8 jours de voile sur la base navale du Fazzio, en Corse
Le Fazzio
Au tout début, je ne m’étais pas attendu à ce que j’ai vécu durant ces 9 jours en Corse. Pour être vraiment honnête, je m’étais attendu des Glénans à un simple stage de voile classique, rien de plus qu’un moniteur français du Sud emmerdant, disant quoi faire durant un cours entouré de gamins.
Une fois arrivé Ajaccio, Rodolphe et moi, nous devions passer une bonne partie de la journée à attendre notre bus pour Bonifacio. Je me souviens que malgré la somptueuse beauté du pays, le chauffeur du bus ne donna ni à Rodolphe ni à moi un accueil agréable lorsqu’il nous réveilla dans notre sommeil, nous engueula désagréablement pour que nous changions de bus. Tout ça pour dire que nous n’avions pas eu au début une impression de ce que nous avons vécu en Corse.
Mais tout cela changea soudainement lorsque nous arrivions au Fazzio.
Le Fazzio est une réserve naturelle située juste à côté de Bonifacio, une crique où aucun véhicule terrestre ne peut circuler, où il n’y a ni wifi ni réseau de téléphone, le Fazzio est un véritable paradis sur terre. Nous étions environ une quarantaine durant ce stage et dormions tous sous tente, dans ce petit camping en pleine nature où nous n’entendions rien d’autre que le chant des cigales la nuit et malheureusement celui des moustiques aussi…
La beauté de cet endroit est une que je n’ai rarement vu. Ce bleu azur que le soleil reflétait sur la mer du matin à l’aube, ce ciel si clair et ces étoiles si scintillantes la nuit et puis ce calme naturel, sans ce bruit des voitures ni du matériel que notre société à créer. Sans ces musiques commerciales ou publicités qui nous envahissent où que l’on soit, pour nous pousser à acheter des produits que l’on n’a pas besoin, qui vont de toute manière s’auto détruire après une durée déterminée. De plus, être dépaysé dans un milieu naturel si bien préservé nous permet vraiment de voir à quel point cette planète bleue, sur laquelle nous vivons est un joyau, et qu’il est indispensable de la découvrir le mieux possible, avant que notre société ne la détruise complètement.
De plus, être coupé de tout réseau de téléphone m’a permis de découvrir d’avantage les gens avec lesquels j’ai passé ce stage. Cela m’a permis de mieux découvrir leurs personnalités, leurs caractères, leur humour et même leur vie. Ne pas avoir de téléphone, pendant une courte durée d’une semaine, m’a permis de mieux profiter de chaque petit moment de la journée, cela motive à la communication et empêche l’isolement.
Rodolphe nous avait dit un soir que ce stage et cet endroit lui faisait penser au livre « Utopia » de Thomas Moore et en y pensant, j’ai compris. En effet, lorsque nous vivons dans une petite communauté comme celle-là, en pleine nature, cela stimule au partage, que ça soit matériel ou même psychologique, comme des conseils. Je ne crois pas en la perfection, mais suis persuadé qu’un environnement comme celui-là fortifie une affabilité qui je pense se trouve au fonds de chaque être humain.
Maintenant, parlons enfin de voile. La voile est un sport que j’ai eu l’occasion de pratiqué de rare fois mais
auquel je n’y connaissais pas grand-chose. Les théories des allures de vent, mises en pratique et une fois comprises permettent une performance qui, mise en place, peut s’avérer très intéressante. De plus, je trouve cela passionnant lorsque dans une embarcation, le rôle de chacun, quand bien compris et bien ajusté permet à un navire de performé à son ultime vitesse, comment une différence de réglage d’un millimètre peut avoir un impact énorme sur la performance.
Mon jour préféré était sans hésiter le dernier, le jour de la régate. Un peu de foudre et de vent étaient monté à 5 de beauforts ce qui je trouve, rendait l’expérience d’avantage excitante. Lorsque je pris la barre, je sentais une adrénaline qui monta en moi, une envie de gagner et une envie de faire au mieux de moi. Je voulais que chaque voile soit hissé presque jusqu’à ce qu’elles cèdent avec des allures de prêt, pour gagner le plus de vitesse possible.
Après le dernier jour, lorsque nous arrivons à nouveau en ville, à Bonifacio, je me souviens qu’il m’était tout de même bizarre d’entendre le bruit des voitures à nouveau et le brouhaha ambulant des gens sur la rue. Il se fait que je m’étais bien habituer à ce calme où je me sentais si bien. D’ailleurs, je n’avais même plus envie de regarder mon GSM, de lire mes messages où de me connecter à internet. Mais bon, tel est la réalité d’aujourd’hui et tout bonne chose a une fin.
En conclusion, j’ai appris de ce stage de voile à quel point les éléments de cette planète sont beaux; que ça soit l’eau, le ciel et même les gens desquels j’étais entouré. Que le dépaysement total permet d’avantage la découverte de sois même et des gens qui nous entourent. Qu’il permet aussi au partage et à l’empathie d’autrui, que les gens n’ont pas autant de défauts que l’on croit au premier abord, avant qu’on ne les découvre vraiment.
Ce stage m’a aussi permis de découvrir à quel point je suis passionné par le côté performance de la voile, à quel point un élément de la nature et un bon esprit d’équipe peut faire avancer un navire à des vitesses fulgurante. Je veux maintenant apprendre davantage de la voile car il y a encore tellement à apprendre. Je veux potentiellement commencer la régate, si la chance se présente.
Finalement, ce stage m’a permis de mieux découvrir un vrai ami, que je connaissais moins avant mais duquel je connais désormais mieux sa personnalité. Je le remercie d’ailleurs de m’avoir fait passer une expérience si inoubliable qui sans lui, ne se serait probablement pas passée.
Lionel C
(Barcelone, 08/11/2018)