Oui oui, les personnes attentives auront remarque qu’il y a un trou dans nos recits alaskiens: du dimanche 1 avril (jour de notre transfert de Bettles a Anktuvuk) au jeudi 5 avril (jour du debut d e notre tentative avortee de rejoindre la Dalton Highway a partir d’Anaktuvuk). Je vais m’empresser de combler cette lacune, dont je suis d’ailleurs le premier responsable.
Dimanche, on se l’est joue cool: prise de possession de l’ecole, et surtout de la piece qui nous est allouee: deux cuisinieres, un ordi, des tables et des chaises, une henaurme television, deux evi ers. Bref, la vie de chateau. Le reste de l’ecole nous est ouverte egalement: douches, salle de basket, machine a coca pour Jonas.
Le programme des trois jours suivants s’etablit des lors comme su it: lever vers 8h30, dejeuner soit de nos propres ressources (crun chy ou porridge) soit a la cafet a 70 metres de l’ecole. Le cuisin ier, un mexicain qui tout le monde dans le village appelle “chico” prepare des dejeuners typiquement americains: oeufs, bacon, hashe d browms (pommes de terres rapees et frites a la poele) et toasts. C’est plus cher, mais c’est tellement bon. Je vous laisse le soin de deviner qui y a ete le plus souvent… On y suit en direct l’e volution de la situation du “spy plane” americain qui a atterri en catastrophe en Chine.
Ensuite, c’est un peu d’ordi (meteo, passeportexpe,…) puis depa rt pour une journee de ski de rando. Lundi et mardi, les condition s sont splendides: on se fait a chaque fois un col, avec des choue ttes descentes dans la poudreuse (la c’est surtout valable pour ma rdi, vous verrez la video) et des superbes vues des vallees d’Anak tuvuk (surtout lundi, idem pour la video). Mardi, Amy, la jolie pr of de math de l’ecole nous accompagne sur ses telemarks. On pensai t qu’elle etait prof de gym (au vu de ses tenues), mais il nous a vite fallu dechanter: des que ca a commence a monter, elle a aband onne. On etaient sans doute trop impressionants…. Mercredi, Dom se la joue solitaire, et Jonas et moi, on se fait un petit tour du (grand) lac a cote du village. Les conditions sont un peu plus ru de: -40 C au vent. Malgre tout ce que dit Dom, moi le windchill fa ctor, j’y crois. De retour dans nos penates vers 6 heures, on se f ait un petit pemmican, puis un bon lyophilise. Ensuite un bon peti t film sur notre ecran geant personnel. Moi, ca me plait pas mal c omme programme.
Jeudi, on fait nos adieux au chico devant un copieux petit dejeun er. Je vais quand meme nuancer ce qu’a dit Dom a propos des cinq j ours suivants: moi je me suis bien amuse, et je crois que Jonas au ssi. Mais il faut comprendre Dom, c’est sa deuxieme tentative avor tee, et c’etait sans doute plus dur pour lui que pour nous. Les de ux premiers jours furent bon: on remplit notre programme de deux g rosses journees pour remonter la vallee et camper de l’autre cote d’Ernie Pass. Les conditions se degradent, il est vrai, tout au lo ng des 48 heures. Le troisieme jour, on part, puis on abandonne vi ngt minutes apres: Dans un blizzard soutenu, se diriger au GPS dan s la “vallee des precipices” (qui porte pas mal son nom), c’est pe ine perdue. On remonte la tente et on passe la journee au chaud a raconter des blagues et poser des enigmes. Dimanche, quatrieme jou r, est le jour des decisions. Le temps est toujours tres couvert, mais le plafond nuageux est un peu plus haut. Il a quand meme pas mal neige, et on a perdu un jour de bouffe. Dom est pour le retour immediat a Anaktuvuk. Moi, je suis plutot pour tenter un essai to ut de meme. Jonas compte les points. Apres un concours de meditati on zen (Dom et moi tenons quand meme un bonne vingtaine de minutes ), on decide de se rechauffer en bougeant vers…Peregrime pass. A u debut, on y croit de plus en plus: les nuages se dechirent, et la couche de neige n’est pas si profonde. Mais une fois entres dan s la Grizzly creek, il faut vite dechanter: de 1km a l’heure sur l e plt, ca ne sera pas suffisant. La couche de neige etait decideme nt trop grosse. Mais nous profitons du ciel bleu entre les nuages pour shooter des photos d’anthologie (enfin, on espere…).
A midi, on fait demi-tour et ont loge apres la ernie pass. Lundi, on fait une tres grosse journee (au moins 30 bornes a vol d’oisea u) pour arriver 10 minutes avant la fermeture de la cafet. Coup de chapeau a Jonas qui etait inarretable. Finalement, c’etait chouet te.
La suite de nos aventures dans un prochain message, mes doigts co mmencent a fatiguer. A la semaine prochaine,
Mathieu (et ses comperes Dom et fJon)