Semaine de ski de randonnée entre amis autour du nouvel an 2021. Basé à Mont-Dauphin, sorties dans les Ecrins et dans le Queyras.
Viens on s’taille, on va voir ailleurs !
Expé du 28/12/2020 au 04/01/2021
Guido Rey, un alpiniste italien originaire de la Vallée d’Aoste disait « la montagne est faite pour tout le monde, pas seulement pour les alpinistes: pour ceux qui souhaitent se reposer dans la quiétude ainsi que pour ceux qui recherchent un repos encore plus fort dans l’effort » .
Un lundi matin, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne (Victor Hugo rpz), cinq jeunes « presque tous » belges (à préciser pour ne pas trahir l’Italie), curieux, assoiffés d’aventure, en quête d’altitude et déterminés à oublier tout type de « first world problem », prirent la route de Marche-en-Famenne (Måtche-e-Fåmene en wallon) vers la renommée Place forte de Mont-Dauphin (inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, sisi la famille) située dans le département des Hautes-Alpes.
A cet endroit magique situé au sud de Briançon entre les parcs régionaux du Queyras et des Écrins
se trouvait leur « camp de base » de la semaine, à savoir, un gîte qui serait mis à leur entière disposition en raison des désistements et des mesures sanitaires liées au Covid. Le trajet en voiture qui dura environ 14 heures prit une envergure musicale et culturelle à travers l’écoute de podcasts cultes comme « la Préhistoire du Futur » et c’est ainsi que les p’tits belges équipés de pneus et de chaines de neige arrivèrent à destination sains et saufs en esquivant de justesse les contrôles du couvre-feu.
La programme de la semaine pourrait se résumer en deux mots : SKI PLEZIEEER, mais tâchons d’être un peu plus explicites. Tout commença le jour suivant notre arrivée. Une neige immaculée avait recouvert toutes les vallées de la région. Pour éviter de nous faire prendre, retourner et coffrer par des avalanches et afin de surmonter les passages scabreux, nous avons opté pour l’alternative « guide » (malgré les fermes réticences de l’un d’entre nous qui se reconnaîtra honteusement…). Mais attention, nous ne sommes pas tombés sur n’importe quels guides. Nous avons eu la chance de découvrir deux guides aux tempéraments diamétralement opposés qui nous ont tous les deux permis d’arpenter plusieurs versants de montagne avec nos peaux de phoque pour une moyenne d’environ 1200 mètres de dénivelé positif par jour et de redescendre en slalomant les myriades de mélèzes.
Reynatt, ancien pisteur, expert en nivologie et en formation sauvetage d’avalanche nous a fait découvrir le sentier menant au Belvédère de l’Homme de Pierre du côté de Risoul (le premier jour) ainsi que la crête de la Gardiole dans le massif du Queyras (le second jour). Il nous a partagé beaucoup de ses connaissances dans le domaine du ski de randonnée entre autres concernant les risques d’avalanches (exercices arva-pelle-sonde inclus), des notions de météorologie, de topographie et de composition du manteau neigeux. Nous avons ainsi pu profiter d’itinéraires hors du commun et « rider la puff » en inaugurant des descentes que nous seuls entamions. A cela s’ajoutait le fait que ce cher guide avait de la répartie à toutes nos blagues et connaissait toutes les répliques de Dikkenek par cœur. Bref un bijou expert en psycho-généalogie, une perle rare, du « collector les kids » aurait-il dit.
Le deuxième guide, Julien qui a pris la relève le 3ème et 4ème jour (faut croire que nous étions épuisants …) nous a permis d’explorer le massif des Ecrins. Il nous apprit un tas de choses liées à son expérience en montagne mais nous a également partagé en bonus ses notions de yoga, de Prāṇa (« souffle physiologique » dans la nature), d’alignement des planètes en l’année 2021. Il faut dire que son regard nous transperçait l’âme (presque trop par moments). Il a réitéré à de nombreuses reprises l’importance de la capacité d’émerveillement comme valeur clé pour l’année à venir et nous le souhaitons ainsi à notre tour à chaque lecteur. Grâce à lui nous avons réussi à trouver un refuge non-gardé (le Clot Saint Jean) dans lequel nous avons passé notre avant-dernière nuit, comblés par une fondue et bercés par de la poésie, par les phrases des yogitea et par le son d’un ukulele (que nous avons hésité à sacrifier pour faire démarrer notre feu). Bref, rien de mieux pour entamer la nouvelle année que de vivre notre meilleure vie dans ce lieu idyllique. Enfin, le cinquième et dernier jour nous avons skié en toute autonomie en tenant compte des précieux conseils reçus par nos potos les guides. Le sixième jour nous étions sur la route du retour vers notre cher patrie.
Nous ne pourrions conclure ce récit sans remercier le Capexpé et la communauté qui nous ont permis d’avoir tout le matos à disposition.
En somme, pas d’intempéries ni d’avaries et une semaine de folie derrière nous. C’était du lourd, du lourd mon gars, un truc de malade. Nous vous quittons sur l’air de « pourtant que la montagne est belleeeeee … » de Jean Ferrat, et nous souhaitons à tous une année pleine d’aventures et d’imprévus !
Aless, Arnaud, Baud, Clem et Sim !