Une petite expé dans la grande nature canadienne

Samedi 13 Mai

Après une nuit blanche passée à ranger tout chez Dneali et puis à vider ma todo list, me voici parti: train à LLn, puis TGV à BXL midi et enfin avion à Charlles De Gaulle. J’ai dormi tout du long.

A Montréal Jean-Marc m’attendait. C’est géant de le revoir. Nous logeons à L'”Hotel de Paris” dans le quartier latin. Il reste deux lits dans le dortoir. Nous essayons de trouver une carte de l’Algonquin mais le magasin ferme devant nous. Pour nous consoler nous optons pour un resto afgan vraiment délicieux. Nous parlons comme de veilles femmes. Jean-Marc a vécu de superbes trucs au Canada et il a l’air en grande forme. Il a même arrêté de fumer et refait plein de sport. Moi ja parle de Denali (de quoi d’autres pourrai-je) à un Ami et c’est génial. Dix jours de grande nature, de longs silences entrecoupés des chants des Huarts et d’efforts physiques devant nous.

Dimanche 14 Mai

La voiture de location ne sera prête que vers 14h. On en profite pour aller apporter la valise de Jean-Marc à Marine qui vit à Montréal.

Départ ! C’est trop top de sortir de la grande ville et de se retrouver dans le fin fond du Canada.Rouler dans de tels paysages est vraiment reposant. Nous logeons prêt de l’entrée du parc dans notre petit tente igloo. Les castors sont déjà à l’oeuvre ici.

Lundi 15 Mai

Nous louons le bâteau chez Opengo Outfitter à l’entrée du parc; C’est le moins cher trouvé par Jean-Marc sur Internet.C’est trop cool de rouler avec un canoe sur le toît.

Nous n’avons pas de montre mais nous nous décolons vers 14h du Wapaneo Cook Lake. Nous traçons. Je suis derrière et j’ai un peu de mal à guider ce truc. Jean-Marc est une bête et heureusement car le vent se lève. De vraies vagues nous font presque chavirer. Ca commence bien. Au premier portage je laisse passer Jean-Marc derrière. Il ne quittera plus ce poste. C’est carrément la tempête et nous sommes tout heureux d’arriver à Burnt Island Lake. Nous sommes trempés mais on s’en fout. J’ai envie de dormir. Ce soir on ne la fera pas longue: lyophilisé facile à cuisiner au menu et faite pas chier Je montre à Jean-Marc la méthode pour accrocher les sacs dans les arbres à l’abris des ours. Le sac tombe et le lait se mets à couler. Ca pue du lait rance. Stupide idée de prendre du lait frais.Jean-Marc oublie de pendre don dentifrice. C’est qui qui doit sortir en caleçon dans la pluie…

Mardi 16 Mai

Il ne pleut plus mais le ciel reste couvert. Nous repartons tôt après une petite omelette au lard bien méritée. Nous traçons vraiment. Jean-Marc à l’arrière guide à la perfection et je commence à trouver le truc moi aussi à l’avant. Nous formons une fameuse paire. C’est fou la distance que l’on peut parcourir en canoe. Nous traversons le Burnt Island Lake en moins de temps qu’il faut pour le dire. Le portage de 800m nous achève. A patir de maintenant nous ferons toujours les portage en deux trajets. Finalement j’aime bien les portages … sauf le sac rouge qui fait mal aux épaules…

Nous entrons dans Little Otterslide lake. C’est magique: petit lac et puis surtout petits “beaver ponds” entre les barrages de castors. La magie de Otterslide nous mets la main sur l’épaule: plein d’oiseaux, un calme absolu, toujours pas de moustiques. Nous sommes trempés. Il pleut sans arrêt et nous crevons la dalle. C’est que cela pompe pas mal d’énergie tout cela. Nous sortons les cannes à pêche mais l’eau est trop calme et trop chaude ici. Nous nous faisons dépassé par de vrais pécheurs qui nous jettent un regard légèrement supérieur.

A l’entrée du lac de Big Trout pourtant je tente ma chance juste en dessous de la chutte d’eau et je pêche la plus grosse truite de ma vie: 45 cm au bas mot. Jean-Marc était vert de jalousie et moi vert de devoir couper la gorge à ce pauvre poisson sans cervelle qui n’en finissait pas de se débattre. Notre souper est assuré.

Nous sommes crevés et le chemin est encore long. Nous visons une île mais nous nous trompons de cible. Akuna Matata nous logerons là sur cette presqu’île. Il y a du bois et cela sens vite le poisson frit. Nous fantasmons sur l’ours qui ne viendra jamais nous rendre visite. Tout est trempé. Nous faisons une telle orgie de truite que nous oublions de prendre les sacs. Burps ! Il fait nuit lorsque nous nous en rendons compte et ce sera galère pour pendre ces deux sacs. Ce soir nous adopterons la méthode canadienne plus simple et puis nous espérons bien voir un ours. Dormir car le dos n’est pas en grande forme.

