Expé packraft – randonnée – escalade en slovénie à quatre copains dans le parc national du Triglav !

Après un bon check du matos récupéré au CapExpe, nous voilà partis pour la Slovénie où nous établissons notre camp de base à Bovec, village assez touristique au cœur de la vallée de la Soca. Première nuit au camping “Basecamp” où nous reprenons quelques forces avant de rentrer dans le vif du sujet le lendemain.

Carte de la Soca

Jour1 et 2: Découverte du packraft et première frayeur

JOUR 1

Cezoca-Srpenica1 (niveau 1-2)

Srpenica1-Srpenica 2 (Niveau 2-3)

Réveillés par le soleil, nous préparons nos sacs et nous rendons à l’office du tourisme de Bovec afin de payer le droit d’accès à la rivière et de mieux nous renseigner sur les sections navigables pour des débutants, les itinéraires possibles et le débit actuel de la Soca.

Première petite désillusion, nous souhaitions partir pour un trip de plusieurs jours sur la Soca en posant nos tentes  sur le bord de la rivière mais nous rendons  vite compte que le camping sauvage est hautement prohibé partout dans la vallée et que les sections navigables de la Soca nous prendraient de bout à bout maximum 2 jours à descendre. Mis à part ça, les conditions météo ainsi que le débit de la rivière sont idéals. Nous décidons donc de laisser nos tentes au “BaseCamp” et de partir pour des descentes à la journée.

Nous commençons par une portion de rivière facile (Niveau 1-2) entre Cezoca et Srpenica 1. Une fois les packrafts gonflés et le matos vérifié, nous voilà parti pour une première après-midi de descente. La première section de rivière est en effet très accessible et nous met bien en confiance. On refait les petits exercices que Mathieu nous avait appris à la formation et nous rappelons des quelques mesures de sécurité.  La navigation est relativement facile et se passe très bien.  Nous ne sommes pas déçus, les paysages sont splendides et le soleil est de la partie. Arrivés à Srpenica 1 pleins de confiance, nous décidons de prolonger l’après-midi sur  la section suivante (niveau 2-3) entre srpenica 1 et srpenica 2. Nous ressentons nos premières sensation fortes dans les rapides. Le débit est nettement plus fort et les passages délicats sont plus nombreux.  Nous essayons de repérer les obstacles, d’anticiper les rapides, de rester un maximum prudents. Tout se passe bien pour ce premier jour. Nous sortons de l’eau à Srpenica 2 car la section suivante est de niveau 3-4, à savoir trop difficile pour des débutants en packraft, surtout pour une première journée. Retour en stop vers Cezoca où nous avons laissé la voiture puis nous repassons la nuit au même camping.

JOUR 2

Zmuldica-Cesoca (niveau 2-3)

Cezoca-Srpenica1 (niveau 1-2)

Srpenica1-Srpenica 2 (Niveau 2-3)

 

Après une première journée super positive, on est impatient de se remettre à l’eau. Nous décidons de partir d’un peu plus haut sur la rivière (Zmuldica) afin de découvrir une nouvelle partie de rivière (niveau 2-3)  jusqu’à Cezoca puis de continuer jusqu’à notre point de débarquement de la veille (Srpenica 2). On commence donc d’entrée  par une section de niveau 2-3. La mise à l’eau se passe bien, les premiers rapides de la journée aussi mais c’est au premier obstacle après les rapides que les choses se compliquent (la séquence est visible dans la vidéo). La jupette de Tim s’est partiellement enlevée, son packraft a prit l’eau et il veut donc s’arrêter juste après le rapides (sur la droite du rocher qu’il faut normalement contourner par la gauche). Je suis derrière lui et au dernier moment j’essaye de le suivre pour lui donner un coup de main. Mauvaise idée, je n’arrive pas à contrer le courant  et me dirige tout droit sur le rocher,  je le percute, me retourne et suis aspiré sous le rocher. Je pousse sur mes jambes pour remonter à la surface mais prend conscience que le courant m’en empêche. Je suis pris dans un siphon. Heureusement, 5-6 sec plus tard je remonte par chance à la surface et reprend mon souffle. Nico qui s’était arrêté un peu plus bas récupère mon packraft, puis me retrouve blanc comme un linge, tremblant et essoufflé comme jamais. Ce fut une belle frayeur pour ma part mais également une bonne leçon pour nous trois. Je n’aurais pas du me mettre en danger en essayant d’aider Tim. J’ai pris une mauvaise décision, sans doute liée à mon manque d’expérience. On se rend compte que nous  sommes encore débutants, que nous ne sommes pas surhumains et qu’il faut rester humble par rapport à la puissance de la rivière, rester lucide, prudents et surtout conscient de notre faible niveau d’expérience. Je me sens bien évidemment moins confiant pendant le reste de la journée mais nous prenons le temps, et profitons quand même pleinement de ces paysages incroyables. La fin de journée se passe sans encombre.  Je souhaite décanter un peu l’événement du jour et nous décidons de ne pas repartir en packraft  le lendemain.

Jour 3 et 4: Ascension du mont Kanin et nuit dans une splendide winter cabin à son sommet

JOUR  3: Bovec (454m)-bivak slavka svetičiča slavca (2300m): 1850m D+

Suite à la petite frayeur de la veille, nous décidons de partir pour deux jours de rando avant de se remettre à l’eau. Objectif: rejoindre une magnifique winter cabin (bivak slavka svetičiča slavca) assez proche du mont Kanin pour y passer la nuit et redescendre vers Bovec le lendemain par un autre versant. Quasiment tous les refuges d’altitude sont encore fermés à cette période car il a encore énormément neigé au mois de mai. Mais l’avantage c’est que quand les refuges d’été payants sont fermés, les cabines d’hiver gratuites sont ouvertes. Et celle que nous envisageons de rejoindre  est l’une des plus impressionnantes de par son architecture atypique et sa vue imprenable.

