Partir seule en vélo itinérant avec ses 3 enfants, c’est possible !
Côte d’OPALE AOUT 2022 en vélo itinérant.
Partir seule en vélo itinérant avec ses 3 enfants, c’est possible !
Côte d’OPALE AOUT 2022 en vélo itinérant.
Charly, mon frère décédé à ses 40 ans mais surtout ma boussole qui me pousse à ne pas attendre pour réaliser mes rêves, me donne cette fin d’été, un élan d’EXPE en famille…
Puis l’envie furieuse de vivre des choses intenses avec mes enfants qui grandissent toujours trop vite… seule pour ne pouvoir me repose sur personne face aux imprévus, aux merdes etc. Seule car ce sont des longs chemins d’introspection qui font toujours grandir… et que j’apprécie tant… sortir de ma zone de confort pour mieux revenir…
Olivier (12 ans), Jeanne (10 ans), Elise (8 ans) : toute une jeunesse à encore façonner, (encore) pleine d’idéal, de rêves et de motivations…
Le climat, la planète, les crises, … tant d’éléments que nous devons affronter à bras le corps pour prendre soin de nous et de notre belle planète pour cette jeunesse de demain justement…
Mon idéal de « sobriété heureuse » (inspirée par Pierre Rabhi) et ma joie profonde de l’aventure à la « débrouille improvisée » me poussent à prendre cette fois-ci nos vélos mais de chez nous ! Envie d’embarquer dans un train de Bruxelles et rejoindre la côte Française qu’eux n’ont pas encore vue. Plus sauvage que celle de Belgique qu’ils connaissent bien … Et pourquoi partir loin quand on peut partir plus près ?
Pas envie de réserver de camping c’est plus comique d’embarquer une tente et des sacs de couchage et d’aller sonner chez l’habitant pour planter une tente dans leur jardin. Plus de contacts, plus d’anecdotes, plus de saveurs humaines, plus léger car on ne peut prendre que le strict minimum avec des fontes de vélos…
Pas envie de réserver de camping, à la bourre comme d’hab entre la vie pro, familiale, sociale et sportive, je partirai plus légère à ne pas devoir planifier les km à l’avance, à ne pas devoir annuler un camping si on n’y arrive pas, à ne pas me mettre la pression sur les distances à parcourir… Laissons-nous portés, laissons-nous guidés par les vents et pluies..
Pourquoi la côte d’Opale ? J’aime l’air marin, le côté sauvage de la côte par rapport à la Belgique… et je découvre la nuit de mon départ qu’il y a une super piste cyclable (eurotour N°4) qui longe toute la côte jusqu’en Bretagne… Ca me facilitera la tâche d’orientation !-).
Jour 1 : Le Panne – Dunkerke – Graveline. Train BXL-La Panne avec pique-nique dedans. Départ pour rejoindre la frontière française (à partir de Braie-Dunes). L’itinéraire n’est pas incroyable dans cette partie mais belles découvertes humaines quand même qui lancent l’aventure : passage par Dunkerke où on croise plein de réfugiés « qui attendent » le long de la nationale, avec rien ou parfois un caddy, une tente, un gros sac de pain… Sourires qui se croisent même si on n’était pas toujours à l’aise à la tombée de la nuit… Ca nous rappelle encore la chance qu’on a d’être là dans un pays de paix…
Arrivée vers 20h30 sous un petit crachin bien belge, après avoir longé une nationale sans piste cyclable (pas prévu, je n’étais pas fière… mission rester calme..) pleine de camions qui traçaient.
La pression monte !
Heureusement après cette bonne galère à la tombée de la nuit, la première maison chez qui on sonne pour planter notre tente, nous accueille bras grands ouverts. Ils nous ouvrent leur jardin, nous amènent un plan de leur ville pour la visiter, nous proposent des saucisses. On s’endort tous sereins, bien fatigués … mais surtout heureux.
Jour 2 : Gravelines – Boulogne-sur-Mer : une des plus belles journées avec son Cap Blanc Nez et Gris Nez et ses belles côtes aussi. Alors que j’avais deux « plans » jardin à Wissant et Wimmereux chez des amis, la joie de la pizza si on pousse les pédales jusqu’à Boulognes-sur-mer a eu son succès : pari gagné ! Pluie, drache, côtes, … je suis sidérée de la motivation des enfants, je n’en espérais vraiment pas tant, … Je pensais 20-30km par jour et ils me font 80km dans ces conditions ? Ils me poussent même à continuer, je suis si heureuse de les voir grandir, de voir leur détermination, de partager le goût de l’effort et l’aventure, dans la joie et bonne humeur …
A les voir si heureux, je ne sens plus les kg de carriole qu’ils me font porter !-). Les bonbons ont bien contribué au défi, surtout dans les côtes du Cap Blanc Nez et Gris Nez où Oli a même sacrifié sa « ration » pour encourager Elise qui peinait à rattraper les grands. Déjà un bon coach pour briguer ensemble la pizza !-).
