Quatres jours, de Forbach à Hausach, en autonomie sur le Westweg (Forêt Noire, Allemagne)

Histoire :

Bonjour ! Nous sommes deux sœurs : Daphné (19) et Ségolène (23). Nous rêvions de partir en montagne ensemble, et une opportunité est arrivée fin juillet, quand Ségolène est rentrée de camp pionniers et que Daphné avait un peu de temps également. Notre 3ème sœur Garance (20) devait nous accompagner aussi mais finalement ça ne s’est pas bien mis.

Le but était donc de partir quelques jours en autonomie en montagne mais nous n’avions encore rien planifié ! Nos parents partaient en weekend en amoureux dans la forêt noire, maman nous vantait les mérites des GR la bas et nous nous sommes donc laissé tentées, en abandonnant nos rêves de vallées plongeantes et sommets montagneux.

JOUR 1 :

Nous sommes parties de Forbach vers 9h30. C’était le 27/07/2019, canicule dans toute l’Europe, il faisait 38°C. La première montée s’est bien passée, on avait encore mal nulle part, mais il y avait quelques gros sapins tombés en travers du chemin. C’était assez compliqué d’escalader ces obstacles avec nos gros sacs mais on s’en est sorties avec une banane écrabouillée et un peu de sève sur les vêtements. On a fait une pause en haut (à 100 m d’un endroit de pause avec bancs etc, qu’on a repéré seulement après). Ensuite douce descente, passage devant un refuge fermé mais avec eau non potable et miroir à selfie. Vue sur le Herrewieser lake, super beau. Descente vers le lac, qu’on atteint jamais à moins de faire un détour. Remontée dans les arbres après quelques kilomètres sur un large chemin blanc. Pause avec vue sur un banc : Zweiseenblick, 940m et dégustation de pomme.

Arrivée en haut à Badener Hohe à 1002m, grande tour, très belle vue du haut de celle ci. Premier repas de midi (Parovita vie <3 ). Redescente vers Sand, (plutot laid, traversée d’une route.). Dans la descente on croise une « House for friends of nature » et on se ravitaille en eau potable pour la première fois grace a une dame très gentille. A Sand, Daphné a ses premières cloches. On mange un biscuit Maria à côté d’une barrière rouge et blanche non loin d’une route.

Montée vers Hochkopf. Superbe vue. Rencontre un couple de français qui prend une photo de nous et nous rappelle que le bivouac est interdit, eux, ils logent dans leur van. Descente sur Unterstmatt, sur un parking. Ravitaillement en eau, demande pour un endroit de camping mais peu de succès. On continue 1,6km sur la Westweg vers un resto « Gasthaus Ochsenstall ». On repère un chalet de télésiège non fonctionnel et du même coup on rencontre Marcus, père de famille, qui comme nous cherche ou planter son tarp. On papote un peu avec lui, puis on monte la tente derriere le chalet. On mange un riz-poivron délicieux en parlant voyage avec Marcus. Puis, en avisant l’orage, il décide d’explorer le chalet pour chercher un meilleur abri contre la pluie, puis de rentrer dormir dans son camping car. On décide de dormir dans le chalet nous même. Nuit de bade : orage, légendes et petite souris qui grimpe sur Daphné. On s’endort enfin à 6h du mat.

 

JOUR 2 (28/07/2019):

Départ super tardif : 10h30. Daphné à plein de cloches et Ségo mal aux épaules à cause de son sac. Daphné met plein de tape et en route. Ravitaillement au resto en haut (Le batiment de droite nous envoie bouler mais ils remplissent joyeusement nos gourdes à gauche.) On découvre le Hornisgrinde, le plus haut sommet du Nord de la Forêt Noire. Très beau mais un peu brumeux. Une immense tour de télévision se matérialise soudain dans la brume ! Rires et surprise. Douce descente vers le Mummelsee. Il y a soudainement BEAUCOUP PLUS de touristes/marcheurs, dans les 5km à la ronde. On se lave dans le Mummesee, devant les touristes amusés et intrigués qui circulent en pédalo sur le petit lac. On repart, descente vers un skilift puis remontée SUR une piste de ski (Attention de pas perdre la trace qui tourne abruptement à droite.) En haut de la piste super beau sentier sur plusieurs km. On mange une pomme à un croisement avant de continuer. Il y a de nouveaux quelque sapins couchés sur le chemin. Les vues sont dingues. Arrivées à Bamstader Hutte après quelque temps. On continue vers la vue « Wildsee » et on s’arrête sur un banc devant la vue, il était temps. On mange notre repas de midi et on fait une bonne pause. Ensuite on redescend sur une piste de ski, à côté d’un remonte pente en marche, et on se ravitaille en eau en bas. On traverse une rue rapide, et on remonte une pente à côté d’une piste de bobsleigh. Montée entre les blueberries en longeant la voie rapide qu’on ne voit pas mais qu’on entend tout de même : dommage ! Pause en haut sur un banc. Découverte du Schlipkopf ! Meeega belles vues mais on est fatiguées et on sait pas encore ou on va dormir ce soir. On suis le Westweg vers Alexanderschanze mais on s’arrête environ 7-8 km avant, en découvrant une magnifique vue panoramique avec une table, des bancs et l’endroit idéal pour planter la tente. En plus il y a des nuages menaçants qui approchent. On monte la tente, prépare le repas, tout en voyant les gros nuages qui se rapprochent rapidement ! Je termine la cuisson des lentilles sous la table sous une pluie battante folle. On craint un instant que la tente se fasse inonder mais la terre est sèche et absorbe la pluie heureusement. On mange les lentilles dans la tente, puis on chill, lit un peu et on s’endort au rythme des gouttes sur la toile extérieure.

