Cette année nous avons tous les deux une session d’examen de juin très light (vive le master). Nous décidons d’en profiter pour s’éloigner de l’ambiance de travail qui règne à LLN pour aller perfectionner nos techniques en grandes voies et en alpi dans les écrins à la Bérarde.

Programme à venir!!!

Introduction

C’est en discutant de nos projets de vacances respectifs lors de notre repérage pour le week-end survie du Kap Expe que Pierre et moi nous mettons d’accord pour faire de la montagne dès que nous aurons fini nos examens. L’objectif est simple, fuir l’ambiance studieuse de Louvain-la-neuve pour profiter des Alpes!

Nous ne savons pas encore ou nous allons, mais c’est décidé, dès que Pierre aura rendu son mémoire et que j’aurai fini mes examens, nous prendrons un peu de hauteur.

C’est en demandant conseil à Dom qu’il nous vient l’idée d’orienter notre semaine de pré vacances vers de l’escalade en grande voie. Pierre et moi avons déjà eu l’occasion de réaliser des voies de plusieurs longueurs mais l’idée de réaliser des voies de plusieurs centaines de mètres en terrain d’aventure nous a directement séduit!

C’est décidé, nous commencerons notre semaine à la Bérarde pour nous initier à l’escalade en grande voie, et si notre cordée avance bien, pourquoi pas terminer par la Dibona!

Préparation

Nous demandons au Cap expe un jeu de coinceurs et de friends ainsi que les topos du coin.

Matériel

Matériel

Pierre et moi avons aussi très envie d’aller jouer un peu dans la neige, c’est pourquoi nous prenons aussi tout le matériel nécessaire pour faire une course de neige.

Jour 1 – 11 juin 2017

Réveil 6h15, j’avale un rapide petit déjeuner et je pars chercher Pierre et nos deux blablateurs pour 900km en direction du massif des Ecrins. Nous aurons l’occasion de parler politique avec Jean-Francois, la soixantaine qui rentre en France pour voter aux législatives et aussi de partager nos anecdotes scoutes avec Gabrielle qui rejoint des amis dans les environs de Grenoble.

Nous arrivons à la Bérarde vers 18h. Il fait beau et surtout très chaud! Nous faisons le tour de ce beau petit village montagnard resté assez authentique et installons notre campement à l’ombre et proche du torrent (un endroit stratégique pour nos blanches..)

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Nous profitons de la soirée pour analyser le topo, repérer dans quelle voie nous allons nous lancer demain et préparer notre matériel.

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Au menu ce soir, un petit Vol au vent riz des familles accommodé d’une petite blanche pour faire passer tout ça. Après le thé, il est temps de rentrer dans nos duvets!

Jour 2 – 12 juin 2017

Après une bonne nuit passée bercé par le torrent, nous nous réveillons sous un magnifique ciel bleu et je pars chercher le pain à l’unique commerce du coin qui fait à lui seul: épicerie-magasin de sport-boulangerie-magasin de souvenir! Malheureusement il est fermé et aucun horaire n’est affiché. Tant pis, ce matin ce sera Krisprolls confiture.

Pour commencer, nous décidons de débuter par une première grande voie pas trop compliquée afin de voir comment on avance et comment ça se passe. On décide de se lancer dans Pujolidal, une voie de 300m notée D en 5c max et 5b obligatoire de 13 longueurs. Une petite marche d’approche de 20 minutes et nous voilà au pied de la voie. C’est parti, je me lance dans la première longueur que je double directement. Il s’agit (comme le nom de la voie l’indique bien..) d’une jolie dalle, c’est la voie rêvée pour prendre confiance dans ses appuis, nos pieds collent super bien la paroie et nous avançons assez vite.

Nicolas dans la première longueur

Nicolas dans la première longueur

Les longueurs s’enchaînent bien et nous nous attelons à la pose de coinceurs. C’est petits bouts de métaux nous impressionnent par leur accroche!

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Nous enchaînons les 13 longueurs en 3h30, la voie était bien sympathique avec quelques passages assez intéressant.

Nous redescendons au camping, mangeons un petit bout et après une courte sieste, nous décidons de nous lancer dans une deuxième voie pour l’après midi. Nous choisissons Du V à tire-larigot.

