Cet été pour notre grand camp, nous nous rendons dans la magnifique vallée de Turtmann où nous planterons nos tentes dans un magnifique alpage situé à 1904m d’altitude en fond de vallée. En attendant nos scouts durant notre pré camp, nous nous lancerons dans l’ascension du 4000 des dames… Photos à suivre!
Cette année, mon staff et moi avons décidé de quitter notre Luxembourg belge et de nous rendre un peu plus loin en grand camp. Après de nombreuses recherches et de nombreux mails envoyés, nous avons trouvé notre bonheur dans la vallée de Turtmann. Il s’agit d’une vallée située entre le Val d’Anniviers et la vallée de Saint-Nicolas (Zermatt) qui a su garder son côté sauvage et authentique.
L’idée de réaliser l’ascension du Bishorn nous est venu lorsque nous cherchions un challenge sportif à réaliser durant notre pré camp, avant l’arrivée de nos scouts sur la prairie.
Récit de l’ascension du Bishorn en staff- Juillet 2017
Introduction
Cet été durant notre pré camp, c’est à dire avant que nos animés ne soient déjà sur la prairie, mon staff et moi avons réalisé l’ascension du Bishorn, un 4000 m bien connu de la région. Un expé qui nous en a mit plein la vue, une expérience unique vécue en staff. Voici le récit de cette expé qui n’aurait pas été possible sans l’aide matérielle du Cap Expe ! Merci à eux ! Bonne lecture…
Un projet commencé il y a 14 ans…
Tout commence pour moi il y a un peu plus de 14 ans, j’avais 8 ans lorsque mes parents m’inscrivent au mouvement de jeunesse. C’est avec un peu d’appréhension et beaucoup d’émerveillement que je découvre ce qu’est le scoutisme. Je rentre dans la meute du Dhak et passe de chouettes années au sein de cette meute. Les années passent et après 4 ans passés chez les louveteaux il est temps de passer chez les plus grands. A 12 ans me voilà qui découvre les scouts. C’est durant ces 4 années que je j’apprends un tas de chose qu’il est difficile d’apprendre ailleurs. Faire un brelage, un pilotis, tisser son lit, faire un azimut, feu avec 3 allumettes et j’en passe. On apprend à se débrouiller, à prendre des initiatives et à devenir indépendant. Mais le scoutisme n’est pas qu’une école de la débrouillardise, c’est aussi une magnifique école de vie ou en troupe et en patrouille on apprend à vivre ensemble, à partager et à être uni même dans les difficultés. Après les scouts, je passe aux pionniers avec mon année. Trois semaines a sillonné le Maroc avec à la fin, l’ascension du Mont Toubkal en poste Pi. Je me souviens encore du lever du soleil sur l’Atlas comme ci c’était hier..De si bons souvenirs…
Un an plus tard me voilà qui rentre dans le staff de la troupe des Aigles, et après 3 ans de staff, je passe du statut de “papa” Cariacou à GC –Grand Chef-, communément appelé aussi CT, possédant la CDT pour acheter des PG(ssS) (comprendra qui pourra…).
Septembre 2016
Nous voilà donc mi septembre lors de notre première réunion de staff a mon kot à Louvain-la-Neuve. Nous sommes en train d’établir le planning de l’année et décidons de ce que nous allons faire durant notre pré camp. J’explique un peu ce qu’il y a moyen de faire dans le coin et montre une photo du Bishorn accrochée dans ma chambre que j’avais prise il y a deux ans du sommet du Tounô. Mon staff semble intrigué par ces deux cornes sortant de la montagne et rapidement nous décidons qu’il sera notre projet de pré camp! Un 4000 m en staff !
