A 3 copains, nous nous lançons dans l’aventure. Après plusieurs semaines de vie étudiante agitées suivi d’une période de blocus tumultueuse, nous allons aller retrouver le calme dans le parc national de Hardangervidda, situé en Norvège entre Oslo et Bergen. Nous avons depuis longtemps souhaité partir nous confronter à ce genre d’expédition. Alpinisme, ascension de sommet? On connait pas encore assez la montagne et ses risques et les stages qu’on trouvaient ne nous convenaient pas. Ski de rando dans les alpes? Même chose et on a pas tous le niveau de ski pour cela. En découvrant le récit d’autres expés et les photos et vidéos sur l’Hardangervidda, nous sommes tombés sous le charme! Paysages splendides, dépaysement et isolement total et c’est grand plateau légèrement nivelés semblaient, en plus de convenir à nos attentes, convenir à nos capacité et en plus, on peut y aller sans avion! Let’s go.

A trois copains, nous nous lançons dans l’aventure. Après plusieurs semaines de vie étudiante agitées suivi d’une période de blocus tumultueuse, nous allons aller retrouver le calme dans le parc national de Hardangervidda, situé en Norvège entre Oslo et Bergen. Nous avons depuis longtemps souhaité partir nous confronter à ce genre d’expédition. Alpinisme, ascension de sommet? On connait pas encore assez la montagne et ses risques et les stages qu’on trouvaient ne nous convenaient pas. Ski de rando dans les alpes? Même chose et on a pas tous le niveau de ski pour cela. En découvrant le récit d’autres expés et les photos et vidéos sur l’Hardangervidda, nous sommes tombés sous le charme! Paysages splendides, dépaysement et isolement total et c’est grand plateau légèrement nivelés semblaient, en plus de convenir à nos attentes, convenir à nos capacité et en plus, on peut y aller sans avion! Let’s go.


Nous voilà rentré. Les pieds réchauffés, les couches enlevées, on s’est attelé à faire un petit photo montage qu’on vous propose de regarder ici :

 

 

 

Alors évidemment une expé c’est aussi une atmosphère un peu spécial qui est trop compliquée à traduire dans une vidéo. C’est pourquoi,  on vous propose de lire le mail envoyé à chaud à Dom juste après notre retour, qui illustre peut-être le mieux ce qu’on a vécu!

 

Salut Dom,

C’était vraiment superbe! Globalement on a eu beaucoup de chance ^^ Douane Danoise sans carte d’identité, voiture volée, presque une demi-journée à chaque fois de beau temps, animaux, des Gantois qui nous donnent une carte qui nous manquait et une plaquette complète de chocolat, et encore d’autres moments forts!
On a pu voir des paysages très variés, mais il y en a un qui m’a fort marqué. C’étais un matin, on marche vers le soleil, le sol est très plat sur de très longues distances, il y a un léger brouillard à travers lequel le soleil tente de nous réchauffer. Nous montons une légère colline et c’est là que je relève les yeux de mes skis et contemple ce paysage orangé qui rappelle un désert où le sable est en suspension.
Enfin bref, c’était une expérience vraiment intense à certains moments. Notamment un matin où le froid était assez présent pour que l’envie de se mettre en route nous fit nous précipiter au point de lécher les piquets de la tente pour les faire fondre. Idée qui valu à Joachim de s’arracher un bout de lèvre 😛

Pour le ski [cassé], c’était le dernier jour, la tempête était bien présente et pendant quelques heures je remarquait bien que le ski de droite était étonnamment haut en avant. Et puis lors d’une minuscule descente sur le verglas, il s’est cassé en deux au milieu et l’arrière attaché par la peau de phoque est passé de l’avant.
On a donc monté la tente par tempête et fait usage du téléphone satellite et la croix rouge local est venue nous chercher en moto-neige. 🙂

Merci beaucoup à toi pour tous les conseils qui ont été des plus pratique (même si certains on s’est mis d’accord pour dire que c’était une façon pour toi de créer l’anecdote dans le voyage haha).

Je ne peux pas parler pour les autres mais en tout cas moi je serai présent au souper cap expe de mercredi prochain.

Bon repos à toi,

Dorsan.


Pratiquo – pratique ça se passe comment là-bas ?

