Il parait que partir explorer les canaux de Gand en packraft est une expérience unique.

Voir la ville sous un autre angle, se perdre dans des dédales de petits canaux et autres culs de sacs, étonner les passants et passer du bon temps entre copains sont les objectifs de cette expé.

Je ne sais plus trop d’où est venue cette idée loufoque que d’aller faire du packraft dans les canaux de Gand mais c’était en tout cas un projet quelque part dans le fond de nos têtes qui attendais d’être mis en œuvre. Nos têtes, c’est les têtes d’un trio d’amis inséparables qui se sont rencontrés durant leurs études à LLN: JB, Mouch et moi.

Il y a quelques mois nous avions créé un doodle pour convenir d’une date mais c’était sans compter sur l’abstentionnisme légendaire et intrinsèque à la personne de la très vilaine Mouch face à ce genre de technologies de planification. Finalement Mouch s’est réveillé juste avant que la dernière date du doodle n’expire et nous avons réussi à fixer, le 16 mai, la date du lundi 21 mai !
Mais ça aurait été trop facile ! Pour compliquer encore un peu les choses Mouch a décidé de se désister, sister, désister, re-sister et re-désister plusieurs fois par jour, tous les jours qui nous séparaient du départ de l’expé.
Il faut dire que ça n’a pas franchement facilité l’organisation de l’aventure mais JB et moi qui voulions faire le  trajet vers Gand en vélo avons toutefois bénéficié d’un avantage: Mouch allait nous rejoindre en train et pouvais donc porter les packrafts.

 

La journée commence à Genval pour JB qui avait décidé de faire le trajet en vélo dans son intégralité. 20 km de vélo donc pour rejoindre mon petit appart’ Bruxellois. Nous réorganisons nos légers bagages, vérifions les knooppunten, ajustons les hauteurs de nos selles, … et un café plus tard, nous voilà en route pour les 65 km de vélo qui nous séparent de Gand. Les knooppunten c’est quand même génial ! Mené par de jolies routes dans les champs, on arrive à destination sans devoir se préoccuper de rien. Nous avons ainsi aussi roulé le long de rivières et dans de petits patelins flamants, croisés pas mal de vaches et même traversé de schelde en bateau.

Arrivé à Gand nous retrouvons Mouch qui errait dans la ville avec trois packrafts sur son dos. Nous avons tout de même été reprendre quelques forces au Holy Food Market (en gros de la bouffe dans une église) avant d’embarquer. Une fois dans nos bateaux, la vraie aventure peut commencer ! Et ça commence fort ! Nous assistons depuis l’intérieur au tournage d’un film à allure médiévale qui a lieu sur un quai le long du Korenlei. On découvre que Gand est remplit de ponts pivotant qui ne tournent plus. On manque plusieurs fois de se faire emboutir sur la proue des bateaux touristiques dont les guident ne manquent pas d’assurance.
Ensuite nous continuons notre périple aquatique en direction du château Gravensteen. Un véritable bastion impénétrable. Depuis le canal qui passe au pieds de ses imposants murs nous sentons vraiment la violence des meurtrières et mâchicoulis qui le défendent.
Plus tard, dans un des canaux secondaires que nous visitons, nous nous arrêtons pour écouter un chanteur qui s’exerce la fenêtre ouverte ; pas mal un petit concert gratuit posé dans son packraft !
En fin d’après-midi on se dit qu’il serait quand même classe d’aller boire un verre dans un café en arrivant par l’eau. On trouve donc un bar le long d’un canal, et on débarque littéralement sur la terrasse à partir de nos packrafts. On a fait tellement d’effet qu’une cliente a vomi d’émotion ! Bon en fait il s’agissait plutôt d’un couple ivre et indécent qui aurait mieux fait de rentrer quelques heures plus tôt mais pour l’histoire on taira ce fait là. 😉
Plus sages qu’eux nous sommes remonté dans nos drakkars après une seule bière pour rejoindre notre point de départ.

Pour terminer la journée nous avons été manger un bout avant de reprendre le train direction Bruxelles. Je me rappellerai d’avoir rallié la gare du midi à mon appart avec mon petit vélo de route et le sac de 120L sur mon dos. JB lui se rappellera d’avoir encore pédalé 20 km de plus dans le noir total pour retourner à Genval.

Somme toute (sans parler des quelques défaillances d’organisation) une expé bien réussie ! Il est vrai que Gand est une belle ville vue depuis ses eaux.