Felix en entend parler depuis si longtemps, il est plus que temps de découvrir la Kungsleden et ses grands espaces. Il rejoint Dom à Kåbdalis à Pâques et ce petit duo devrait bien fonctionner. Exploration multiple et ambiance souriante seront à coup sûr au rendez-vous..

Je n’avais jamais eu autant peur de partir. J’ai pleuré en prenant ma mère dans les bras. Peur d’être seul. Non pas sur la Kungsleden avec Dom, mais pendant les 40h de train qui allaient m’y emmener. J’ai abandonné plein de monde pendant deux semaines, et je me suis retrouvé. Je pense que c’est là que j’ai expérimenté réellement ce qu’était prendre le temps.

 

Prendre le temps de partir 2 semaines au milieu de pleins de projets pour l’unif

Le temps d’aller en Laponie en train, seul

Le temps de faire 9km en skis nordiques, regardant des hélico-skieurs descendre toutes les pentes de la vallée

Le temps de m’arrêter et tourner la tête au milieu de cette vallée majestueuse

Le temps de m’arrêter à chaque piquet pour chercher le suivant dans la tempête

Le temps de vider mon sac pour prendre les sur-gants que j’ai mis tout au fond ce matin même

Le temps de penser à 1000 choses, mais accepter de ne pas pouvoir le faire dans l’immédiat

Le temps de m’asseoir et manger des Wasa au Maredsous

Le temps d’enlever mes deux paires de gants pour simplement faire une photo

Le temps de m’arrêter pour boire un peu de thé, manger des cacahuètes, faire une photo, faire un peu d’acting pour Dom qui filme ou simplement faire un « pipi with a view »

Le temps de descendre dans le trou de neige chercher l’eau

Le temps d’aller couper du bois pour les suivants

Le temps de parler aux guides venus, eux, en motoneige

Le temps de réhydrater les repas que Dom a pris le temps de déshydrater

Le temps de chauffer le sauna puis de m’y asseoir en écoutant les parcours des autres

Le temps d’échanger avec Maxime, qui prend le temps pour laisser son pied se remettre des deux premiers jours

Le temps de capter, se connecter et envoyer un message satellite pour dire à mon amoureuse qu’elle me manque, et tout autant pour recevoir sa réponse, peut-être le lendemain

Le temps de manger mon carré de « Dessert 58 » après le souper

Le temps de discuter avec Dom, lui qui m’emmène sur cette trace, mais qui prend le temps comme la 1ère fois

Le temps de rencontrer ces deux Suisses et de jouer aux cartes

Le temps de regarder les aurores virevolter et s’en aller, prendre le temps, les doigts gelés, de les laisser revenir quelques minutes plus tard

Le temps que les compagnons de chambre s’endorment pour couper le chauffage et ouvrir la fenêtre

 

C’est ce temps là que j’ai envie de prendre. Et au fil du temps, j’accepte de plus en plus de le faire. C’est pendant mes expés que tout ça me vient, que ce soit à ski sur la Kungsleden, à vélo le long de la Meuse ou au sommet d’une grande voie dans les Écrins.