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image Camp to Camp

Comme son nom l’indique, il s’agit d’une voie principalement dans le 5. Elle est noté D+, 5c max, 5b obligatoire. Il s’agit d’une voie assez longue de 450m qui nous offre de superbes vues sur la vallée. Cette voie est plus soutenue que Plujolidal et nous avançons un peu moins vite. Le rocher est excellent et la grimpe top! Un vrai régal! Pierre arrive au relais de la cinquième longueur et c’est là que je l’entends crier REVERSO suivit d’un MERDEUUH, je comprends assez vite que le Réverso de Pieter à décider de se faire la malle pour vivre libre sur la tête de la Maye. Dans ce genre de moment, le demi cabestan devient ton meilleur! Un peu plus tard c’est moi qui ferai tomber la bouteille d’eau de Pierre…

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A la moitié de la voie, nous nous rendons compte qu’il nous reste encore un paquet de longueurs et qu’il est déjà tard. Pierre prend la tête et double les longueurs (merci la corde de 80m) pour avancer le plus possible, aucune envie de terminer cette voie dans le noir et de jouer à cache cache avec les relais. Arrivé aux sommet, le soleil disparait et c’est à la frontale que se fera la descente jusqu’à la Bérarde par le chemin de randonnée. On arrive exténué au camping vers 23h, on prends une douche chaude bien méritée et on fonce dans notre lit. Pas le courage de commencer à se préparer à manger, un paquet de Pimm’s au milieu de la tente, ça suffira pour tenir jusqu’à demain…

Les premières leçons du séjour: deux grandes voies par jour quand on part à 9h, c’est trop! Un reverso en plus c’est pas plus mal! Une frontale dans la sac, une bonne idée!

Jour 3 – 13 juin 2017

Réveil vers 9h30, faut dire que la journée de la veille nous a bien fatiguée! Objectif de la journée: monter au refuge du Soreiller qui se trouve au pied de l’Aiguille de la Dibona.

Pieter au réveil

Pieter au réveil

On se dirige vers l’unique commerce du village. Etant donné qu’il fait boulangerie et magasin de sport, on pourra faire d’une pierre deux coups en achetant un réverso accompagné d’une baguette. Arrivé la bas, le vendeur nous dit qu’il n’a pas encore reçu sa commande de Petzl et qu’il a juste un huit à nous proposer… Bon bah on va aller dans un autre village… Direction Bourg en Oisans à 30 minutes de voiture!

On perd pas mal de temps avec notre virée en voiture jusqu’à Bourg en Oisans. Arrivé en bas, on profite d’une température de 37°C qui nous fait vite prendre la poudre d’escampette et nous motive à monter au plus vite au refuge pour perdre quelques degrés!

La marche jusqu’au refuge est magnifique, on avance dans un vallon très escarpés à coté d’un joli torrent.

Après une bonne heure et demie de marche, on découvre au fond de la vallée l’aiguille de la Dibona. Ce pic est impressionnant et nous laisse bouche bée!

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C’est aussi à partir de ce moment qu’on commence à voir le refuge qui est encore loin. Pierre commence à avoir sérieusement mal à la tête (insolation due à la journée d’hier?..) et arrive difficilement jusqu’au refuge. Arrivé là-bas, le refuge d’été est toujours fermé et le refuge d’hiver est bondé! Il n’y a pas assez de lit pour tout le monde. L’ambiance au refuge est pas terrible à cause du monde qui se marche un peu dessus… On prépare nos pâtes sauce tomate basilic accompagné d’une Chouffe Soleil. Nos voisins avec leurs lyophilisés avaient l’air plus qu’envieux!

Autour d’une petite tisane, nous lisons les topos et choisissons de nous lancer le lendemain dans la voie Madier. Il s’agit d’une voie dans la face sud de 350m notée TD en 6a obligatoire. Cette voie à la particularité d’avoir peu de points en place mais de belles fissures permettent de poser des coinceurs.

Nous allons nous coucher tôt et trouvons encore quelques lits libres.

Jour 4 – 14 juin 2017

Réveil 5h00. Petit déjeuner pain nutella (encore de quoi rendre jaloux les petits dejs lyophilisé) et nous voilà parti à l’attaque de la voie Madier. Trouver le départ de cette voie n’est pas très évident et commençons au premier point que nous voyons (au milieu de la première longueur en 4…). Je me lance jusqu’au relais de la L2. Il s’agit d’un beau couloir avec quelques belles fissures. Pierre me rejoint mais son mal de tête est revenu et est encore plus fort qu’avant.

Pierre tout mal

Pierre tout mal

Pas la peine de continuer dans ses conditions, un petit rappel et nous voilà en bas de retour au refuge. Pierre retourne dormir et de mon côté je me plonge dans mon livre devant une vue plutôt sympa.

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5 heures plus tard, Pieter va un peu mieux et nous descendons jusqu’à la voiture pour retourner à la Bérarde. Tant pis pour la Dibona. Mais on reviendra!

