Vous pourrez vous imaginer aisément notre état d’esprit après, pour les uns, une année d’étude forcenée ou bien, pour les autres, de recherche d’équilibre entre vie professionnelle et vie nocturne… Notre plat Pays est bien sympa mais, de temps en temps, aller gratter le ciel dans le massif du Mont-Blanc peut être un moment de délivrance et de renouveau… Ah ! Quel bonheur d’être au cœur d’éléments minéraux, aériens, de dépenses physiques et avec de bons potes … De bons potes? Et bien c’est Christophe B., Kiné parti se rapprocher des montagnes en France, Jonathan M., qui bosse sur les économies d’Energie (Kyoto etc) et Arnaud M., qui bosse dans la bière (vraiment, c’est un job sérieux… hum !!…. Pour certains d’entre nous, c’était même une première… et quelle première ils vous diront !
Le programme était bien défini et très ouvert, avec plein d’alternatives en fonction du temps, de la forme, de nos envies, du niveau effectif,… En tête de liste venaient les Aiguilles Rouges, la zone du Glacier du Talèfre (Isabella, Moine,…), la zone du refuge Turino (Tour Ronde, Pte du Géant, les Arêtes de Rochefort), et même une tentative sur le Mont-Blanc par les Aiguilles Grises si tout se passait idéalement (hum !!…) … bref, un menu de choix, le tout en autonomie… bon, avec la voiture quand même pour y arriver (merci Jojo pour la voiture)… – arrggll, dur, dur de se remémorer ça, ici dans le train en direction du juboulot…. 
Comme vous savez, en montagnes il faut s’adapter aux imprévus… météorologiques par exemple,… Déjà d’attaque le premier jour, on a dû rebrousser chemin au pied de l’Aiguille des Belvédères (12/7)– conditions hivernales, trop de vent sur l’arête (+- 2800 m) -. Notons à la descente notre rencontre avec nos amis du CAB (Serge et Cie) qui avaient opté pour un départ plus tardif … pas fous les belges ?… De retour dans la vallée, Jojo nous introduit chez une copine à lui l’ambiance est très sympa, le gîte est douillet, son père puise dans ses réserves sous-terraines… en plus, ça tombe bien, on avait soif ! petit détail poilant, il fallait que Jojo se tape la Suisse la journée pour minimiser sa dépense La Sportiva (et se faire pincer par la douane, mais chuut !!)… les spécialistes – que vous êtes, bien entendu – comprendront… Finalement, nous voilà dans le petit train du Montenvers (13/7), à manger notre casse-croûte, en direction du refuge du Couvercle, pour aller chercher la fenêtre météo tant attendue.
L’arrivée au refuge est une véritable apothéose et c’est à ces moments-là que je me dis que j’AIME la montagne… Le ciel se dégage au fur et à mesure de la soirée, on aperçoit furtivement les Grandes Jorasses, le Mont-Blanc, un véritable ballet de brumes, qui se termine par un coucher de soleil somptueux sur tout le massif… Une de mes vues préférées du massif, assurément !… J’ai même oublié le poids des cordes, tiens !… ah ! oui, c’est vrai, Christophe me les avait réclamées à la montée… (hum !!…)… Et puis le fin du fin, surtout, qu’est-ce qu’on bouffe bien quand Christophe cuisine ! (un peu opportuniste, le coco ?)
Nuit Froide et modérément courte. Chouette course vers la Pointe Isabella (14/7) restée vierge cette année puisqu’une crevasse barrait le chemin vers 3300… Mais vraiment dément de faire sa trace dans un univers blanc et vierge…. Le temps était superbe… Retour dans la vallée (désolé Christophe pour le timing), dans notre gîte favori,… no comment… mais plein de bons moments ! Merci pour la Chartreuse, Ramon ! (merci Jojo pour la bonne adresse)
Notre stratégie montagne pour la suite? Après une bonne journée de repos, prendre le tunnel, monter au Turino, planter la tente avec une semaine de bouffe et profiter du superbe environnement… et croiser les doigts pour le temps. Ca tourne bien, premier jour, on fait la Tour Ronde (17/7, 3792) ; on dit bonjour à la Vierge Marie… heureusement qu’on l’a saluée, car à la descente, on a eu besoin d’elle pour passer entre les chutes de pierres… No comment non plus… Et une bonne leçon de ce que peut être un danger objectif…
Pendant ce temps-là, sans prévenir, les vents ont tournés de l’Est au SO et ça, c’est pas bon là-bas ; parce que ça provoque un temps instable, ça se réchauffe, etc… En résumé, pas de Pte du Géant à cause des risques d’orage, pas d’arête de Rochefort parce que ça se réchauffe, bref, après deux jours sans rien faire, on prend la décision difficile. Mais on quitte la montagne en beauté… nous avons pris le temps de sympathiser avec Anna, une jeune et charmante étudiante italienne du refuge… ¿Usted habla Castillano ? ¡Posi !… Enfin, ‘en beauté’, j’en connais deux qui me diront que l’épisode le cul dans la neige à essayer de retrouver la tente n’était pas des plus excitants… C’est vrai, mais qu’est-ce qu’on se marre quand on y repense !!
De retour dans la vallée (20/7), on prend le départ vers la Belgique à cause des incertitudes météo. Objectif Baume-les-Dames et le toit de la marraine d’Arnaud – qui fait bien la cuisine et a toujours une cave bien garnie -, et on termine en douceur ces vacances montagnes commencées en force et dans des conditions pas optimales. Mais c’est sûr, j’y retournerai avec autant d’envies, et je me demande pourquoi j’ai pas suivi Christophe, là-bas, plutôt que de rester dans le houblon… Une belgitude ? Peut-être…
* Christophe – le cuistot-kiné-porteur-prieur
* Jojo – l’homme aux Sportiva Extrêmement Suisse
* Arnaud – le despote éclairé (auto-proclamé)
PS : si vous partez de longs WE faire des courses dans les Alpes, on peut peut-être bien s’entendre ! Arnaud
Dernier PS : Si vous avez bien suivie, avez-vous deviné qui est cousin de qui ?.