Mercredi 17 Mai

Lever tardif. Nous paressons tout heureux de pouvoir faire sècher tout notre gentil petit bordel au soleil revenu. Que c’est bon de ne rien faire! Tous les endroits de camping sont équipés d’un rond pour le feu et d’un binoche absolument géant chaque fois avec vue imprenable: un trou énorme avec une grosse caisse en bois. Quel plaisir de rester ainsi assis en plein forêt et de défèquer la tête dans les sapins.Je révais ainsi lorsque les hurlements de Jean-Marc me réveillèrent. C’est pas son habitude de crier et pourtant … Il venait sûrement de pêcher notre souper et il lui manquait l’épuisette. J’ai eu beau courrir en me reboutonnant l’entrejambe, la baleine avait échappée à Jean-Marc. Bien sûr c’était une truite plus grande que la mienne …. Bon on repart.

Nous traversons le Big Trout Lake en un temps record. Facile à dire puisque nous n’avons pas de montre. Note bi-moteur est bien huilé et aussi bien Jean-Marc que moi même prenons plaisir à tirer comme des bruttes sur nos rames. Le lac est lui aussi lisse comme une goutte d’huile. “Big trout Lake” est le plus grand des lac que nous avons à traverser. Après avoir hésité autour d’une île nous trouvons le passage. Décidément l’orientation n’est pas notre fort mais cela ajoute un peu de piment à l’aventure.

Nous entrons dans la liaisin entre Big Trout Lake et Burn root Lake, notre destination. Il s’agit d’une espèce de lac allongé absolument superbe. Le soleil descend et la lumière devient de plus en plus belle. Toujours par un pet de vent. Nos épaules rament à la perfection et rougissent de plaisir. C’est vraiment grisant d’avancer à deux, bien en rythme. Entre nous il n’y a pas beaucoup de mots à part quelques “c’est trop beau”, “c’est géant”, … mais le courrant passe vraiment.

Nous nous arrêtons au camping à l’échancrure du premier tronçon. Nous crevons la dalle et nous sortons nos bagels. Les Bagels s’est vraiment ce qu’il y a de mieux pour un long séjour en autonomie. Avec un peu de fromage Philadelphia cela reste bon pendant des jours et des jours. Jean-Marc lui commence à apprécier le “peanut butter” Ca aussi c’est une grande découverte. Je tente le mélange Philadelphia à l’oignon-Peanut Butter. C’est pas top mais il fallait bien essayer un jour non?. L’endroit est superbe, jugé au dessus de la rivière. La caisse des toilettes par contre a été renversée par un ours. Les précédents ont du jetter des spaghettis … Les précédents enfin, ils datent de l’année passée car nous sommes vraiment les premiers ici. Nous n’avons toujours vu que deux canoe.

Nous repartont. Jean-Marc toujours jaloux voudrait pêcher mais je le convainc d’avancer car devant il y a le premier rapide; Nous préférons vider le canoe pour ce premier passage et je laisse la caméra allumée. On ne voit pas grand choses mais c’est marrant. Trop drôle! J’avoue que la grosse vague m’a foutu la frousse car je croyais qu’il y avait une grosse pierre. Nous sommes restés hilares un bon moment.

Nous passons le deuxième rapide sans même décharger. Cela s’appelle de l’insouscience. Ca passe sans problème. Il est moins imposant que le premier. Nous sommes très fiers mais l’oublions vite tellement l’endroit et la lumière redevienent magiques. Quelques nuages arrivent et rajoutent encore au spectacle. Le lac d’huile reflète le soleil couchant et ces nuages donnent du relief au tout. Nous fonçons vers le soleil sur le lac “Burnt Root”. Nous ne sommes pas seul et nous entendons à des kilomètres la discussion de deux rameurs au loin. C’est fou ce que les sons portent loin. Encore un effort et nous arrivons crevés en changeant souvent de côté.

Cet endroit de camping est le plus beau que je n’ai jamais eu. Au bout de l’île allongée, nous regardons l’orient et le soleil couchant. La lumière est fantastique et le silence parfait. Les “loons” (canard plongeurs répondant au doux nom fraçais de huarts) s’appellent et se répondent d’un bout à l’autre de l’étang. Jamais je n’ai entendu un tel silence déchiré par de tels cris.

Le soleil descend. Je monte la tente et sort mon appareil photos et ma caméra. Je rentre en transe et Jean-Marc comprend qu’il doit me laisser. Il essaie toujours de pêcher une truite.Le nikon crépite et la caméra enregistre le chant des huarts. Le soleil disparait et le ciel s’enflamme sous les cris de ces étranges plongeurs. Où suis-je? Tout d’un coup un loon resort de l’eau juste dans le reflet orangé du ciel. Je fais un bond vers mon télé 400mm et Jean Marc se demande ce qui se passe. Clic et ce con de loon plonge. Je comprend maintenant d’où vient cette expression anglaise : Stupid as a loon.

Le feu crépite. Les saucisses sont imangeables mais la salade parfaite. Une salade ! Un feu ! On rêve. Les langues se délient et les loons continuent de brailler. Très Très chouette soirée.
Merci Jean-Marc!