Petit Viking couloir

22-31janvier 2000

Julien, Gauthier, Nico et Dom


Samedi 22 janvier 2000 : Arrivée

Arriv&eacutes; à Chamonix, nous avons fait quelques courses, essentiellement chez Snell. Ben tiens… Nous avons ensuite retrouvé François-Xavier et Quentin qui terminaient leur semaine de cascade de glace et nous avons passé un bon moment avec eux. Ils avaient l’air ravis de leur expérience mais aussi visiblement fatigués.
Installation dans la grange et organisation. Nous mettons de l’ordre en nous jurant de le garder. Nous montons la tente pour avoir plus chaud à l’intérieur. Il fait -10C (-15C pendant la nuit), mais est-ce une bonne idée ?

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Dimanche 23 janvier 2000 : Grand Montet

Cette fois nous partons vraiment, ski aux pied vers le col des Grands Montets. Il nous faut littéralement skier sur des troncs abattus par la tempête pour arriver à pied d’oeuvre. Il neige.
Nous choisissons la cascade “Torrent”, réputée facile. Nicolas l’a faite l’année passée mais cette année elle est vraiment nettement plus dure, trop dure sans doute pour un premier jour. Nous arriverons au dessus mais Nico doit sortir toute sa science pour installer un Abalakov et redescendre dans le noir en rappel avant d’entamer une mémorable mais épuisante descente à ski.
Julien s’en souviendra longtemps.

Lundi 24 janvier 2000 : Crèmerie, Argentière

C’est juré nous allons y aller un peu plus mollo. Direction la Crèmerie.
C’est évidemment ici que nous aurions dû commencer. Le ciel est bleu. Nicolas grimpe avec Julien et le pousse en tête dans une longueur. Grande première pour lui ! Dom grimpe avec Gauthier qui se réconcilie avec la glace.
Superbe journée vraiment, mais il fait toujours plus froid.

chatelard2_bigMardi 25 janvier 2000 : Chatelard, Suisse

Cette fois nous passons la frontière pour aller grimper à Chatelard.
Secrètement nous espérons rencontrer Catherine. Le site est superbe, surtout ce gros cigare de Frigor (15m et 90 degré) sur lequel nous installons une moulinette à la fin de la journé. Cette fois nous sommes fin prêt.

Mercredi 26 janvier 2000 : Refuge d’Argentière

Qu’est-ce qu’il fait froid dans ce pays !
La météo a résolument viré à l’anticyclone hivernal.
Impossible de ne pas prendre le créneau. Nous partons pour le refuge d’Argentière à partir du téléphérique de Lognan (il nous en coûtera 42 FF par personne). La montée avec nos sacs est longue mais superbe. Nous mettons 5 heures pour rejoindre le refuge depuis Logan. Bon ok on n’a pas gazé mais le spectacle est si beau sur ce glacier délaissé par les skieurs à qui on a refusé l’accès au Grand Montet pour cause de manque de neige.
frigor_bigEt c’est vrai que toutes les faces nord sont sèches archi séches.
Dans le fond le Petit Viking nous sourit entre le mont Dolent et le Triolet. Mais nous croisons deux anglais qui decendent à skis et qui nous refroidissent un peu. “Petit Viking? That was our destination, but it is too damned cold here for British.”
Gardons le moral, on verra demain…

Au refuge nous sommes rejoints par deux Ecossais, skieurs fous qui veulent descendre le col des Courtes. Ils ne partiront jamais. Nous, nous passons la soirée à remplir nos estomacs et nos gourdes d’eau. Ca prend un temps fou de faire fondre cette neige mais pas mal ce “Chili Sin Carne” !
Au dortoir Nicolas bats tous les records de pets. Même les couvertures s’envolent en réponse à ses ardeurs.

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Jeudi 27 janvier 2000 : Goulotte du Petit Viking, pointe Domino

4h30 le réveil sonne. Il nous faudra 1h30 avant de sortir du refuge. C’est là que l’on voit que nous ne sommes pas encore des pros.
La montée sera longue et pénible. Difficile de dire pourquoi mais il nous faudra deux heures et demi pour arriver à la rimaye. Pourtant nous n’avons pas l’impression de traîner.

rimaye_bigParlant de Rimaye, celle qui nous attend est vraiment impressionnante. Il y a deux possibilités, soit à l’extrême gauche le long de la parois ou bien à droite mais alors il y a une longue traversée un peu craignos. Dom choisi la gauche mais le pont de neige est très fin. Il s’élance mais tout est mou. Creuser des marches dans de la neige molle sans trop bouger. Essayer de se hisser à l’aide de piolets qui s’enfoncent. Tout cela est une question d’équilibre. Ca passe !
La deuxième rimaye elle est en glace pure dont une belle broche enfin nous sécurise.
Julien passe sans problème en second en taillant de bonnes marches. Nico s’élance en tête de la deuxième cordée sans problème. Gauthier lui fait le plongeon et doit se faire descendre jusqu’au fond pour parvenir à en remonter la paroi. Pendant ce temps Julien et Dom foncent en corde tendue jusqu’au début réel des difficultés : 350m de goulotte dans une glace “en polystirène” dira Nico (plus 100m de mixte).
Le ciel bleu, le crissement des piolets et crampons sur la glace, le froid vivifiant et des regards echangés…. que dire de plus ?