Énorme première journée de rando, avec plus de 1850m de dénivelé positif jusqu’à la cabine. Début de journée sous 30° dans la vallée et fin de journée encordés dans la neige. Nous ne sommes pas déçus,  la winter cabin est un bijou architectural, la vue est époustouflante et nous sommes tout seuls. La neige au sommet a fait redescendre les randonneurs qui nous précédaient. La cabine est équipée de matelas confortables et de couvertures en suffisance. Super agréable car ça nous permet de randonner légers.

Winter cabin mont kanin: bivak slavka svetičiča slavca

Vue depuis la winter cabin

JOUR 4: Bivak slavka svetičiča slavca (2300m)- Bovec (454m) via le Mont Forato Prestreljenik

Nous repartons de bonne heure et envisageons de rejoindre Bovec par un autre versant. Le début de la journée n’est pas évident. Il y a encore beaucoup de neige et le terrain est très escarpé pour rejoindre la via ferrata du Mont Forato Prestreljenik que nous envisageons d’emprunter. Le chemin de randonnée est difficile à suivre à cause de la neige. Nous traçons alors notre propre chemin, encordés dans la neige, via les pentes qui nous semblent les plus douces. Le terrain est plus difficile que ce qu’on imaginait et le soleil commence à taper sur des pentes raides enneigées. Nous rejoignons finalement sans encombres la via ferrata mais réalisons que nous avons légèrement sous-estimés les risques encourus. Le reste de la journée se déroule bien et nous rejoignons Bovec avant la drache. Nouvelle nuit au Basecamp.

Jours 5 et 6: Descente complète de la Soca depuis Zmuldica jusqu’à Tolmin en contournant à pied les sections trop difficiles

Retour sur les eaux émeraudes de la Soca. Cette fois-ci nous souhaitons descendre la Soca de bout en bout en contournant à pied les sections de rivière trop difficiles pour nous. Nous repartons donc de Zmuldica jusqu’à Srpenica 2 où nous contournons à pied des sections de niveau 3-4 et 4-5 via un joli chemin qui longe la rivière jusqu’à un camping où nous passons la nuit. Très chouette de profiter pleinement de ce que permettent les packrafts, à savoir la combinaison de la navigation et de la marche avec transport du matériel dans les sacs. Assez plaisant aussi d’avoir des alpackarafts permettant de stocker nos affaires à l’intérieur de nos rafts grâce à une tirette étanche. La journée se déroule bien. Difficile de se lasser de ces paysages magnifiques même si pour certaines portions de rivière c’est déjà la troisième fois que nous les empruntons. Quand même lourd de porter les rafts, la bouffe et nos affaires sur nos dos pendant une dizaine de kilomètres.

Le lendemain nous repartons de Kobarid jusqu’à Tolmin sur des sections de rivière faciles. Le paysage à changé, le cours de la Soca quitte les montagnes pour entrer dans les plaines. C’est une partie honnêtement moins intéressante tant pour la navigation que pour la beauté des paysages.

Jours 7 à 11: Escalade au site de Pri Plajerju (voies sportives et bloc)

Nous décidons de passer quelques jours sur un petit site d’escalade non loin de Trenta juste au bord de la Soca. Le site comprend une cinquantaine de voie entre 5a et 7b-7c avec une majeure partie des voies entre le 6a et le 6c. L’endroit est splendide, avec possibilité de grimper des voies et de faire du bloc sur des beaux morceaux de cailloux dispersés sur une plaine verdoyante. Le tout accompagné d’un âne qui en profite pour manger nos victuailles dès que nous avons le dos tourné. Nous avons déniché un joli spot de camping sauvage bien caché qui nous permet d’économiser quelques nuits et de vivre pleinement au grand air. Ces quelques jours nous font un bien fou.

J12-13-14: Rando dans le parc du Triglav

Après ces quelques jours de grimpe, nous partons pour trois jours de rando dans le parc du Triglav . Départ de Trenta vers la winter cabin de Zasavska Koca le premier jour, puis de Zasavska Koca vers la winter cabin de koča pri triglavskih jezerih le second jour, et enfin retour à Trenta le dernier jour. Les refuges sont toujours fermés, du coup nous profitons à nouveau des cabines d’hiver qui sont gratuites et franchement super confortables. Le parc du Triglav est vraiment splendide, rien de mieux que de le découvrir à pied. La winter cabin du deuxième jour est juste géniale, au bord d’un petit lac de montagne. Les chemins de rando sont super bien indiqués, et variés. Nous passons d’une nature verdoyante en basse altitude, vers des passages rocailleux et enneigés aux sommets. De nouveau, nous randonnons légers car nous devons uniquement porter notre nourriture, les cabines étant équipées de matelas et de couvertures. Pas mal de dénivelé positif sur ces trois jours et des pentes bien escarpées comme souvent dans cette région. Nous rentrons à Trenta un peu sur les rotules le troisième jour. On retourne vers Bovec où nous mangeons une pizza bien méritée. Un couple de Belges qui viennent de s’installer à Bovec nous abordent en entendant que nous parlons français, on sympathise et nous finissons par aller dormir chez eux.

winter cabin de Zasavska Koca

winter cabin de koča pri triglavskih jezerih

Fin du voyage

Ce couple super accueillant nous héberge pour nos derniers jours en Slovénie. Ce voyage étant centré sur la découverte du packraft, nous souhaitions nous remettre en selle pour une ultime descente de nos sections préférées entre Zmuldica et Srpenica 2 le dernier jour.

Quel voyage fabuleux et encore mille mercis au CapExpe de nous avoir permis de découvrir les joies du Packraft.