Trajet

Pour le trajet, on est allé jusque Oslo en voiture (16h sans pause), sans prendre un ferry donc en longeant la côte par la Suède. Il y a 2 péages au Danemark pour traverser les ponts (un peu moins de 70 euros les 2 si on se trompe pas). On a fait ça de nuit pour prendre ensuite le train à Oslo jusque Finse. C’est un célèbre train faisant la traversée de la Norvège jusque Bergen. Arrivé à Finse, on a planté notre tente tout près pour y passer la nuit. On a pris le train à 16h donc il a rapidement fait nuit, apparement il parcourt de belle région, ça peut valoir le coup de le prendre en journée.                                                                                                                                          Pour trouver une place de parking à Oslo, c’était galère, on a eu la chance qu’une Oslotoise(?) nous ait proposé sa place de parking privé.

Le retour de Haukeliseter jusque Oslo on a pris un bus de nuit, c’était top! surtout l’attente dans l’abri bus étant donné qu’il passait à 2h du mat, youpiii!

Itinéraire

Nous avons donc fait la traversée du parc de Finse jusque Haukeliseter. En suivant à l’envers cet itinéraire. On a fait des étapes un peu plus petites au début à cause de la fatigue du trajet et surtout le temps de prendre le rythme. On ne dormait donc pas à coté des refuges ou dedans. On a parfois mangé dedans le midi mais ça peut-être un piège car une fois entré, sortir prend du temps et les journées sont courtes! On a dormi une fois dans un refuge (Ce jour-là, on a rattrapé l’itinéraire du site, dans le noir héhé), le dernier soir à Hellevasbu, ces refuges sont super, dormir dans un refuge permet aussi de se préparer mieux la veille et de partir plus vite le matin! Pour rentrer dans les refuges c’est partout la même clés pour les refuges DNT (et que ceux là), ça marche sur la confiance et vous payez le prix indiqué en partant ou ce qui vous semble juste en fonction de vos moyens!

Une journée type

N’ayez pas peur, une journée type est simplement une journée qui démarre tout en douceur vers 5h30 du matin pour avoir biiiien le temps de se préparer un petit déjeuner qui vous ragaillardira pour toute la matinée.
On a été très étonné de voir à quel point les choses pouvaient prendre du temps! Malgré un réveil aux aurores, nous étions skis chaussés seulement aux alentours de 9h30!
Une fois qu’on démarre, on ne s’arrête que pour enlever ou remettre une couche.
Sur le temps de midi, soit on trouve un petit chalet et alors on prend le temps, soit on mange dehors en triple vitesse parce que ou sinon c’est le froid qui vous bouffe les doigts voire tout le corps.
Toute bonne journée type se termine quand le groupe le souhaite. Soit vers 15h parce que, après tout on est en vacances hein, soit vers 21h parce qu’il y a un beau chalet bien douillet qui nous attend là-bas et que ce matin il faisait trop froid!
Il faut compter que le soir aussi, tout prend du temps : mettre la tente, mettre ses affaires, enlever ses chaussures, se mettre dans son sac de couchage, se battre pour savoir qui va cuisiner, réussir à allumer le réchaud, faire bouillir de la neige, réchauffer l’or comestible (à savoir, le chili sin carne), le manger, faire la vaisselle, lire une page puis s’endormir, rêver, se réveiller, rajouter un couche, se rendormir aussitôt, rêver et enfin rêver encore.

Nourriture

Pour la sacro sainte bouffe, c’est toute une histoire! Hé oui, la nourriture dans ce désert blanc où le froid peut vous ronger devient presque une religion 🙂

Pour la nourriture, on avait consciencieusement préparé avant de partir un sachet pour chaque journée. Dedans, il y avait le petit dèj – de quoi faire du porridge avec des fruits secs, le midi – des galettes suédoises avec du fromage, du jambon, le soir – on avait lyophilisé deux plats pour toute la semaine : une ratatouille et un chilisincarne, et enfin les petits bonus de la journée – des barres de céréales, des fruits secs, du chocolat <3, etc. ce genre de truc fait trop plaisir!!

C’est un peu un jeu d’équilibriste entre ne pas prendre trop peu pour ne pas avoir faim et ne pas prendre trop pour ne pas crouler sous le poids. On a eu plutôt tendance à prendre trop, surtout en flocon d’avoine (coucou Dorsan). Après si vous prenez trop, vous pouvez toujours laisser ça à un refuge, ça fera des heureux.ses!

Le beurre fait souvent chaud au coeur, prenez du gras sans modération.