Juillet 2017
Après un intense (voire extreeeme et un peu rock n’roll) team building de trois jours passé au festival Lasemo, nous nous mettons en route pour la vallée de Turtmann où se déroulera notre grand camp 2017. Après une longue route nous arrivons sur notre magnifique prairie ou nous admirons le soleil se coucher sur le glacier des Diablons et de Turtmann. Nous installons une T2 et une T3, pour 8 c’est pas beaucoup mais dixit Callimico « J’étais pas au courant moi que je devais prendre ma tente ». Heureusement, Dorcrazemokette, le sauveur (aussi connu sous le nom de rodeur du Trébuchet) est passé au décathlon acheter une bâche de bivouac. Le staff est sauvé, enfin pour cette nuit.
Lendemain réveil vers 7h00 du matin. Il fait beau mais on est impatient que le soleil vienne nous réchauffer. On prépare du thé pour réveiller nos corps encore tout engourdis par la nuit fraîche que l’on vient de passer. On a la chance de voir une biche se balader un peu plus loin. On prépare le matos : réglage des crampons, matos baudars, etc. On se met en route un peu avant 10h après avoir pris un bon petit déjeuner. Nous voilà partis du hameau de Hungerli vers la cabane de Tracuit ou nous dormirons ce soir. J’ai prévu de rejoindre Tracuit par Turtmann, il ne s’agit pas de la voie normale. Cet itinéraire est un peu plus long et sur glacier contrairement à la montée vers Tracuit depuis Zinal. Mais c’est l’occasion pour faire une petite école de glace avant de réaliser le sommet le lendemain matin. L’état du glacier de Turtmann à l’air en mauvais état mais apparemment “ça passe” encore selon le gardien… On verra bien sur place. De plus, c’est l’occasion d’admirer la vallée de notre camp depuis ces glaciers qui nous entourent. Ambiance montagne garantie…
Après une heure d’effort nous arrivons au barrage de Turtmann et après deux heures nous faisons une pause à hauteur de la Turtmannhütte ou nous décidons de manger. Grâce à Dorcas (sauveur encore une fois) nous pouvons nous délecter d’un bon pain saucisson Compté, mmmh, un délice pour nos papilles! Même pas eu besoin de battre des ailes! (hein?)
Nous continuons et les nuages arrivent petit à petit mais heureusement rien de menaçant. Nous traversons le couloir du Gässi qui nous offre un petit passage en via ferrata sympa et peu après, il est temps d’enfiler crampons et baudrier !
Nous voilà sur glacier. Après un petit aller retour du à une erreur d’itinéraire, nous passons la rimaye pour passer du glacier du Brunegghorn à celui de Turtmann. Première expérience de cramponnage dans une pente un peu plus raide pour la plupart. On en profite également pour s’encorder. Ce passage est un peu délicat et comporte de la glace en dessous de la fine couche de neige. Juste après ce passage, on retrouve une trace qui se dirige vers Tracuit, c’est bon on est retombé sur le bon itinéraire. On avance bien sur le glacier de Turtmann. La glacier a bien fondu et la progression se fait sur un glacier rocheux. On enlève les crampons jusqu’à la fin du replat. Arrivée vers 2800, il est temps de remettre nos crampons et d’affronter le passage le plus exposé de l’ascension. Il s’agit d’un passage fort crevassé avec de nombreux séracs en rive droite. Le passage se fait en rive gauche pour éviter les séracs et éviter les plus larges crevasses. Heureusement, le passage à l’air plus aisé que vu d’en bas. Les crevasses sont franchissables pour la plupart en faisait un grand pas mais nous devons tout de même en contourner de nombreuses. Ce mur de glace est impressionnant. On le surnomme « THE WALL ».
Afin de se frayer un chemin à travers toute ces crevasses nous avons du louvoyer à de nombreuses reprises. Ce passage nous prends un petit temps et arrivé au niveau du second replat, il est déjà 18h00. En effet, ça passe comme le gardien l’avait dis. On aperçoit bientôt la cabane de Tracuit, si proche mais si loin en même temps. La fatigue commence à se faire sentir chez tout le monde et c’est non sans peine que nous terminons ce petit bout de glacier qui nous sépare de la cabane.
