Testons le matos dans un frigo à -32 degré

samedi 7 novembre, -31°C

Le vent souffle sans faiblir. Une heure pour monter la tente, du jamais vu, de vrais manchots! Le sol est bien trop dur pour planter les sardines. Elles plieraient au premier coup de pied. Une fois montée, on s’engouffre dedans.

Tremblotants, on parvient tant bien que mal à sortir le sac de couchage, le sursac, le matelas, et on répète ces gestes bien connus de nos dernières expés… Température dans le sac de couchage: -6°C. Finalement, on rejoint notre duvet, bien au chaud – relatif -, et on profite de quelques longues minutes de répit.

Le givre, quant à lui, ne se permet pas d’en prendre (du répit) et finit de couvrir l’intérieur de la toile ainsi que le visage d’Arnaud d’un léger voile blanc. Il a l’air fort aise au fond de son duvet prévu pour -18°. Il faut dire que nous avons tous deux conservés tous nos vêtements ainsi que nos gants et que les sacs sont complètements fermés. Surtout, éviter de s’endormir, ne pas se laisser engourdir par le froid. Les secours ne penseraient jamais à venir nous chercher ici!

Une heure plus tard, Nicolas commence à gesticuler. Il a dû comprendre que son duvet ne suffirait pas à le garder au chaud. Il veut sortir de la tente. Le vent souffle encore, mais cela ne le retient pas à l’intérieur de la tente, chambrée à environ -26°C. Arnaud préfère rester au “chaud”  dans son sac. Notez que – ooh le tricheur!! -, il a osé  mettre les chaussons de ses coques dans son sac même… Mais il n’a plus froid aux orteils, qu’il a dû remuer toute l’heure précédente.

Nico hurle dehors, il apprécie la rigueur du froid… ou pas!

Arnaud ne peut pas le laisser là, seul, c’est une situation trop glauque… Il préfère rejoindre son compagnon d’expé, sous le vent – qui ne faiblit pas -, quitte a, peut-être, attrapé un rhume à son retour à la maison.

Voici les 2 compères dehors à même le sol, à -30,8°C, ils évaluent les risques de sortir de leur sac de couchage, dans ce froid vif et agressif. L’engourdissement revient, il est temps de mettre fin à l’expédition.

Très rapidement sur pieds, nous courons vers la corde salvatrice. Celle-là même qui, en semaine, permet aux carristes aguerris de sortir leurs engins de ce tunnel de surgélation sans mettre pied à terre. Le matériel est poussé vers la zone franche (15°C), où nous retirons toutes ces couches qui nous ont permis de vivre cette mini-expé en plein coeur de Bruxelles! (Arnaud me dit de vous dire qu’en retrouvant la zone franche il a eu des bouffées de chaleur.)

Cette petite aventure pour vous inciter à tester votre matos avant d’être dans des conditions qui ne permettent plus l’erreur et surtout pour vous montrer qu’une expé, ça commence tout de suite, avec un peu d’imagination!

Bon vent! et merci à cette grande société au coeur gros et anonyme qui nous a permis de tester ce froid polaire mais bruxellois le temps d’une journée ensoleillée 😉