Les souvenirs sont le parfum de l’âme.

Il nous incombe ainsi de faire mémoire de notre expédition suisse de fin d’année non pas pour nous plonger dans une nostalgie sans fin mais plutôt pour préserver et rendre hommage à l’élan, l’harmonie et la passion pour la montagne sauvage qui ont permis à un groupe écletctique de 11 belges assoiffés de liberté et de grands espaces de se réunir petit à petit dans une aventure “verso l’alto” couronnée par un nouvel an (décalé d’un jour) à la cabane du Fénestral sur les hauteurs de Fully … Le Fénestral étant le Graal de notre périple ou plutôt la seule chose qui était fixée avant le départ …

Jour Zéro. L’expédition démarra avec 4 énergumènes qui entamèrent (ou plutôt taillèrent) la route tous euphoriques dans la magie du soir de Noël. La voiture chargée et les troupes parées, nous arrivâmes de nuit à notre camp de base de la semaine à Vex ou plutôt à la Barma Drola de Pietro. Ce camp de base fut très vite divisés en deux sous-camps: les ronfleurs & les parleurs. Quel moindre mal choisir ?

Bref, c’est parti pour le récit.

Jour 1: Notre premier jour devait s’apparenter à une mise en jambe car la route n’avait pas laissé les conducteurs indemnes de fatigue. Nous avons donc décidé d’entreprendre “en cordée” la via ferrata de Nax (autrement dit la “via ferrata la plus facile du Valais” selon ViaFerrata.com, mais après tout … rien à prouver 😉 ). Le soir une révision des conditions de sécurité en montagne s’est imposée (dirigée par le X également Prez du CapExpé, watzegtmaar dat is heel serieeeuuuus) ainsi qu’une recherche désespérée de sommets enneigés pour le lendemain étant donné les conditions climatiques peu propices au riiiiiiiide de la peuf.

Jour 2: Nous nous fixâment comme premier objectif la cabane des Vignettes en passant par le glacier de Pièce sur les hauteurs d’Arolla Nous pûmes contempler la Dent Blanche ou plutôt la Montagne sacrée de l’Anneau en nous rendant au point de départ où deux jumeaux, les “z” nous avaient donné rendez-vous pour entamer les premières traces bien à l’extrême droite du parking.

Tout se passa comme prévu et sans ennuis si ce n’est pour la petite “rawette de neige” à surmonter avant d’atteindre le refuge, qui enquiquina le H. Ceci dit, une fois arrivés: quel spectacle et quel panorama. Cette première sortie n’était qu’un avant goût des jours qui suivirent…

Jour 3: Le lendemain nous choisîment de nous élancer vers le Breithornpass en partant de l’hospice du Simplon… ceci permis au baladin distrait du jour de bénéficier d’une combinaison vintage prêtée par les chanoines. Bref, quelques passages verglacés à la montée mais l’adrénaline de la descente et l’igloo géant permirent d’oublier les petites frayeurs éprouvées par le S.

Une surprise nous attendait à l’arrivée: la Courle était parée au camp de base surexcitée comme d’hab et prête à vivre des journées et des rencontres qui feraient d’elle, la courle la plus radicalement heureuse de la terre. Un rituel de cambioulisation ou plutôt de camboulentérisation pour les non-initiés suivi ce soir là.

Jour 4: Jour de ski sur piste à Arolla. Nous serons éternellement reconnaissants au conducteur du seul tire-fesse accessible (le tire-fesse qui te fait décoller à 3 reprises avant de te stabiliser dessus) qui ne s’est pas lassé de nos infinies remontées. Le soir, nous avons souhaité la bienvenue à la 6ème recrue de la bande: la bigA entre dans le game.

Jour 5: Nous montons au Mont Noble sur les hauteurs de Nax pour redescendre par les rebords des pistes. Plaisir & brouillard.

Jour 6: Clic clic pan pan pan, 5 personnes se rajoutent à la team: la fastlife, le soleil, les Bleus & le Math. Une tentative infructueuse de rejoindre la Cabane des Dix, permet néanmoins au troupeau de profiter et de descendre l’échelle du Pas de Chèvre. Let’s get down, let’s get down let’s get down to business. Ensuite comme le prévoit la coutume, nous reprîmes une multitude de fois le bon vieux tire-fesse des pistes d’Arolla pour savourer les pistes et la bonne compagnie. Le soir du Nouvel An fut caractérisé par une bamboula sur le thème hivernal du Dimanche à Bamako avec un package spécial: sabrage de l’extrême du champagne avec ski et piolet & cambioulisation burlesque improvisée.

Jour 7: Pour bien commencer 2023, la cabane du Fénestral nous attendait. Les plus téméraires du groupe emportés par l‘ivresse des sommets (exactement celle de Benjamin Védrines lors de son ascension one shot du Broad Peak) et par l’ivresse de la veille firent toute l’ascension à ski, d’autres se permirent de tricher en prenant le télésiège sur une partie. Pas capables ?

Jour 8: La capacité étant bien présente nous montâmes à la Dent de Morcles pour contempler la Création: Terre, Montagne et Lac Léman au loin. Ensuite, le moment de fragmenter le groupe arriva. Deux d’entre nous repartirent pour Chamonix, d’autres à leurs obligations et nousnous retrouvâmes à 4 pour clôturer la journée par une ascension verglacée vers l’Hospice du Grand Saint Bernard. Le GSB, lieu prodigieux où le padre Raph est toujours bien présent pour nous accueillir. Cette fois-ci il était carrément en synchronisation avec nous pour la montée, bien qu’il nous a vite tracés. L’hospice accuellait évidement plein d’autres belges ce même soir. La nuit à l’hospice fut reposante ou pas.

Jour 9: Ciao Bruno, ciao Pietro. “Non pensavo di trovare un amico come te nella vita” + musique douce et mélancolique de Daniel Norgren …
Transition musicale pour caractériser le moment du départ pour la Belgique. Deux chanceux purent continuer l’aventure et entamer une ascension hivernale de la Maya par l’arête Nord pour aller zouker au sommet.

Ces quelques journées caractérisées d’une vitalité et d’une créativité sans mesure ont toutefois contenu de répétitions quotidiennes: une multitude de référence à François l’Embrouille & ses gitans, l’écoute incessante et rythmique de Nke Lenta, la Dot, Le Nouveau Monde & Soukeme la radio, des motifs fédérateurs comme “dernière clope dernière chope”, des petits footings pour les hyperactifs du groupe, et surtout une infinité de références aux “Otto Montagne” au risque d’en exaspérer quelques uns.

Bref, ces 10 jours nous ont permis de vivre la montagne en tant que lieu de simplicité et d’authenticité dans les rencontres comme l’exprime si bien notre référence ultime, la mif, la zone: Paolo Cognetti 🤟🏽

Ce récit pourrait s’éterniser par l’éloge sans limite de la montagne qui demande “du culot, de la patience, de la prudence et de l’audace” (phrase sortie tout droit de Montagne en Scène , zéro droits d’auteurs) mais il est temps de s’arrêter et de remercier de tout cœur le Cap Expé pour le prêt du matériel et pour toujours nous permettre “de mettre nos rêves en musique”!

Last but not least: nous ne le savions pas encore mais plusieurs d’entre nous prirent part aux incontournables championnats de Belgique de ski de rando à Torgon un mois plus tard, sisi, l’aventure ne s’arrête plus!

Grüß Gott,
Ale.

Merci à Dorsan sherpa du camp de base, à Alexis, Hadrien, Alexandre, Agnès, Augustin, Matthieu, Pierre n.1, Pierre n.2, Hélène, dreamteam quoi.