Jour 5 – 15 juin 2017

Pierre et moi on avait envie de trouver une voie avec une courte marche d’approche (la flemme oui oui, et les courbatures) et on a trouvé plusieurs voies qui débutent d’un paravalanche situé sur la route qui monte à la Bérarde. En ce qui concerne la marche d’approche, on a pas été déçu! Elle consiste en une grosse échelle de barre d’acier type via ferrata directement ancré dans le béton du paravalanche. 10 échelons plus loin et nous voila au pied de Parafacile, une voie de 10 longueurs en D+, 6a max, 5b obligatoire dans du bon granit. La voie est très belle et offre une belle grimpe!

Pierre dans la quatrième longueur

Pierre dans la quatrième longueur

Jour 6 – 16 juin 2017

Pierre et moi on avait aussi très envie de faire une course de neige durant notre petite semaine de vacances. On était partit sans idée précise. On a lu que les conditions de neige sur le Dôme de neige des Ecrins étaient top, en plus, l’idée de faire un 4000 m nous plaisait plutôt bien. On passe un coup de fil au refuge pour nous assurer des conditions et aussi pour savoir s’ils attendent du monde aujourd’hui (Alleluia, presque personne ne monte au refuge ce soir). Nous voilà en route vers Ailefroide jusqu’au pré de Mme Carle où débute la marche d’approche jusqu’au refuge des écrins. On commence la marche sous un soleil de plomb vers 14h. La marche dure  4h selon les panneaux. On traverse de magnifiques paysages sur un chemin super bien (voir trop) entretenu.

Mont Pelvoux

Mont Pelvoux

On passe le refuge du Glacier blanc à 2542 m pour se diriger vers l’itinéraire alpin qui prend pied un peu plus haut sur le glacier blanc. On arrive rapidement sur un plateau avec une vue grandiose sur notre objectif du lendemain: le Dôme de Neige des écrins!

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On arrive au refuge vers 17h30 bien accueilli par le gardien. Le refuge est vide et il attend seulement 17 personnes pour ce soir, le pied!

On profite de notre début de soirée par un petit apéro et un petit jeu de carte. (ou je bat Pieter)

Demain, le réveil est prévu pour 3h15, on tarde pas trop à aller au lit.

Jour 7 – 17 juin 2017

Réveil 23h23: Un réveil laissé par des français dans le dortoir nous réveille. On se dit qu’il est déjà l’heure. Un rapide coup d’oeil sur le téléphone: Ah non en fait c’est des Ahuris qui ont laissés leur réveil. 15 minutes plus tard, ils se décident enfin à descendre de leur lit pour aller l’éteindre ..

2 ième réveil: 3h15: Cette fois-ci c’est le bon, un petit déjeuner, un petit thé et nous voilà en route pour le Dôme! Il ne fait pas très froid dehors mais le regel à été bon. Il n’y a presque pas de vent et pas un nuage, les conditions sont parfaites.

En route!

En route!

La marche d’approche est facile, le glacier est complètement bouché, on croise une cordée qui se dirige vers la Roche Faurio. On a la chance d’assister à un magnifique lever de soleil.

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On avance bien et on arrive rapidement au pied de la partie raide du dôme.

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On passe rapidement les zones de séracs, on traverse quelques belles crevasses facile à passer toujours en ayant une vue spectaculaire!

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Les deux cordées d’espagnols qui font aussi le Dôme aujourd’hui semble avoir pris pas mal de retard, on sera seul au sommet!

Glacier Blanc

Glacier Blanc

On passe la rimaye et 10 minutes plus tard nous voilà au sommet!

Rimaye

Rimaye

 

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Après une courte descente jusqu’au replat du glacier et quelques encouragement donné aux espagnols, nous faisons une petite pause, buvons et mangeons un coup avant de redescendre jusqu’au premier refuge à 2500 m ou nous croisons deux alpinistes habillés en habits d’époque des militaires de montagnes.

habit d'époque de 1940 à gauche, 1980 à droite

habit d’époque de 1940 à gauche, 1980 à droite

Jour 8 – 18 juin 2017

Pour terminer notre semaine, nous décidons de louer un crashpad et d’aller faire le tours de certains blocs à Ailefroide. Pierre arrive à faire quelques beaux blocs.

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Nous quittons Ailefroide vers 16h00 pour nous rapprocher de Grenoble ou nous devons prendre nos blablateurs à 8h30 le lendemain. On trouve une belle prairie prêtée par un fermier ou planter notre tente sur les hauteurs de Grenoble. Les dernier coucher de soleil ne nous déçois pas!

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Jour 9 – 19 juin 2017

Retour avec nos nouveaux blablateurs jusqu’en Belgique !