Arrivé sur place, tout le staff affiche un large sourire. Mélange entre bonheur intense d’être arrivé et l’idée de pouvoir se reposer bien au chaud. On est accueilli par la gardienne qui nous dit que normalement elle n’accepte pas de nuitée simple dans sa cabane en haute saison et que seule les demi pensions sont acceptées. Apparemment j’ai appelé au bon moment, elle était descendue dans la vallée lors de ma réservation et celle qui s’en est occupée n’était pas au courant… Avec la demi pension à 100 CHF, c’est pas donné quand on est étudiant…Bref, elle nous donne notre numéro de chambre et nous explique qu’il n’y a pas de salle hors sac, donc pour préparer notre nourriture se sera dehors..YOUPI ! On s’installe dans notre chambre, Siamang qui réglait ses crampons encore dans la salle matos nous rejoins un peu plus tard et nous dis : “la gardienne a une surprise pour nous, il reste du risotto et elle va nous offrir ce qu’il reste”. Je ne vous cache pas la joie que nous a procuré cette nouvelle! On s’installe dans la salle à manger ou une table nous attend et on vient nous servir un délicieux risotto champignon parmesan bien copieux. Miamm’. La gardienne nous avouera plus tard qu’elle un petit faible pour les belges et que selon ces mots on était « tellement souriant qu’on rayonnait ». En tout cas, son risotto nous a bien reboosté le moral et remplit l’estomac. On s’offre une petite bière pour certain et un chocolat chaud pour d’autre. Lorsque Corsac revient, il arrive avec un grand sourire et un énorme plat de crumble aux fruits. Ah beh oui, il ne faut pas oublier le dessert ! Bref, on a été reçu comme des rois dans ce refuge. Il manquait juste le petit déjeuner du matin (mais bon quand même, fallait bien qu’on mange un peu ce qu’il y avait dans nos sacs…). La soirée se termine par un petit jeu de carte et des discussions quant à l’itinéraire de descente. Nous envisageons de revenir par la voie normale pour éviter la zone crevassée en descente du glacier de Turtmann. Ensuite au dodo! Une longue journée nous attend demain!
Ascension du Bishorn
On se réveille à 4h50 du matin. La nuit fut courte mais bien reposante. On n’a pas trop souffert des ronflements de nos camarades de chambres. On se prépare et sortons dehors. Après un (trop) court petit déjeuner par -2°C dehors, on se met en route vers le sommet. La plupart des cordées sont toujours en train de se préparer quand on commence à marcher, ce qui nous permettre de n’avoir pas trop de monde devant nous durant toute l’ascension. Le ciel est dégagé et il fait déjà clair. Pas besoin de frontale.
Les conditions sur le glacier sont excellentes, la plupart des crevasses sont bien bouchées et aucune difficulté technique n’est rencontrée. L’ascension se déroule magnifiquement bien avec un beau soleil pour nous accompagner. Le petit déjeuner très frugale de ce matin se fait sentir et une petit pause « barre cérélae » s’impose. Un snackS et c’est parti ! Après 3h30 de montée on aperçoit le sommet qui n’est plus qu’a quelques dizaines de mètres, dernière pente un peu raide pour terminer et le staff des Aigles aura atteint son objectif : Réaliser un sommet de 4153m en staff.
S’en suivra une longue descente jusqu’à Zinal. Nous avons décidé de descendre par la voie normale finalement et de rejoindre Turtmann en Stop ce qui nous permettra de faire quelques chouettes rencontres!
Bravo à tous pour cette belle expé, merci à mon staff pour ce super camp, merci aux Aigles pour ces 8 années formidables.
Longue vie aux Aigles
Un Pour Tous, Tous Pour Un !
Papa Cariacou-CT-Grand Chef
Cariacou-Backstage
Siamang-D’Artagnan
Callimico-Work&Chill
Dorcas-Tic et Tac
Corsac-Spinnacker
Pallomino-Nighthawk
Maki-Taste the good side of life
Orignal-Sherpa
=> Pour avoir les autres photos de l’expé