Durant le long WE de la Toussaint Tom et Goéric sont partis en Suisse avec pour objectif de faire une ou deux courses en montagne.

Récit d’une super course et d’un super foirage.

aiguillesdoreesDurant le long WE de la Toussaint Tom et Goéric sont partis en Suisse avec pour objectif de faire une ou deux courses en montagne.

Récit d’une super course :-) et d’un super foirage :-(

 

 

 

 

 

 

 

Durant le long WE de la Toussaint Tom et moi sommes partis en Suisse avec pour objectif de faire une ou deux courses en montagne. Cela fait plusieurs semaines qu’il a fait très beau en montagne et il n’y a pas encore eu de chute de neige majeure.

Le samedi vers 14h30, nous sommes partis de Champex (plus précisemment du vallon d’Arpette) pour monter à la cabane du Trient, 1500m plus haut. Nous arrivons à destination lorsqu’il fait tout juste noir. Juste avant le coucher du soleil nous avons vu émerger les Aiguilles Dorées et le couloir nord au Col Copt au-dessus du glacier du Trient: c’est notre objectif du lendemain. A la cabane, nous trouvons une cordée de Français venus depuis le refuge Albert Ier en raquettes et deux Suisses. Les Français nous découragent un peu en disant que la neige ne porte pas bien, et que sans raquettes l’approche risque d’être pénible … Heureusement, nous pourrons emprunter leur trace pour une partie de l’approche.

Il est 6h du matin lorsque nous nous mettons en route dimanche … Nous avons prévu d’arriver avec le lever du soleil au pied du couloir, soit après une heure et demie de marche (le topo indique une heure mais avec la neige profonde par endroits, nous avons prévu large). A sept heures et demie (parfaitement dans les temps :-) , ça n’arrive pas tous les jours) nous commençons à nous équiper pour le couloir. Le début est assez raide et plutôt en glace… Les broches sont difficiles à placer, mais au moins les points sont bétons! Après quelques longueurs de corde, le couloir se couche un peu et devient en neige. Lorsque nous arrivons au col Copt le soleil est bien levé et la lumière est superbe sur les paroies de granit environnantes!

Nous faisons une courte pause et nous nous équipons pour le rocher: les broches, piolets et crampons retournent dans les sacs et nous sortons friends, sangles et coinceurs. Après une courte traversée, nous allons grimper en face sud des Aiguilles Dorées où il fait déjà délicieusement bon … alors que nous sommes fin octobre, à 3400m, à 9h30 du matin! Heureusement d’ailleurs parce que nous allons y rester plus longtemps que prévu.

D’après le topo, nous devrions trouver un point de rappel « 80m après la sortie du couloir au bout d’un rognon rocheux » … Le topo mentionne aussi que le départ du rappel est « exposé et aérien ». C’est donc confiant qu’au premier anneau de rappel nous nous décordons et nous nous préparons à la descente: le départ est assez impressionnant et nous passons en face Sud, ce qui correspond à la suite de l’itinéraire. Evidemment au bas de ce premier rappel, il y en a un suivant … et ça, ça ne correspond déjà plus vraiment au topo. Et après ce rappel là, nous nous trouvons en plein milieu de la face Sud des Aiguilles Dorées sans la moindre possibilité de traverser vers l’Est comme on devrait le faire. Au bas du 4eme rappel, nous nous trouvons enfin sur un système de vires qui nous permet de traverser …

Lorsque nous arrivons dans une partie de la face moins verticale, nous hésitons à remonter pour récupérer l’itinéraire orignal. Mais finalement nous continuons en espérant arriver directement au col de sortie (la Brèche de Crettex). Inutile de dire que ce n’est pas le cas et qu’il faut tout de même remonter. Tom est engagé dans une longueur d’escalade assez verticale et « dalleuse », il n’est qu’à 50cm de ce qui semble être le pas de sortie … Mais plus rien ne tient, et c’est la chute en tête. Le premier friend ne tient pas et c’est le deuxième point qui retient sa chute (une bonne quinzaine de mètres en tout finalement). Nous sommes bien refroidis, on peut le dire. La corde est complètement coincée, et nous ne sentons pas vraiment l’envie de repartir chercher le reste du matériel qui a tenu: deux friends, une sangle et un coinceur … Nous parvenons tout juste à récupérer le dernier friend et nous coupons la partie de la corde coincée (qui a pris un fameux choc de toute façon).

La suite de la course se passe sans encombres: nous retournons en arrière et remontons facilement jusqu’à l’itinéraire original. Le seul problème est qu’il se fait tard. Au niveau de ce qui semble être la Brèche de Crettex nous trouvons un rappel qui semble mener à la sortie sur le glacier du Trient … Mais comment en être sûr? Heureusement après 2 rappels à la frontale, nous ne nous trouvons plus qu’à une bonne dixaine de mètres au-dessus du glacier sur une vire enneigée. Nous sortons les crampons et les piolets et arrivons soulagés à un petit col équipé d’un dernier rappel … Mais la journée devait se terminer avec une dernière fausse manoeuvre de ma part: en installant le rappel, je fais un faux mouvement et mon piolet plonge dans le précipice du mauvais côté du col. Tom me rappelle que ça ne sert à rien de s’énerver, et nous rentrons à la cabane … Il est 10h30 lorsque nous commençons à fondre la neige pour préparer à manger.

Le lendemain matin nous dormons tard. Après un bon déjeuner, nous décidons de retourner au col pour voir s’il est possible de récupérer le piolet. Nous savons que les chances sont faibles, mais il faut essayer. Après avoir une nouvelle fois traversé le plateau du Trient dans la neige croutée, nous escaladons le petit col et sommes forcés de constater que la descente de l’autre côté du col est assez bien impossible… De plus pas de piolet en vue, ni de près, ni de loin et le mauvais temps arrive. Donc, retour à la cabane… Nous empaquetons nos affaires et retournons dans la vallée.

Ce fût une fois de plus une course très instructive… Comme souvent nous n’avons pas pris suffisamment le temps d’évaluer les différentes options aux moments critiques. Nous aurions clairement dû prendre plus de temps avant de descendre le premier rappel qui était un point de non retour. Le bilan en terme de matériel est lourd … mais heureusement uniquement matériel.