12 ans pour Olivier, un CAP que je ne peux laisser passer inaperçu …
J’ai une furieuse envie de lui accorder un moment privilégié pour passer ce cap dignement …
Rien de tel qu’un environnement inspirant pour passer un tel cap : la montagne !
Nous partons pour la Vanoise.

12 ans pour Olivier, un CAP que je ne peux laisser passer inaperçu …

Mon fils Olivier vient d’avoir 12 ans, et l’envie furieuse de lui accorder un moment privilégié pour passer ce cap dignement …

Rien de tel qu’un environnement inspirant pour passer un tel cap : la montagne !
Nous sommes en Vanoise en famille et ce matin Jeanne est malade (10 ans). Pas question de mettre l’ambiance à plat malgré cela. Je lance à Oli : « ça te dit d’aller camper à nous deux au refuge de Peclet-Polset pour fêter tes 12 ans » ?
Je vois ses yeux et son visage s’illuminer. En 30 minutes, on démarre, le temps de remplir les gourdes, les sacs et préparer des pâtes pour le souper, histoire de partir légers sans réchaud ! Pierre, Elise et Jeanne restent au QG pour se retaper. On se rattrappera, comptez sur moi !-).

Finalement : départ vers 13h30 à partir de Pralognan. Cela commence fort avec une rencontre improbable au parking : les premiers randonneurs que nous croisons et à qui nous demandons confirmation de notre direction sont des français, sacs au dos mais dont une étudiante de l’UCL en logopédie à qui je viens de donner cours tout un quadri… Elle m’a reconnue, moi pas…la gêne mais on a bien ri …haha. Quel hasard (ou rdv) dans ce bout de vallée !

Après ce petit intermède, grand départ avec nos sacs bien chargés mais tout trop heureux de cette expé tout juste improvisée.

Passage par le refuge du Roc de la pêche et la ferme de Ritord au moment de la traite des vaches. Quelle ambiance au pique-nique au milieu de ces sons de cloche ! Belle montée parsemée de marmottes peu farouches et arrivée au refuge de Péclet-Polset vers 16h50, avec une vue imprenable sur La Dent Parrachée et Dôme de l’Arpont. Quelle pêche, Oli ! Mais heureux de poser son sac quand même…Ca paise de camper ! Mais ce n’est quand même pas déjà maintenant qu’on va s’arrêter. 12 ans ça se fête ! Et surtout envie de le challenger un peu, mon petit Oli. Je lui propose de viser un bivouac dans les hauteurs du Lac Blanc à l’abris des regard indiscrets (car parc protégé). On repart et 20 min plus tard, vue imprenable sur le Lac Blanc, seuls au monde. J’explique à Oli les règles du bivouac sauvage : rester discret, hors des regards des randonneurs, sans trace, et se trouver un endroit plat. Pas facile dans ce pierrier ! Mais on finit par trouver un endroit de malade avec vue sur lac ! TROP BEAU pour être vrai. On jubile tous les deux. On ne souhaite quand même pas planter la tente tout de suite et on décide d’encore monter au Col du Soufre (ce n’est pas tous les jours qu’on est ici !). Arrivée vers 19h au Col du Soufre après des rencontres inédites de bouquetins (repérés grâce à Olivier !). Vue lunaire au Col mais ca caille ! C’est le paradis ici, me lance Olivier. Les langues se délient, les discussions s’approfondissent au gré de la montée. On imagine ensemble ‘notre paradis’ après la mort où tous nos amis se retrouveraient en montagne ! On sourit, on imagine Charly nous retrouver et nous dire ‘depuis le temps que je vous attends’ ! Quelle paix de pouvoir parler de tout avec son fils, cette complicité qui continue de se tisser en montagne… Il me demande mes rêves, mon paradis, mes plus belles courses, mes plus dures courses et je sens qu’il s’inspire … Juste magique ! Merci Pierrot de m’avoir permis ces moments uniques ! Et ca grimpe, ca grimpe ! Retour vers 20h30 pour planter la tente, avaler nos spag’ froids ! La nuit sera bonne, ça c’est sûr !

Jour 2 :

On n’en a pas encore assez. On décide de repousser jusqu’au Col du Soufre car il fait plus dégagé ce matin ! Toujours tout seuls, on pousse même jusqu’à l’approche du Glacier de Polset. Une fois de plus magique (on n’en revient pas de l’intensité) : on se retrouve nez à nez avec 16 bouquetins si peu farouches. DINGUE. On est trop gâtés ! Quel bonheur cette montagne, quel dépaysement, quelle quiétude, quel émerveillement pour petits et grands.

