À 6 copains, on prévoit une expé fin janvier: traversée N-S du Vercors en autonomie complète pendant 4-5 jours (Corrençon-en-Vercors jusque Chichilianne) et puis 2-3 jours de cascade de glace dans l’ouest des Écrins (Orcières). Changement de plan car peu de neige: on va dans le Queyras !
Vendredi & Samedi
Départ en trombe sur le coup de 19h pour notre bande de joyeux lurons. En effet, ceux-ci ne voulant pas gaspiller un précieux jour de congé, décident de partir dès le vendredi soir afin de pouvoir s’offrir d’autres expéditions dans l’année.
Direction Troyes où Théophile nous accueillera avec une délicieuse recette de pâtes bolo à la cassonade cannelle dude!. Après une courte nuit, l’équipe démarrera avec une seule direction possible: le Vercors. Rien ne pouvait les arrêter.
Rien ? Sauf peut-être… la neige, voir plutôt l’absence de neige ! En effet, le groupe étant super optimiste (ou bien super cons selon certains), ils n’ont pas pensé à regarder le niveau d’enneigement avant de partir en trip de ski nordique.
Qu’à cela ne tienne, les scouts étant toujours prêts, ils ont su rebondir et s’avaler de savoureuses heures d’embouteillages pour aller chercher la neige dans le Queyras, sur la renommée haute routes des Escartons !
Arrivé sur le coup de minuit à Névache, après avoir pris le temps de dispatcher les voitures dans des endroits “stratégiques” (qu’ils pensaient), il est l’heure de faire les sacs à dos et de passer la nuit sur un balcon à la belle étoile pour certains, au chaud à -10deg dans un tente pour d’autres, pour être en grande forme pour le grand départ du lendemain.
Dimanche
Premier réveil sous la tente, on a survécu à la nuit remplie d’odeurs fortes dégagées par les pattes de Grobroise, il faudra s’y habituer. Après un bon petit-déjeuner, il est déjà temps d’enfiler les skis pour un petit tour de chauffe de 5km sans sacs ni pulkas. Aucun de nous n’ayant fait de ski nordique avant, ce fut une sage décision vu le nombre de chutes de cette première matinée.
Il est ensuite temps de réellement commencer l’aventure. Au programme du jour, une dizaine de kilomètres supplémentaires qui commencent par les pistes de ski de fond de Nevache suivies d’une balade dans les bois sans réels sentiers… Les premières difficultés apparaissent avec les portées de pulkas (quand elles ne se renversent pas), sport qui mériterait sa place aux JO d’hiver!
Finalement nous nous décidons de nous arrêter vers 17h30 afin d’avoir encore une heure de luminosité pour monter le camp. Une seule tente est montée, John et Basile décident de se créer un lit matrimonial à la belle étoile en creusant un trou dans la neige.
Le feu s’allume, le jetboil et le porto sont sortis des sacs, les lios sont choisis, les copains sont là … bref le bonheur est illustré.
Lundi
Nos joyeux lurons se réveillent ce matin avec les doux bruits de la nature (comprenez les ronflements d’Ambroise, ….). Ni une ni deux, le petit dej est préparé, une demi-douzaine de hotcemels plus tard, des chocotofs pleins les poches, ils se remettent en route. La route est longue, le soleil tape, la carte n’est pas claire, ou John apprend à la lire, de toute façon nous ne sommes pas à quelques détours prêts. Les joyeux lurons vont bon train. Ils traversent plaines et montagnes, ils chutent, se relèvent et chutent encore. Les paysages sont magnifiques.
Une fois le soleil coucher, nos aventuriers décident de chercher un endroit ou passer la nuit. Étant prêt d’un sommet, l’endroit idéal répond à des critères bien précis ; une vue à faire tomber les bergères, très peu de vent, du bois pour fournir notre feu de joie. Nous planterons finalement notre tente sous un très beau télésiège, relique du Moyen-Age, ou objet en provenance du future, l’histoire ne le raconte pas. Ce qui est sure néanmoins, c’est que notre campement pour cette nuit, abrite un petit coin de paradis, pour y poser une pêche avec vue garantie. Chacun s’affaire à sa tâche ; Rod décide de faire des buches avec une scie de 9cm de long, Tjof et Louis montent notre frigo box déguisé en tente, Les deux dormeurs à la belle étoile creusent leur trou, et Ambroise prépare un beau braisier (Ambroise adore faire du feu parce qu’il adore manger). Qu’est-ce que nous allons bien pouvoir nous mettre sous la dent ce soir ? La magie des lyophilisés nous permet de déguster un riz beauf sauté du chef tomates maison, c’est du local, c’est du tout bon ! Débats houleux et renversements de jetboil rythmeront la soirée de nos Joyeux lurons qui s’endorment ce soir, des étoiles pleins les yeux.
