu’on n’allait pas se laisser abattre, qu’on avait décidé de vivre plus que jamais… Car c’est un choix de garder sa joie de vivre, de continuer de rayonner en riant aux éclats !

Merci Oli, mon fils de 10 ans de m’avoir accompagnée pendant tous ces Km en vélo, mais surtout de me l’avoir proposé si naturellement car je n’y avait pas pensé. Si touchant et si fort, comme si tu avais tout senti… tout compris… comme si tu étais toi aussi porté par la présence de Charly ?

Merci Pierrot de m’avoir fait confiance et d’avoir cru à ce projet, un peu fou en si peu de temps… Merci Jeanne et Elise pour vos pleurs, vos éclats de rire. Merci Elise pour tes paroles murmurées à 5h du matin quand je te murmurais que mon frère était décédé : « maman, tu es la plus chouette maman du monde ». Merci mes trésors pour tout votre Amour et notre Joie de vivre.

Merci Pascale, Arnaud et Augustin d’avoir aussi senti (au pied levé) que c’était important d’être là avec vos baskets ce beau matin de marathon …

Même si j’en pleure encore beaucoup, aujourd’hui je peux te dire MERCI Charly, de nous avoir ramenés à l’essentiel, ceux que nous aimons, ceux qui ont besoin de nous et ceux et ce et ceux qui nous passionnent…

Merci Charly, de nous montrer que la vie continue, bien au-delà de la mort, et prend un tout autre sens. Tu nous rends certes plus fragiles mais aussi plus forts, les deux à la fois assurément. Et c’est bon.

Merci Charly, de veiller sur nous, et de constituer ce « ciment trans-frontalier » d’Amour qui nous lie à Silvana et Octavio et la tranquillité latino…

Enfin à vous tous qui me lirez : sachez que si une tempête venait à vous tomber dessus un beau jour, ayez l’AUDACE de vous dire que rebondir est POSSIBLE, il faut s’en donner le temps et garder CONFIANCE en l’avenir. Entourez-vous des personnes qui vous font du bien (ça deviendra une évidence !), vivez vos passions, gardez votre humour et vos éclats de rire, réalisez vos rêves, vous serez HEUREUX en continuant de porter vos « étoiles » dans votre cœur à chaque grand moment ! Comme si les absents devenaient encore plus présents à vos yeux car c’est aussi grâce à eux que vous avez fait tout ce chemin ! Et dites MERCI à ceux qui comptent pour vous. Nul besoin d’attendre.

On ne vit qu’une fois et la Vie est si Belle !

Béné