Arrivée 20h30 à Boulogne, trop comblés et fiers de nous tous. A nouveau, c’est la première porte chez qui on sonne qui nous ouvre son jardin : un monsieur veuf très discret mais si souriant qui nous offre son bout de jardin. Le lendemain, il nous offre spontanément des pains pour le petit déj et une eau pour la route. On jubile comme si on avait gagné l’euro million. On aura pas la pizza ce soir-là car tout est fermé mais heureusement, j’avais gardé dans mon fond de sac, deux conserves de ZWAN qui tombent toujours à pic à l’aventure.
JOUR 3 : Boulogne-sur-Mer – Bercke. Départ épique où l’on galère pour sortir de cette ville portuaire. Surtout rester zen malgré la galère ! On finit par se retrouver dans le port de commerce tout petits vélos que nous sommes parmi tous ces immenses camions. Il n’y a que moi qui réalise que le danger est là… Prudence, patience. On a la dalle aussi, on n’a toujours pas déjeuné avec tout cela. Plus rien dans nos réserves.
Vers 11h du matin, on tombe enfin sur un Aldi et on dévalise tout comme des affamés. Des fruits, du jus, un pot de choco. Ca fait trois jours que l’on mange que du pain …
Inattendu, on traverse les cimetières de la première Guerre Mondiale. Toute une histoire vécue de près. Ils sont curieux, ils questionnent, ils méditent. Découverte improvisée aussi d’Ardelot… toujours de quoi nous surprendre…
Vers 19h30, alors qu’on cherche toujours notre pizza, un monsieur nous propose spontanément son jardin (enfants et femme chargés, on ne passe pas inaperçus…). Accueil si chaleureux et soirée mémorable ! Un prof de musique si souriant, digne des choristes qui nous prépare une bonne omelette et une salade de betteraves. On se régale… et toujours pas de pizzas…mais on est tous heureux… Il nous conseille de passer par le « Bois de Cise ». On retient !
JOUR 4 : Bercke – St-Valery-sur-Somme : Pierre nous rejoint ce soir après sa semaine de boulot avec Sunny, notre chien. On se réjouit mais avant cela on pédale encore. Ce soir, « camping et pizza », c’est Pierre qui demande !-). Passage par les réserves naturelles de la Baie de Somme. Arrivée vers 17h à St-Valéry, trop beau et quel parcours !
A notre arrivée, on fait la rencontre d’une dame super sympa grâce à chien, identique au nôtre ! On explique, on échange et on se donne rdv le lendemain avec Isa et nos chiens pour une balade. Que de belles surprises, que de RDV. Je vois mes enfants si heureux, je pense à Charly et je lui dis MERCI pour cet élan d’être partie.
19h30, la pizza est bien méritée (depuis le temps qu’ils en rêvent !). Et il est temps de trouver un camping. Hasard ou sort, je téléphone et ils sont déjà tous fermés…
Je commence même à trouver cela fun ces petits défis pour trouver un logement. Pierre reste avec les enfants et je vais gérer … ça a marché depuis le début, pourquoi cela s’arrêterait ? Je sonne chez la dame avec son chien à 21h et INCROYABLE, elle nous donne la clé de la maison de sa voisine pour passer la nuit. On imaginait un camping et on se retrouve dans une maison d’inconnus, avec un des plus belles vues de la digue de St-Valéry. Trop dingue ! FOUS RIRE, ECLATS DE RIRE…
L’HOSPITALITE n’est pas ailleurs, elle est chez nous ! Le Bonheur de vivre ensemble aussi…
Osez vos rêves !
PS de Dom : Il n’y a pas de hasard !!! La dame et son mari si gentils d’après Béné qui les ont accueillis à Saint Valéry dans son récit, ce sont Christine et John, deux de mes grands amis. J’étais en pension ado avec John et nous nous sommes aussi croisés aux Etats-Unis et encore après en Bretagne. Ils étaient au premier week-end Cap Expé et leur fil Johsua a participé à plusieurs de nos Expés. Le monde est trop petit.