Nous n’arriverons pas au dessus (mais ça le même le topo l’avait dit) et sagement à 15h30 nous entamons les rappels.
Il fait froid vraiment froid.
Dom doit attendre la deuxième cordée qui montait à un relais et choppe un coup de froid. Il doit bien faire -20C mais le spectacle du glacier d’argentière est incroyable. Le bonheur se lit sur les visages.
En bas, Dom congelé préfère envoyer Nico installer l’Abalakov. Cela traîne un peu et Gauthier et Julien s’activent autour de Dom pour le réchauffer. Merci les gars !
Finalement, le dernier rappel est installé. La corde est assez longue pour directement sauter la rimaye.

viking_bigIl ne reste plus que la descente à ski. Elle est longue cette descente.
Julien retient la leçon et fait une partir à pied, les autres dégustent la poudreuse de “très, très près”.
Et puis il faut déchausser et remonter au refuge. Nico est à bout. Il faudra toute l’insistance et l’aide de Julien et Gauthier pour ficeler son sac et le ramener au refuge. C’est qu’il a négligé de boire pendant la montée, ce bougre de petit Nicolas.
Gauthier lui découvre avec horreur que ces oreilles ont triplé de volume. Il ressemble à E.T. Au refuge Nico dévore tout ce qui lui tombe sous la main et Gauthier évoque tous les scénarios possibles concernant ses oreilles. Dom lui est déjà au lit, dire que sa mère l’a toujours appelé Domino. Si elle savait ce qu’il vient de faire aujourd’hui…

En plein nuit Gauthier se met à hurler : “Non, non, non faut bouillir l’eau à 100 degr&eacutes et je ne veux pas que l’on me coupe les oreilles”. Il ne se calmera que lorsque Dom lui dira : “T’en fais pas Gauthier, on fait de superbe prothèses aujourd’hui…”
“T’es sûr ?” lui répondra Gauthier avant de replonger dans un profond sommeil mérité.

Vendredi 28 janvier 2000 : Descente et Sauna

chatelard1_bigGrasse matinée. De toute façon il n’y a plus d’essence.
Heureusement qu’il y a de l’alcool à brûler qui reste dans une caisse.
Nous avons soif et faim.
La descente est folklorique. C’est que c’est vraiment pas facile de skier avec des chaussures de montagne dans la poudreuse.
Julien prend vraiment son pied, enfin façon de parler.
Une fois à Lognan Gauthier plonge sur une immense pinte de coca un peu comme au temps du Mac Do en Allemagne.

A Chamonix nous nous offrons un sauna et Nico doit louer un superbe petit moule couille noir à 30 FF.
Dur, dur avec tous ces jolis minois en maillot de bain toutes droites sorties d’un conte de fée… même Dom ne parviendra pas à se retenir et laissera s’exprimer son fort intérieur.

Retour dans la grange avec un menu de fête :

  • Entrée : fondu au fromage
  • Plat principal : huit steacks cordon bleu avec une boîte de petit pois complètement gelée

Sans oublier le vin chaud.
Ah ce qu’il est bon de se retrouver chez soi…

Gros dodo.

Samedi 29 janvier 2000 : Les copains de Passeport Expé du Grand St Bernard

chatelard3_bigIl fait complètement dégueulasse, un vrai temps à aller rejoindre les copains au grand Saint Bernard pour un weekend de ski de rando.
A 17h, nous arrivons heureux au Grand St Bernard où nous accueille la bande à Béné ainsi que la bande à Julien H. (la gars du saut à surf du site web).
Nous logeons sous tente sous les regards ébahis des suisses, enfin tous non car Dom craque et préfère le lit douillet de bons p&egraves; à moins qu’ils ne s’agissent des world famous David’s farts … from David, the champ of the world.

Dimanche 30 janvier 2000 : Combe de Barasson

Il neige toujours autant et nous montons la combe de Barasson.
Dom se lance dans une géante séance de Yoga dans la Crypte et puis toute la bande redescend dans le noir à la voiture. Heureusement qu’ils ont mis tous ces piquets les bon pères car c’est franchement pas évident…
Dur ensuite de résister à l’idée d’une petite fondue à Orsière. Le budget de l’expé s’en souviendra mais c’est pas grave on mangera le spaghetti mardi au souper Escalade à Louvain-La-Neuve…

Le retour au Buet est un brin déprimant. Il a plu pendant tout le weekend et nous enfonçons à chaque pas sur le chemin de la grange Burnet, là même où nous skiions il n’y a pas deux jours.
Nico met de l’ordre et renverse une gamelle. Il pousse un hurlement en voyant de l’eau gicler par terre: “DE l’EAU “. Nous qui étions habitués à de la glace en permanence….
Vite au lit ! Ce n’est qu’un vilain cauchemar.

Lundi 31 janvier 2000 : Le printemps

Il fait beau mais vraiment chaud. Tout fond. On se croirait au printemps.
Pas question d’espérer faire de la cascade de glace aujourd’hui.
L’heure est au retour.
Il faut charger la bagnole. Retour! Merci les routiers pour les bouchons !