Quoi de mieux qu’un trek de 3 jours dans le sud de l’Espagne pour se reposer d’une session d’examen ? Nous sommes partis à 3 pour traverser le Parc naturel de Cabo de Gata-Níjar en Andalouise afin de mettre les jambes et le dos à contribution et donner du repos à nos cerveaux.

Douceur andalouse

Bye les exams, hola Andalucía

24 janvier, 18h30, aéroport de Málaga, 3 étudiants sont déposés par un pilote Ryanair dénommé Bruce. La drache espagnole est là pour les accueillir. Ils prennent ensuite la route avec leur bolide en direction de Cabo de Gata, le point de départ du trek. Les trois compères ont pour objectif de traverser le Parc naturel de Cabo de Gata-Níjar en 3 jours de marche. Il s’agit de Baudouin, Charles et Guillaume. C’est moi, Guillaume, qui vais vous raconter notre aventure.

On avait prévu de passer la première nuit au camping du village, qui fermait ses portes à 22h. C’est à 21h58 qu’on arrive « à pleine bourre » devant l’accueil. C’était bien joué ! Mais notre joie s’est vite envolée en conversant avec le « guardia » qui n’était franchement pas fute-fute. Malgré nos explications claires, nous avons dû installer notre campement au bord de la route qui menait au camping.

Cap au Sud

Ce matin était le grand départ. Une fois la voiture garée, il ne restait plus qu’à checker le matos, répartir la bouffe et remplir les gourdes avant de partir.

La première étape consistait à se rendre à San José à 19km. On a commencé par une ligne droite interminable de 6 kilomètres qui nous amena à Las Salinas. Il s’agit d’un village apocalyptique où tout est mort, tout est moche et tout est vieux. Ce village fut le sujet de nombreuses blagues au cours du voyage tellement il paraissait horrible. Le chemin s’est poursuivi au cap de Gate (Cabo de Gata), le point le plus au sud de la randonnée.

Une fois le cap passé, l’environnement est devenu plus vert et plus naturel. Mais la météo est devenue capricieuse, elle n’arrivait pas à se décider entre la pluie et le soleil. Après, une fameuse montée, une première belle vue s’est offerte à nous.

Ensuite, nous avons traversé un plateau qui ressemblait à l’Afrique et un rocher attira l’attention de Baudouin par sa forme particulière. On distinguait une vague à travers la forme de ce géant. On voit d’ailleurs apparaitre ce rocher dans Indiana Jones et la Dernière Croisade !

C’est sous une pluie battante que nous sommes arrivés à destination. A la base, ce parc andalou avait été choisi afin de profiter d’un climat doux et ensoleillé mais pour ce premier jour, c’était loupé !

Après avoir cherché un coin tranquille en vain, on s’est installé sur la plage pour souper et attendre le coucher du soleil pour monter le campement dans l’obscurité et on s’est endormi pour la nuit.

Soleil d’hiver

Le matin du 26 janvier était super. Le ciel bleu et le soleil étaient prometteurs d’une journée splendide pour avaler les 21 kilomètres prévus.

Après le repas de midi, il ne restait plus qu’une longue montée et une longue descente avant d’arriver à Las Negras, le village d’arrivée. Nous nous sommes rendus au camping et on s’est installé tout près d’un immense camping-car Mercedes-Benz britannique. Nous avons alors imaginé que le couple du camping-car était Harry et Meghan ! Mais cette théorie s’est rapidement révélée erronée.

 

Hep taxi !

Pour clôturer ce trek, c’était une marche de seulement 14 kilomètres qui était au programme pour la destination finale, Agua Amarga. On a commencé par prendre de la hauteur ce qui nous a permis d’apercevoir le chemin parcouru la veille.

Ensuite, nous sommes arrivés dans la vallée de San Pedro, connue dans la région en raison de sa population hippie. On y trouve leurs maisons ou plutôt, leurs abris en dur, avec de la musique à tue-tête et des personnes plutôt marginales. Un étrange individu était assis sur la plage, il paraissait possédé par les esprits du mal. Il était presque nu, noir de bronzage, assez maigre et il balançait sa tête de droite à gauche. Sincèrement, on aurait dit Tom Hanks dans le film « Seul au Monde ».

Pour quitter cet endroit étrange, ça n’a pas été une partie de plaisir. Le chemin se perdait tout le temps, comme si les hippies avaient fait exprès de brouiller les pistes pour que les curieux qui viennent voir leurs habitats ne puissent jamais rentrer chez eux. Mais nous ne nous sommes pas laissé abattre et nous avons réussi à retrouver le chemin vers le monde moderne.

Arrivés à Agua Amarga, il fallait maintenant rejoindre la voiture. On a tous les trois tendus nos pouces en attendant une âme charitable. Mais, après quelques faux espoirs et 60 minutes de patience, l’heure du taxi avait sonné (il n’y avait ni bus, ni train). Le taximan, Manuel, était un fin stratège. Sa publicité était placée à la sortie du village, là où les auto-stoppeurs se trouvent. Malin !

Désert andalou

Le 28 janvier, nous avons pris la route en direction du désert de Tabernas pour une randonnée d’un jour. Le paysage qui s’offrait à nous ressemblait à la Death Valley selon Baudouin. Quant à Charles et moi, nous découvrions pour la première fois cet environnement si aride et hostile. Dans ce désert, il aurait fait en août 2003 plus de 51, 6°C.

Le paysage était vraiment grandiose avec ces montagnes de terre à perte de vue, ces villages de western et cette autoroute coupant en deux ce cadre lunaire.

 

A propos des villages de western, ils ont été construits exclusivement pour le tournage de films. Et notamment « Le bon, la brute et le truand ».

La marche s’est finie par une attaque d’abeilles et une piqûre pour moi (évidemment). Après être passé à la superette de Tabernas pour le vin blanc et la baguette de la fondue du soir, on s’est rendu au camping « Little Texas » pour passer la nuit. Comme quoi là-bas, tout le monde vit et respire USA.

Place à la culture !

Le lendemain, nous avons alors pris la route en direction de Málaga pour prendre notre avion. Mais celui-ci ne décollait qu’en fin de journée. Nous avions donc le temps de faire une petite escapade à l’Alhambra de Granada, ce qui nous a permis d’ajouter une petite touche culturelle au voyage.

Avant de contempler ce magnifique édifice, il a fallu parcourir 140km en traversant le désert et en longeant la sierra Nevada avec ses sommets enneigés. L’architecture islamique de cet ensemble palatial nous rappelait que le continent africain n’était pas bien loin.

 

Après la visite, nous nous sommes rendus au Burger King de la banlieue grenadine et on a dû filer en vitesse pour ne pas arriver en retard à l’aéroport.

Nous sommes ainsi rentrés au pays avec un Pata Negra et des souvenirs plein la tête. C’était mon premier voyage en Andalousie, et j’espère pas le dernier… Cette région a été pour nous une très chouette destination, qui nous a permis de retrouver le soleil et de fuir le froid de notre hiver.