Il y a de la neige dans les alpes, du matos à louvain-la-neuve, une immense envie de poudreuse, de montagnes et d’être seuls au monde. C’est partiiii!

Je me demande chaque fois si c’est une bonne chose que ce soit moi qui relate les expés passées sur capexpé. J’adore conserver et partager ce souvenir écrit, mais je me considère encore tout à fait comme une débutante en expé. Les termes précis et techniques ont encore beaucoup de secrets pour moi, et ce que je trouve « difficile » est très relatif héhé 🙂 Dans tous les cas, quelles incroyables opportunités sont offertes à nous grâce à cette communauté! <3 Bref bref, venons-en à l’histoire!

 

Jeudi 28 novembre 2019, Simon Castagne et moi-même (Ségolène) nous mettons en route vers 23h. La direction finale ? Livigno, en Italie, dans les Alpes. Simon a choisi la destination le jour même, en fonction des conditions météorologiques et de la couverture neigeuse. On roule toute la nuit et on arrive en fin de matinée dans le village. Il est possible que le village ait pu être charmant autrefois, mais aujourd’hui les restaurants spécialisés en raclettes et autres fondues pullulent dans la rue centrale. Une compétition de ski de fond s’y organise ce weekend la : peut être pas le meilleur choix de destination du coup ? Heureusement, on part vers les hauteurs !

Après avoir pris des renseignements auprès de l’office du tourisme et des guides locaux (merci Fabian) nous nous procurons une carte des alentours.

On va ensuite garer la voiture tout au bout du village. On divise la nourriture, on refait nos sacs, on s’équipe et GO ! Il est 15h00 environ. Le début du chemin est une sorte de zig-zag tout doux pour remonter vers les hauteurs le long de la vallée. On se fraye un chemin parmi la neige fraîche. Tantôt Simon guide, tantôt je prends la relève. On traverse une petite rivière à gué, puis on est confrontés à quelques avalanches qui entravent le chemin. On les enjambe et on continue jusqu’à une plaine plus en hauteur. Il est 16h30 et le soleil a déjà bien baissé ! On sort les frontales et on continue à pas mesurés. On traverse une rivière de nouveau, sur un petit pont cette fois. Puis on entame doucement la montée plus abrupte en zigzag et conversions. Après plusieurs longueurs de cette montée régulière il est nécessaire de faire un choix : continuer à gauche ou virer plus vers la droite ?

On continue à gauche, mais après quelque temps, la pente devient tellement pentue qu’il ne nous est plus possible de faire des conversions. On déchausse, on fixe nos skis sur nos sacs et on entame la montée dans la poudreuse, face au mur, à la force de nos bras et nos jambes dans le noir complet. Simon trace le chemin et je place mes pas dans les siens. C’est absolument épuisant et on avance très très très lentement. On rechausse puis on déchausse de nouveau. Je me pousse à avancer et m’épuise. En faisant un pas, on descend de deux. C’est de la poudreuse et nos prises dans la neige ne sont pas toujours très stables. Mes bottines, à moitié ouvertes en position « marche » de ski de rando se sont remplies de neige en quelques secondes (oups) et mes gants ressemblent à s’y méprendre à des petits glaçons. Pause. On hésite : redescendre (cette giga pente à la lueur de nos frontales) ou continuer. Un snickers, un peu d’eau et on continue. Simon avance devant. Je le suis, tant bien que mal. Un pas après l’autre. Rythmée par ma respiration plus laborieuse que d’habitude. Nous ne nous trouvons plus sur un mur pentu mais nous slalomons lentement entre des collines à 2400 mètres de hauteur. Il nous reste encore la bonne moitié du trajet et il est déjà 19h.. On vise un lac de montagne à côté duquel il y aurait sans doute un refuge ouvert. L’espoir de ce refuge et de repos (on avait pas dormi la veille, vu les 8h de trajet) me fait avancer. Tant bien que mal, un pied après l’autre, et grâce aux encouragements de Simon, on finit par apercevoir le lac sous une sacrée couche de neige. Et la, juste un peu plus loin.. LE REFUGE !!

 

On rentre par une fenêtre, en prenant garde de faire entrer le moins de neige possible. Je me réchauffe dans une grande doudoune et Simon s’active. Essaye de lancer un feu (tâche impossible à cause du bois humide) et commence à cuisiner. Je m’endors en 30 secondes top chrono. Simon me réveille pour manger et boire un peu, puis on s’endort tous les deux.

Le lendemain matin, on se réveille tard, le soleil est déjà haut dans le ciel et mon corps est meurtri par l’effort de la veille. Simon le voit bien. Il propose de rester loger ici une deuxième nuit et de se balader l’après midi. Le temps de manger un peu, organiser le refuge, le soleil baisse déjà et je suis bien contente de rester dans le refuge au final. Simon prend quelques photos, on discute beaucoup, on créé des photomontages et on se rendort assez vite.

Le lendemain matin, il est déjà temps de rentrer ! On mange un bon petit dej (avoine, dattes, pommes et maté ! La baaase), on refait nos sacs, on allume nos Arvas et go go go ! Il est temps de tout redescendre. Mes premiers virages dans la poudreuses avec un gros sac sur le dos se soldent par un échec, mais je finis par dompter ces nouvelles sensations et on glisse avec plaisir sur les pentes immaculées. (Simon m’a délestée du poids du reste de l’avoine, et d’autres kilos en trop ! Son sac à lui devient bien lourd mais il gère ça comme un pro.) Quelques rochers à éviter, un ou deux couloirs plus escarpés, mais globalement une descente sans entraves vers le pied de la montagne : Retour vers Livigno ! On profite du dernier instant « seuls au monde » sous les sapins pour prendre quelques photos à deux avant de redescendre vers la voiture, sous l’œil amusé de quelques adeptes du ski de fond. Plaisir ! 🙂

 

En conclusion : oui ça à été dur pour moi cette fameuse pente bien raide et le trajet qui a suivi, oui j’ai du mordre sur ma chique, oui c’était beau, oui je suis fière, oui Simon à été un excellent guide, et oui je recommencerais sans hésiter! 😀

A la prochaine !

Ségogo