Cette courte expé part de l’envie toute simple de réunir un bon groupe de potes autour d’une rivière wallonne, de packrafts et d’un bon feu. L’idée était de voir ce que les Ardennes peuvent réserver comme dépaysement! On a été surpris par le froid et nourris par le soleil (et quelques bons produits)!

Un week-end au grand Nord (du Sud)

 

A défaut d’eau, nous avons eu le froid, et tout ce qui va avec : les mains gelées, le nez pelé, les nuits polaires et l’eau glacée !

 

Depuis plus d’un mois, l’analyse quotidienne des bulletins météo nous ramenait à la même question : la pluie va-t-elle tomber ? Allait-elle nous ouvrir le choix des rivières belges ? Laquelle allait se remplir et atteindre son débit minimum vital au passage de nos packrafts ?

Réponse : Aucune. Si ce n’est le lac de Nisramont et les deux Ourthes qui l’alimentent. Ce constat est le nôtre, regroupés à 9 sur le pont de Maboge après une première nuit glaciale, passée au bivouac hyper aménagé de Gives.

 

 

Malgré l’ouverture officielle de cette portion de l’Ourthe vers La Roche, Yann, notre guide, nous décourage à nous y lancer. Trop de risques de devoir mettre pied à l’eau à maintes reprises (peu d’entre nous ont les bottes appropriées) et trop de risques d’abimer les packrafts empruntés à la communauté.

Depuis Maboge, après un drop de voiture devant l’église d’Engreux, nous chargeons nos sacs de notre packraft respectif et de notre casse-croute et mettons le cap sur le barrage de Nisramont.

 

L’idée est de troquer la descente de rivière initialement prévue (avec autonomie pour une nuit) par une matinée de remontada à pied suivie d’une courte sortie en packrafts. Une lecture avisée de la carte nous permet d’emprunter une partie du GR 57, de digresser à travers champs plusieurs fois, de pique-niquer et d’atterrir sur l’Ourthe, en aval du barrage.

 

 

A vol d’oiseau, il nous reste 3 kilomètres pour tomber sur le barrage blotti au milieu de la vallée, mais c’est sans compter sur les pentes escarpées de la vallée de l’Ourthe. Poursuivre le long de l’Ourthe aurait agrandi notre route de quelques kilomètres et ne nous aurait pas épargné l’escalade du barrage. Le choix a donc été pris de couper en ligne droite, et de nous lancer dans une ascension à pic.

 

Quelques sueurs froides plus tard, nous arrivons en surplomb du lac de Nisramont et apercevons l’embarcadère où nous allons enfin nous mettre à l’eau. La marche d’approche aura duré 3 bonnes heures, et nous n’étions pas mécontents d’enfin toucher au but du week-end.

 

 

Première gonflette pour certains, chacun expérimente les différentes techniques possibles : le sac de gonflage, la bouche et l’aide du voisin. Nous assemblons les pagaies et nous sommes fin prêt.

Par petit groupe, chacun se lance à l’eau et nous faisons ensemble nos premières brasses. La largeur du lac au niveau du barrage est agréable, sans courant, nous pouvons nous concentrer sur nos gestes. La prise en main est rapide et tout le monde se retrouve rapidement maitre de son embarcation.

 

Sur le lac, la sensation d’être en dehors du temps est bien présente, le soleil pose ses derniers rayons sur les arbres rougis. La fin de journée approche et il nous reste à apprécier la remontée de l’Ourthe jusqu’au petit barrage sur l’Ourthe Orientale, proche d’Engreux. Nous serpentons doucement à travers les méandres offerts par le lac, ravis d’explorer ce large espace exceptionnel sur une rivière belge. Nous arrivons assez rapidement au confluent des deux Ourthes où nous prenons le bras gauche, moment idéal pour improviser un apéro sur l’eau.

 

 

Le jour se retire et nous posons le pied sur une berge à quelques centaines de mètres du petit barrage. Le temps de replier nos packrafts et la nuit nous a enveloppés. Grâce à l’éclairage de nos frontales, nous retrouvons le sentier qui nous mène à un bivouac bien mérité, proche d’Engreux. Nous y établirons notre campement, lieu idéal avec un coin feu et un espace pour les tentes ; la nuit s’annonce aussi froide que la première, les températures descendront à nouveau sous 0°C.

 

Le lendemain, les odeurs du café et du feu rallumé nous extirpent de nos couchages. Le pain au levain maison nous revigore et nous décidons de repartir sur l’eau depuis notre point d’arrivée de la veille. Nous comptons descendre jusqu’à l’entre deux Ourthes, et remonter la partie de l’Ourthe orientale encore inexplorée, avant de revenir à pied jusqu’à Engreux, lieu de stationnement des voitures.

Mais tout ne se passera pas comme prévu : la glace a fait son apparition pendant la nuit et recouvre l’Ourthe en surface. Nous nous relayons et devons jouer les brise-glace avec nos pagaies. L’idée est de tracer une unique route à travers la glace que nous pourrons tous emprunter et éviter au maximum les risques de lacérer nos packrafts.

 

Plus nous avançons, plus la couche de glace devient épaisse, dépassant par endroit le centimètre d’épaisseur. Nous décidons dès lors de quitter temporairement l’eau et de faire une partie à pied, sur les chemins longeant l’Ourthe de part et d’autre. Nous rejoignons l’eau pour les quelques mètres qui nous séparent du centre ADEPS, situé à l’entre deux Ourthes. C’est le lieu où nous décidons finalement d’arrêter notre aventure suite au temps pris sur la glace.

Cette première découverte du packraft (rapide et glaciale) nous aura donné à tous l’envie de fixer une nouvelle date pour attaquer une autre descente wallonne!