Mai 2024, Yuna et moi rêvions sur les vols pour l’Islande, la Norvège et Québec au lieu d’étudier. Soudain sur un coup de tête on a décidé de saisir une promotion, un vol aller-retour pour Montréal, 21 jours d’intervalle et certainement pas assez d’argent en poche pour nous louer un toit au dessus de nos têtes tous les jours…
NOISE
26 juin 2024, nous prenons pour la première fois un avion qui nous conduira de l’autre côté de l’Atlantique. Comme il s’agissait d’un billet Low budget, on s’est fait annuler le vol depuis bruxelles un mois avant et après des heures de négociations avec la compagnie on a fini par obtenir un vol le lendemain depuis Pari. Nous nous sentons à la fois excités à l’idée de ce qui nous attend et en même temps on a un peu d’appréhension face au nombre de jours durant lesquels nous savons qu’il faudrait improviser. Quoi qu’il en soit, première nous dans un airbnb lowcost mais très clean pour nous reposer avant de débuter l’aventure. Car le lendemain à 19h nous embarquons pour 8h de bus vers New-York City !
En attendant on fait du tourisme,
Montréal est une ville imposante et les gens sont très accueillants. Pour ma part je dois reconnaitre avoir un peu craqué sur les camions Américains qui je trouve ont fière allure à coté des nôtres qui ont un nez tout écrasé 😉
Quel meilleur endroit pour manger notre première Poutine que restaurant “la Banquise” ?
Après une nuit de route et un arrêt brutal à 3h par la douane américaine qui ne rigole décidément pas avec les frontières, nous arrivons enfin, 5h du matin, nous sommes épuisés mais avec des étoiles plein les yeux. Nous sommes à New-York ! C’est une ville
tellement pleine de mouvement, les gens courent dans tous les sens, le bruit est permanent et assourdissant. On trouve refuge à Central Park avec un peu de nature et de calme. La journée va être longue et la réservation de notre second et dernier logement de location du voyage ne commence qu’à 15h et il est dans le New-
Jersey. Le lendemain c’est reparti, le bruit interminable, le coût de la vie incommensurable (60 dollars pour juste avoir le droit d’entrer dans un bar musical !!), Les extrêmes de richesses et de pauvreté qui nous entourent, la consommation à outrance partout et tout le temps, le plastique et la pollution.. Nous déchantons un peu sur la magie de cette ville. L’air de la
nature nous manque. Nous avons un peu hâte de poursuivre notre voyage. On a quand même mangé 5x dans des fastfoods et avons vu la statue de la liberté de loin grâce à un ferry gratuit qui ne passait pas très loin.
SILENCE
Ouf, enfin notre bus de retour. Une correspondance de 3h à Boston nous permet de faire la connaissance d’un barman super sympa qui nous a mis all-in en cocktails et en desserts dans son café. Nous avons enfin eu la chance d’échanger avec quelqu’un qui s’est offert un peu de temps pour parler avec des inconnus. De retour à Montréal. A partir de maintenant le voyage part en totale improvisation. On sait qu’on veut aller vers des espaces verts mais on ne sait pas encore où. On fait la connaissance d’un jeune gars dans le vieux Montréal qui nous dit que ses parent vont chaque année en Gaspésie et que c’est une région magnifique. Voilà c’est ainsi qu’on a déterminé que cela serait notre prochaine destination. Nous avons trouvé l’équivalent de BlaBlaCar (Poparide) grâce auquel nous avons partagé un trajet en voiture vers la ville de Québec avec un couple Syrien immigré au Canada. Ils nous déposent sur le parking d’un Décathlon. On trouve un monsieur plus âgé qui accepte de nous prendre dans sa voiture et à qui l’on explique l’aventure dans laquelle nous sommes en train de nous embarquer.
Il trouve cela incroyable et nous dépose dans son magasin de chasse et pêche favori, proche des rives du Saint-Laurent. C’est cette embouchure que nos allons suivre à présent durant une très grande partie du reste de notre périple. Faire du stop (ou du pouce comme on dit au Québec) vers la Gaspésie fonctionne dans l’ensemble relativement bien.
Nous suivons la nationale 132 durant plusieurs jours. Les beaux jours on attend maximum 10 min entre deux voitures, quand il pleut c’est un peu plus long. Nous trouvons à chaque fois un endroit où dormir le long de cette route, une fois dans un camping privé qui nous offre le gîte (c’était un peu forcé car nous n’avions pas de cash et impossible de payer par carte) une fois sur la plage privée d’une famille de pêcheurs (qui nous font déguster pour la première fois du
homard pêché fraichement), sous un bateau dans un petit port de plaisance… Les journées défilent et nous sommes immergés dans la vie des Québecquois de Gaspésie. Un peu froid de première apparence mais tellement attachants après seulement quelques mots échangés. Le Saint-Laurent est un fleuve qui se jette dans l’Océan Atlantique. Son embouchure est Gigantesque ! Au point qu’il arrive un moment où il devient impossible d’apercevoir l’autre rive. Durant l’été, cet endroit est un lieu très important pour les baleines car l’eau douce du fleuve se change au fur et à mesure en eau plus salée de l’océan. Ce qui crée les conditions propices à leur reproduction. Sa faune marine est très riche, cela attire des touristes du monde entier. Notamment pour observer les bélugas (des petites baleines blanches trop mignonnes). Nous y reviendrons plus tard lorsque nous découvrirons la rive Nord du fleuve et la ville de Tadoussac. Pour le moment nous venons d’arriver sur la pointe de notre péninsule, la Gaspésie. Nous entreprenons une traversée du parc national
à pied (~40km) et de passer une nuit au milieu de la forêt Boréale dans une petite aire de camping faite pour les courageux qui n’ont pas peur de dormir au milieu des orignaux, des ours noirs et des coyottes.
Les paysages de forêt sont à couper le souffle. En Europe nous n’avons pas l’habitude de voir des arbres qui s’étendent jusqu’à l’horizon sans la moindre infrastructure humaine dans le paysage.