Vers 11h, redescente au Refuge du Roc de la pêche où Jeanne, Elise et Pierre nous attendent pour le pique-nique. Quelle super épopée. Je ne sais pas de nous deux qui est le plus heureux. Ca plane pour nous, avec toutes ces rencontres de bouquetins, marmottes et cette intense complicité. Sans oublier la fiérté d’Olivier d’avoir vu tant de bouquetins et de marmottes… Ses sœurs s’en souviendront et en baveront un peu aussi d’ailleurs…

Jour 3 :

Jeanne retrouve doucement son énergie et me fait clairement comprendre avec son air révolutionnaire qu’elle aussi, aimerait partir juste avec moi faire une grande aventure !-). Je la prends au bond. Après notre montée au refuge des Barmettes en famille, je lui lance après la pause midi : « Ca te dit d’aller au lac des Vaches à nous deux cet aprèm pendant que les autres redescendent déjà ? On reviendra en stop ». Sourire jusque derrière les oreilles. On se met en route et Jeanne guette la moindre marmotte mais rien ici.

Mais vue imprenable sur la Grande Casse et l’Aiguille de la Vanoise. Trop chouette de partir à nous deux ! Ca papote, ça questionne, ça papote et cela ne s’arrête jamais de s’inspirer… Belle montée, impressionnante Jeanne !

Motivation tellement débordante qu’au lac, je lui dit : cela te dit d’essayer le Refuge du Col de la Vanoise ? Et on redescend quand tu veux ! On est en petit T-shirt, ca commence à cailler ferme mais Jeanne ne change pas d’avis ! GO ! Arrivée glorieuse vers 18h au Refuge avec vue imprenable sur le lac Blanc. Trop fière d’elle, je ne croyais pas un instant qu’on arriverait jusqu’ici ce matin. Depuis le temps que j’entends parler de ce refuge ! Je m’attendais à de la neige mais ce n’est que du roc !

Jour 4 :

Envie de bivouac en famille cette fois-ci et avec Sunny, notre chien pour pousser l’aventure plus loin ! Départ Champagny-le-Haut, direction Refuge du Plan des Gouilles ! Soudaine envie de retourner à ce refuge où j’ai fait ma première ascension avec Pierrot en 2005, au Grand Bec. 17 ans après, 3 enfants et un chien. Si ce n’est pas magique ça !

On prend l’itinéraire par le Chalet de Méribel ! Belle longue journée de marche avec des sacs à dos bien costauds, Jeanne en a un peu chié sur la fin mais tout s’oublie à l’arrivée !! 18h, accueil super chaleureux et jeu de piste avec la gardienne. Le refuge n’a pas changé ! Quel bonheur de se retrouver ici avec toute sa famille Et super carotte, notre chien ! Trop gai de le voir tracer sur ces chemins de randonnée. Excitation partagée !

Bivouac à 100m du refuge pour les 3 enfants et Sunny, à la belle étoile pour Pierre et moi (on n’allait pas porter deux tentes quand même…). Ambiance unique !! Et trop chanceuse de pouvoir faire cela en famille, avec Pierrot et Sunny cette fois-ci !-).
Belle soirée dans ce petit refuge. Le lendemain matin, c’est Elise qui veut monter avec moi sans les autres ! Haha, je ne m’y attendais pas après la grosse journée d’hier. Mais OK, Elise : « on va voir le Grand Bec, où j’ai emmené Papa il y quelques années ? » Oh ouiiiii avec un sourire jusque derrière les oreilles. On se met vite en marche mais l’élan d’Elise (7 ans) est vite rattrapé par la réalité du terrain !-). Ca monte ferme ici ! ‘Maman je veux redescendre… ». Et c’est là que cela devient intéressant : … on invente des jeux ni oui, ni non…et je lui parle de moi aussi qui voulait m’arrêter à l’Abri Valot dans l’ascension du Mont Blanc et de mon frangin qui m’a relancée avec un bout de fromage en me disant : « on n’est pas venu ici pour rien, prends ca et on y va à ce mont blanc ! J’explique à Elise que j’avais envie de descendre mais que j’avais tellement envie de faire confiance à mon frère qui me connait si bien… J’ai bouffé et j’ai été jusqu’au sommet (sans cabine !) et que j’étais si heureuse et fière là-haut ! Elise m’écoute, et continue surtout à marcher !! Et puis hop, deux bouquetins passent devant nous, c’est l’euphorie !! Elise a retrouvé la pêche et sait pourquoi elle est ici ! C’est trop beau, et la neige du glacier qui apparait !! Elise galoppe, s’émerveille, est trop heureuse de toutes ses découvertes. On arrive jusqu’à l’attaque du glacier. La, ce n’est plus la motivation qui manque mais le matos de glacier !-). Merci Elise pour ces beaux moments, ton énergie, ta persévérance et ton attention. C’est toi qui a vu les chamois ! !

MERCI à chacun de vous. C’est grâce à Olivier, Jeanne et Elise que j’ai vu tant de chamois…ils ont un bien meilleur œil que moi ! MERCI mes trésors pour ces si beaux moments de complicité dans cette immensité !