Le froid Brrr

Oui le froid! Ce pire ennemi, contre qui le combat consiste simplement à ne pas abandonner la lutte! En effet, c’est ce qu’on nous a dit en partant… surtout ne pas se résigner à avoir froid!

Face au froid nos meilleurs épées sont nos couches, qu’on enfile, qu’on enlève, qu’on remet, bref il ne faut pas avoir la flemme, là est la clé. Grâce au matériel prêté par capexpé, on était bien armé face au froid, c’était à nous de jouer avec les couches pour ne pas avoir froid. Les moments critiques sont les moments où on ne bouge pas, très vite le froid nous prend et les couches, aussi chaudes soient elles, n’y peuvent rien. Il faut donc être en mouvement tout le temps. Les trois moments critiques que l’on a connu c’est 1. le matin en démontant la tente et les poteaux… gelés, con que nous sommes on s’est mis à les lécher pour les désemboiter et faire fondre le gel qui les bloquait, on y a perdu des bouts de lèvres … bref à ne pas reproduire, 2. le midi, ce moment que l’on guette, on aurait tant envie de prendre le temps de manger calmement nos biscottes mais le froid en décide autrement… On s’arrêtait donc très peu 3. le moment où l’on met la tente. Ces situations de froids sont certes dures mais elles nous ont aussi amenées beaucoup de fous rire face au ridicule de la situation.

Comme dit précédemment le jeu consiste à ne surtout pas accepter d’avoir froid, quand on a froid il faut faire quelquechose, que ce soit mettre une couche ou même commencer à faire de l’exercice, faire bouger les orteilles, les doigts, etc.

40km de motoneige!

Que s’est-il passé? Pourquoi cette photo avec les secouristes dans notre film et ces 40km de motoneige?

C’était le dernier jour de notre périple, nous subissions notre première grosse tempête, on pouvait quand même marcher mais le vent était à tout instant à 2 doigts de nous faire tomber, ce petit filou s’amusait à jouer au pendule avec nous…  Nous devions marcher jusqu’au refuge d’Haukeliseter et de la prendre un bus. Dans cette tempête où nous ne voyions pas à 5 mètres, on marchait serrés, en rang d’oignons. Tout d’un coup, je vois le ski de Dorsan (qui était juste devant moi) faire des choses vraiment bizarres, l’arrière qui passe à l’avant??? Qu’est-ce que c’est ce bazar me dis-je?! Le ski s’était littéralement cassé en 2 morceaux, outchi! Dorsan ne sait plus avancer, avec son sac et sa touffe de cheveux, à chaque pas il s’enfonce jusqu’aux cuisses… Il nous restait 10 bons km à marcher, ça semble compliqué dans ces conditions.

On monte la tente calmement, la tempête décide de se calmer, sympa! Bien installer dans la tente, on tente d’appeler le 112 avec le téléphone satellite. On nous demande en anglais de taper des chiffres puis après ça parle norvégien, on ne comprenait rien…  Là au grands maux les grands moyens, on appelle le papa de Baptiste qui nous file le numéro de l’office du tourisme le plus proche. On appele ce numéro qui appelle la police pour nous qui appelle ensuite la croix-rouge. Après un fameux jeu de téléphone sans fil, on comprend finalement que la croix rouge va venir, quand, on ne sait pas. On a attendu 4-5 heures dans la tente qui ont semblé fort longue car on ne savait pas quand nos héros allaient arriver mais entre copains, ça passe toujours mieux 🙂 Finalement on entend un doux bruit de moteur et on voit au loin des phares. Ouff nous voilà sauvés, youhou! Nous rencontrons là 7-8 sauveteurs super sympas et super contents de nous voir (c’était leur première sortie de l’hiver^^) qui nous ont bien bichonnés et enrouler dans les grandes capes-saucisses de survie. Après cela nous avons parcouru 40km de motoneige jusqu’au village d’Haukeli où nous avons pu prendre une bonne douche chaude dans les locaux de la croix-rouge avant de recevoir les restes de l’hotel du village pour manger (de bons tacos miam) et d’aller dormir dans notre abribus lorsque l’hotel a fermé.

Tout a donc bien fini, merci à l’équipe de la croix-rouge d’Haukeli qui a été fantastiques 🙂 Ca peut-être pas mal de prévoir quelques numéros de polices/croix-rouge locale par région vu notre aventure avec le 112 😉