Petite sortie d’hiver à Valgaudemar pour faire de la cascade de glace entre deux semaines de boulot pour certains et pour ensuite enchaîner sur une semaine de ski de rando pour d’autres. Céline et Simon partent de Belgique et récupèrent Matthias à Gré, pour ensuite retrouver Loïc qui nous rejoint de sa semaine de ski de randonnée à Gap.
[Loïc]
[Simon] Un week-end de cascade de glace t’es chaud ? [moi] Heuuu oui…
Il n’a pas fallu plus pour que ça s’organise doucement. Comme toujours avec Simon les choses se peaufinent sur le tard, histoire que tout soit optimal (c’est une théorie) et c’est comme ça qu’on se retrouve avec Céline et Matthias un vendredi midi à l’entrée de la vallée de Valgaudemar.
Céline et Simon sont descendus de Belgique en passant par Grenoble pour récupérer Matthias à la sortie d’une réunion sérieuse. Moi je sortais d’une semaine de ski de rando dans la vallée. On décide de rentabiliser l’après-midi en allant sur une cascade école histoire de se mettre en jambes et de retrouver (ou juste trouver) des sensations. C’est la que la chasse au spot s’ouvre. Comme le topo n’est plus édité depuis un bon paquet de temps, camptocamp est à peu près la seule source d’infos sur les cascades. Malheureusement la quantité d’infos n’est pas abondante, surtout sur comment accéder au spot.
J’avais profité d’un passage a Gap pour chercher un topo (en vain) mais je suis tombé sur un gentil monsieur qui bosse chez Outdoor, un magasin de montagne, et qui équipe certaines cascades dans la vallée qu’il connait comme sa poche. Super ouvert à partager ce qu’il connaissait, j’étais malheureusement pas assez éveillé pour tirer profit au maximum de tout ce qu’il avait comme infos intéressantes. Je retiens juste quelques noms : le bourg, la cascade de la buff et le nom d’un hameau abandonné indiqué sur aucune carte et connu de aucun gps qu’on ne trouvera jamais.
Cette base d’infos nous amène donc à errer dans la vallée à la recherche d’une cascade pour l’après-midi. On finira par taper 10 m de glace aux Ouilles du diable (juste au-dessus de la Chapelle-en-valgaudemar) vers 16h quand il commence à faire noir. C’est un super beau canyon avec pleins de chutes mais pas très facile d’accès pour grimper ; Il y a surement beaucoup mieux dans la vallée.
De retour à la Chapelle-en-valgaudemar on tombe sur deux cabanes de bergers héliportables ouvertes entreposées sur le « parc » du village pour l’hiver. Ce sera le squatte parfait pour le week-end. On apprendra la semaine d’après que tout le village était au courant, l’info circule vite en fond de vallée…
Samedi matin, réveil matinal (6h) direction la cascade de la buff. Il y a 1h30 d’approche, à pied et il n’a pas beaucoup neigé. L’itinéraire est assez évident et même si on voit la cascade principale que sur la fin de l’approche, le ton est vite donné dans cette vallée encaissée. On partira en deux cordées sur le coup de 10h. Matthias et Céline partent en premier et Simon et moi les suivons pour les deux premières longueurs, jusqu’à ce que la cascade soit suffisamment large pour grimper « cote à cote ». Mathias et Simon, les plus expérimentés, prennent le lead et Céline et moi suivons pour à notre tour monter en tête dans des sections assez faciles. Les deux cordées prennent leur rythme… Simon et moi prenons nos marques et tout va pour le mieux, ça sera que de mieux en mieux tout le long de ces 400 m de cascade. Simon s’éclate avec ses nouveaux piolets, il est très serein et c’est communicatif. Je m’en mets pleins les mirettes et je savoure ma première expérience en grande voie. On arrive au sommet vers 19h30. La descente se fera en 3 bonnes heures de marche avec de la neige jusqu’à la taille. Heureusement qu’il n’avait pas neigé depuis un mois parce qu’on se retrouve a descendre dans un couloir de neige en espérant retomber sur le chemin de descente, qu’on trouvera juste avant que le couloir devienne une barre de rochers et d’arbustes. On le suivra jusqu’à croiser les autres.
[céline]
Pour ce qui est de notre cordée, nous ne sommes pas montés jusqu’en haut de la cascade. J’ai fait tomber mon piolet en chemin et cela nous aurait fait prendre beaucoup de retard sur Simon et Loïc, qui avançaient déjà un rythme plus soutenu que le nôtre. De plus, je sortais d’un petit passage en tête qui m’avait bien fatiguée et Matthias a pris la décision de faire demi-tour. J’étais déçue et surtout embêtée de freiner Matthias dans sa cascade, mais il avait pris la bonne décision. On est donc descendus en rappel en réalisant des abalakovs. Pas du tout habituée aux manipulations de cordes, de mousquetons et de réversos en falaises, je devais bien me concentrer pour répéter ce que Matthias m’avait appris deux minutes plus tôt. On est finalement arrivés en bas, avec un aller-retour de plus pour Matthias à cause d’une corde coincée plus haut. Réalisant que Simon avait les clés de la voiture et qu’ils n’étaient pas prêts de rentrer, on a pris notre temps pour redescendre ; On s’est baladés un peu plus haut dans la montagne, on est allés faire un tour dans le parcours d’accrobranches et on a finalement été boire un verre dans le seul hôtel ouvert du village. N’ayant pas d’argent sur nous, le gentil barman nous a offert une bière et nous a prêté un briquet qui nous a permis de nous allumer un petit feu plus haut dans la montagne en attendant le retour des camarades.
[Loïc]
De retour a notre petit squatte, le programme du lendemain est laissé au lendemain. Il fera mauvais on verra bien… On finira par chercher une cascade (Mathias, Céline et moi) pendant que Simon se fait une beauté et se prépare à un retour en solo vers la Belgique. Mathias et Céline feront une longueur sur une jolie cascade trouvée sur le tard. J’aurais juste le temps de les regarder et de me faire tremper par la neige/pluie qui n’arrête pas de tomber.
Retour en fond de vallée à « la pharmacie du Valgaudemar » , qui a un parking avec préau idéal pour le packing/dé-packing. Simon et Mathias rentrent chez eux, Céline et moi attendons deux compagnons pour une semaine de ski de rando dans le fond de la vallée où la neige tombera en quantités.