Mardi
Nous nous réveillons au doux son du télésiège qui passe au-dessus de nos têtes… Les ritals nous regardent démonter le camp, un peu ahuris. Un petit déjeuner avalé, nous attaquons directement dans le dur. Une belle petite pente, histoire de manger tout de suite un peu de neige.
Nous traversons un dernier bout de la station et attaquons le versant nord qui nous mènera en Italie. C’est une longue descente, ponctuée de quelques trop rares montées. Ce fut également là que Basile inventa un autre sport qui mérite sa place au JO, le lancé de ski, avec cri et tout le tsoin tsoin. La descente s’étire sur de long kilomètres et nous finissons par arriver dans le village de Bousson, côté Italie. Il faut noter que la descente en ski nordique s’apparente assez bien à un chasse neige interminable , pas forcément le confort absolu. En bas, on se réjouit de pouvoir demander un peu d’eau et de poursuivre notre route.
C’était sans compter sur les Italiens justement. Il nous faudra une heure et demi avant de trouver une bonne âme pour nous abreuver et un sacré portage pour découvrir qu’il n’y a plus de neige sur notre route.
Après un petit changement de programme, nous repartons à travers bois, dans une douce montée, qui s’achèvera en haut d’une colline pour un bivouac au frais. Le vent s’en est mêlé, le feu soit disant bien protégé nous auras tous bien défoncé les yeux, mais nous avons plutôt bien dormi!
Mercredi
Départ le matin du campement à Chabaud d’Amount en plein dans la neige, le vent a soufflé à décorner des bœufs cette nuit, qui a choisi cet endroit pourri? C’était aussi la première nuit avec la tente Décat indestructible, sa protection médiocre face au vent permet de ne pas avoir de condensation au matin, ahh ils pensent toujours à tout chez Quechua !
Superbe montée et traverser d’un plateau à 2000m, qui passe à côté du Roc Buccie à ~2200m – magnifique – avant de revirer sur le versant français. On est en plein soleil, la vue est à couper le souffle, Basile en profite pour se refaire une bonne doses de photos instagrammables et on tente même une première sortie du drône. C’est à ce moment-là que le câble de la télécommande nous lâche officiellement: certains appelleront celà un challenge de porter 2kg en plus pendant tout le séjour, d’autres tout simplement un drône qui ne fonctionne pas (ou un drône de ***** pour les plus téméraires).
On admire la vue, innocents face à ce qui allait nous arriver dans les prochaines heures.
Le vent et la température nous rappelle qu’il est l’heure de descendre, ce jour-là c’est Rod et Louis qui avait la pulka. Louis la maîtrisait déjà et Rod faisait son premier essai. En pleine descente, Louis s’égare un instant et pensant être au championnat du monde de carving, retourne la pulka qui n’a d’autres solution que de se plier, littéralement !
Jeudi + Vendredi + Samedi
Réveil moins aventureux ce jeudi matin étant donné qu’on était bien au chaud sous un toit. La nuit fut douce mais ne suffit pas à rétablir l’ogre du groupe (Legrelle). Le pauvre homme n’arrivait pas à se défaire de sa fièvre et de son manque d’appétit.
Après une sérieuse overdose de ski nordique, le groupe avait décidé de s’offrir une journée à ski de rando. Le col Albert fut le col visé, seul 5 du groupe y arriveront, Ambroise avait encore abandonné… La descente vers la vallée fut splendide, on croyait skier sur un nuage !
La journée s’est terminée par une bière dans un bon bar local suivi d’une grosse fondue. On l’avait bien méritée celle-là.
Vendredi matin on troque nos skis de rando contre des crampons et des piolets, le guide du groupe (John) nous avait concocté une journée cascade de glace sur structure artificielle. Il avait évidemment encore un plan derrière la tête. La journée fut rythmée par quelques cours d’assurage pour monter tête, le but était de se préparer au lendemain.
Samedi matin le départ se fait sentir, Rod décide de nous quitter à l’aube et on charge les voitures mais avant de quitter le Queyras, cerise sur le gâteau : cascade en milieu naturel. Quelque peu encombré, le Y de gauche de Ceillac fut un véritable plaisir pour clôturer l’aventure avant de reprendre la route vers le plat pays.