Traversée Polaire de Naujaat jusqu’a Rankin Inlet. 500KM, tout rond, en solitaire et en autonomie.
A 18 ans, je me préparais à vivre un voyage, et quel voyage…. Celui d’un petit Belge, qui alla s’aventurer dans le grand nord Canadien. Après exactement 26 heures de « voyage », 4 avions, je me retrouve à Rankin Inlet..
RanK… quoi ? Rankin inlet ! C’est une petite communauté du Nord du Nunavut ( plus grand territoire inukophone du Canada. Il fut crée en 1999 seulement)( Autant vous dire que quand vous parlez du Nunavut à un Canadian, vous etes plus au courant que lui…)
Rankin Inlet, c’est aussi 2300 âmes sur une surface de 120.24 km², des températures qui varient entre -40°C en Janvier et +15°C en Aout.
Les habitants y parlent Inuktitut ou / et l’anglais!
Rankin Inlet sera la destination finale de l’expédition! Autant vous dire que vus la densité d’Hab/km², je vais pouvoir me parler à moi-même pendant quelques km.
Alors pourquoi une telle expédition ?
– L’environnement se dégrade, le changement climatique est de plus en plus présent et ses effets de plus en plus néfastes. La glace fond à vue d’œil et à une vitesse incroyable. Il y a un an, lorsque j’étais déjà dans mes cartes de glaciations, la traversée était possible fin décembre. En 2012, il faut déjà attendre 1 mois en plus, ou ce sera le record de la baignade la plus froide de votre histoire :). Il est temps pour moi, de voir ce changement de mes propres yeux et de participer à la prise de conscience de tels changements
-(Re) découvrir les activités d’un peuple centenaire voué à disparaitre.
La technologie n’encourage pas la culture des traditions inuit. Entre jouer à la XBOX ou aller chasser, les jeunes ont vite choisi…
Des activités tels que la chasse, la pêche, le inuk square dance, la création de vêtements ( qui sait encore construire des vêtements a partir de la chasse?) ou encore leur langue ( pas de dictionnaire écrit) vont disparaitre dans les 50 ans à venir !
– La traversée représente également un coté sportif, spirituel et technologique.
Plus de 850km seront parcourus et on ne va pas faire avec n’importe quel matériel. Ce sera pour moi la possibilité de connaitre mon mental mais aussi mes capacités physiques. Sans ce genre d’expédition, personne ne peut connaitre ses limites les plus profondes. Pour les connaitre, il faut se lancer des défis constamment.
Le meilleur, à mes yeux, dans cette disciple est Mike Horn lors de l’expédition Arktos. Ce Monsieur à mis plus de 2 ans, pour parcourir le cercle polaire, seul, sans aide motorisé ( vélo, pied, kayak, bateau) avec des températures
– de -5° à -60° en Russie)
-la traversée est également un moyen de montrer aux monde, qu’à l’heure actuelle et avec les moyens que le citoyen lambda possède, il est possible d’aller même dans les lieux les plus reculés, à condition de s’y préparer et de le vouloir réellement. J’ai voulu également montrer que, même avec un projet tel que celui-ci, on s’amuse, on plane, et il n’y a pas forcément besoin de partie avec un tour organisateur, qui ne présente que certains éléments sélectionnés et qui oublie la beauté du voyage lors de sa préparation, ainsi que le temps investit. Le voyage est synonyme de découverte, d’échanges et de méditation.
S’il y est possible de faire un projet polaire, en accord avec les traditions Inuits, il doit bien être possible de faire un projet qui respect les relations Nord/Sud, l’écologie, la manière de se mouvoir, de manger, de penser, et de développer des projets à partir de la Belgique. Ce voyage est une impulsion, une étincelle aux changements que le monde doit faire pour pouvoir vivre durablement dans les années à venir.
Le budget du projet est de 10 000€. Une partie viendra de fonds propres mais également de différents sponsors privés et public.