A partir du 2 septembre (ou dans ces eaux-là) : un maximum de grandes voies à Cham.

Camp de base : le traditionnel chalet de Burnet au Buet.

Personnes senties ou pressenties : Béné, Greg et Delph, Jim & Véro, Paul André, Antoine, Yann.

Arêtes Forbes Septembre 2004, le récit

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Voici le récit d’une expé à Chamonix en Septembre 2004.
Bivouac improvisé et petit tour en Hélico aux frais du contribuable français.

–  » Le récit, le récit, on veut le récit, …le récit, le récit, on veut le récit….  »
– « oui, oui les ptits gars, on va se calmer… Le récit ? avec tous les détails croustillants ?
– » OOOUUI !! »
Il était une fois… une expé !
Il était une fois 4 jeunes qui en avaient marre de parler ou de rêver de montagne… mais qui rêvaient d’agir, de passer à l’ACTION !
De Belgique, on avait donc préparé l’expé ; au programme : Dent du Géant, Arêtes de Rochefort, Aiguille du Tour, Tour Ronde…
Et avec tous les bons conseils du CAF, on avait confronté 3 topos, fait les photocopies pour être sûr de bien cerné l’itinéraire …
Un beau matin, on est parti Quentin et moi, direction Cham, notre terre de pélerinage à tous, pour rejoindre Greg et Delph qui avaient pris du bon temps à 2…
Arrivés à 17h, remplissage de gourdes, prépa des sacs, 1, 2 et 3 Top chrono on s’est lancé dans la montée du refuge Albert 1er (nostalgie pour notre royauté!) pour rejoindre les 2 tourtereaux…
Arrivée au soleil couchant… vue imprenable, ambiance ambiance…
On nous dit que les arêtes FORBES sont en bonnes conditions ! Cool !! Vachement plus allèchant que l’ailguille du tour et surtout vachement moins fréquenté…
On dit OUIIII !!
Première grosse erreur : on n’avait que le topo neige, glace mixte sur cette course… INSUFFISANT, trop résumé !! GALERE ….

JOUR 2 : lever à 2h du mat’ après une nuit pleine de ronflements (vive la tente!)… tôt selon les bons conseils du CAF : matinal = sécurité…
Traversée du glacier, en crampons et encordés, fin de la marche d’approche avec 30 min d’avance (sur 6h) , nickel !
Ascension du premier couloir pour arriver au niveau des arêtes… pente à 50°, vues imprenables, traversées de crevasses superbes (toujours belles de l’extérieur ! ) , glace… ambiance ambiance…
Traversée des arêtes : c’est là que ca commence à se gâter ! :
– dans le topo, une seule indication : « après le dernier gendarme, prenez le couloir neigeux le plus large… »
grosses erreurs :
– pas d’évaluation de timing
– des gendarmes, quand il n’y en a plus, il y en a encore… c’est comme les flics, ils se cachent et réapparaissent toujours quand on ne s’y attend pas !
-chercher un couloir de neige dans un tapis neigeux, c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin…
-on a fait plusieurs relais alors qu’il fallait faire TOUT corde tendue.. vitesse= sécurité
-on ne se connaissait pas nos niveaux techniques et tout le monde n’aurait pas su faire corde tendue en toute sécurité…
Bref, arrivée18h30 au vrai sommet, après avoir escaladé tous les gendarmes !!
On continue de foncer (no stop!) Reste 4-5 rappels pour arriver à la rimaye, la traverser et une fois qu’on est sur le glacier; ca devrait passer (crevasses bien visibles…)
Mais vers 19h45, toujours dans la descente, le soleil semble vraiment vouloir se coucher rapidmemnt…
ON FAIT QUOI ???

1° installer les rappels dans le noir ? oublie, tu vois rien…
2° appeler l’hélico ? oublie, dans la vallée il fait déjà nuit…
3° Bivouaquer ? saisis l’occaz ‘ … CA VAUT LA PEINE !!
–> pour les ronfflements de Quentin, ca vaut la peine
–> pour dormir sous un tapis d’étoiles avec une vue imprenable sur Cham’, ca vaut la peine
–> pour voir Béné déchirer la couverture de survie neuve, ca vaut la peine
–> pour voir Delph dorloter Greg qui caille toute la nuit, ca vaut la peine
–> pour souper des parovitas secs à la place d’une pizza à Cham, ca vaut la peine
–> pour apprendre à faire un tapis de corde pour s’isoler de la neige, ca vaut la peine
–> pour dormir accroché à un relais sur coinceurs, ca vaut la peine
–> pour dormir les jambes dans le sac à dos, ca vaut la peine
–> pour apprendre que la couverture de survie, ca vaut pas un bon sac de couchage, ca vaut la peine
–> pour faire ses besoins à moins d’1 m des autres et assuré , ca vaut la peine
–> pour penser à tous ceux qu’on aime et à la vie qui est si belle, ca vaut la peine
–> pour se serrer les coudes, ca vaut la peine
–> pour grelotter toute la nuit et pas dormir une msec, ca vaut la peine
–> pour demander toutes les 20 min quelle heure il est, ca vaut la peine
–>pour se souvenir de son expé sous la neige avec dom, jeff, jeannot, jul et martin, ca vaut la peine
–> pour dépasser ses limites et savoir que c’est possible, ca vaut la peine
–>pour attendre l’hélico depuis 6h25 du mat’, en entendre 10 passer dans tes oreilles et finallement ne le voir débarqueer qu’à 8h45
–>pour aprendre que les heures les plus froides, sont celles juste avant le lever du soleil (6-7h)
–> pour faire un tour en hélico gratos dans un paradis glacier, sous un ciel bleu, ca vaut TROP la peine
–> pour avoir une discusssion avec les gendarmes de haute montagne, autour d’un bon café, t’entendre dire que tu as bien géré cette expé si complète et que le bivouac fait partie de la prépa de l’expé
–> pour faire des erreurs pour ne plus les faire après, ca vaut la peine

BREF, tu l’as bien compris ce bivouac en valait trop la PEINE !!!
Alors ami curieux, vas voir les arêtes Forbes dans le topo ‘les 100 plus belles du mont-blanc’, prépare ta course avec au moins 2 topos, prépare ton bivouac et tes bonnes laines, et FONCE !!! !

Au plaisir de rivivre d’autres belles aventures, avec moins d’erreurs, ca vaut encore plus la peine !
Béné !