 

JOUR 3 (29/07/2019):

Bien meilleure nuit que la veille ! Mais au réveil, il pleut toujours et il fait froid. Il semblerait qu’on soit complètement enveloppées dans un nuage. Contortions sous la tente pour faire notre sac, s’habiller, dégonfler nos matelas et manger des granolas. Depart vers 10h, enveloppées de brume, on ne voit pas au dela d’un rayon de 3m, c’est complètement dingue. 0,5km de marche jusqu’à une bifurcation qui indique 7,5km jusqu’Alexanderschanze. On croise une hutte peu après. On avance d’un très bon pas mais il fait vraiment froid et on est très rapidement trempées. Tout est mouillé, même le sol, donc dur de prendre des pauses. On loupe beaucoup de paysages qui ont l’air magnifique parce qu’on ne voit RIEN. (Bancs et plaques explicatives). On passe à côté de Alexanderschanze sans nous en rendre compte et on mange une pomme, accroupies. On décide de faire les 5km suivant jusqu’à la Hilda Hutte. Après encore un peu de bade mais à bonne vitesse on y arrive ! Hourra ! Petite cabane avec 3 murs, des bancs et un toit en bois. On mange une soupe, du thon et des parovitas. 2 Allemandes bien mieux équipées que nous arrivent et nous disent qu’il fera beau demain ! Trempées et frigorifiées on décide de passer le reste de la journée la, et de se taper les 28km restant le lendemain. Encore un peu de lecture à haute voix, on sèche lentement, mange de pate au pesto, recueille l’eau de pluie, monte la tente et puis dodo !

 

JOUR 4 (30/07/2019):

Sous l’abri de la Hilda-Hutte nous avions mis un réveil à 5h dans le but de partir à 6h, mais on ne l’entend pas et on se lève à 6h30. Bcp de choses sont toujours humide, le nuage est toujours la mais il ne pleut plus. Début de marche en forêt en se mouillant les pieds déjà mouillés et en racontant des histoires. Le soleil commence à poindre petit à petit et fait briller les gouttes d’eau sur les herbes sauvages et les toiles d’araignées, comme une multitude de petits diamants éphémères. C’est vraiment magnifique. Les rayons du bonheur !!! (Je n’exagère pas, il faisait toujours froid et mouillé). On dépasse 2 autres « huttes » une 1,5km après la notre et une a coté d’une arche du Westweg. Après un peu de marche dans les bois, on se pose sur deux des 3 énooormes chaises disposées au sommet d’une colline près d’une Gasthaus. Soleil, bonheur. Après 1 pomme et 1 snickers on se remet en route. On repasse à coté d’une hutte avec point d’eau, pleine de jeux, parking et panneau d’explication pour le stretching de marche nordique. Il reste 13,5km pour Hausach. On marche encore un peu et puis soudainement il reste 18 km pour Hausach !? On se dit qu’ils se sont surement trompés de panneaux et on continue à avancer. En fait, il y a une bifurcation un peu avant : il y a une variante du Westweg qui bifurque vers le Brandenkopf, mais qui rallonge considérablement le trajet. On suit des losanges jaunes qui nous ramènent sur le chemin classique et arriver plus rapidement à destination. On a faim et mal aux pieds/au dos. Un peu le bade. On s’arrête au milieu de la foret pour sêcher nos pieds encore humides et on mange le repas de midi. Un petit allemand en salopette coupe des arbres. On se remet en route. Après plusieurs kilomètres, grand dilemme : soit on continue à suivre notre Westweg et il reste alors 6km vers Hausach avec un « cliff » à traverser, soit on bifurque sur un chemin de losange jaune pour n’avoir plus que 4km vers Hausach. On le joue a la courte pomme de pin et on gravit le cliff. Montée rude mais vue magnifique d’en haut, c’était clairement le bon choix. ON écrit une note dans l’agenda qui s’y trouve puis on descend vers la petite ville en contrebas en suivant les panneaux, sur des petits chemins qui longent la forêt en faisant des angles droits. En suivant notre chemin tout d’un coup celui ci se transforme en forêt dense. Il y a encore un semblant de piste mais cela paraît bizarre. On continue d’essayer de suivre le chemin mais il vaut mieux ne pas s’égarer en pleine foret. On remonte de quelques mètres pour rejoindre un autre chemin. Celui la nous amène vers un autre village. Pas chaudes faire un énorme détour ! on allume alors notre GSM pour la première fois depuis 4 jours et on vérifie Google maps. On continue alors sur un chemin d’élagueur, on traverse une voie rapide, avance sur un ravel en plein soleil et on finit par retrouver le Westweg qui arrive dans Hausach, après avoir fait un bon gros détour.

On demande alors à une maison si on peut planter notre tente dans leur jardin, Hausach est une petite ville et on doit prendre le train le lendemain matin. Les proprios nous montrent que le parc en face de chez eux est public et qu’on peut s’installer la, ce qu’on fait. Avant d’aller dormir le proprio nous amène 4 bières de 0,50l pour « bien dormir » et nous souhaite une bonne nuit. Dodo dans un parc à côté de l’église et de la rivière.

 

JOUR 5 :

On se réveille à 7h, défait la tente, refait les sacs et on se fait inviter par le couple Allemand de la veille. On va manger nos granolas (qu’ils qualifient de « bird food ») chez eux, avec un petit thé à la menthe et du miel fait maison (sisi !). Malgré la « barrière » de la langue (Ni Daphné ni moi ne parlons Allemand couramment) on bafouille tantot en Anglais, en Français ou en Néerlandais et on discute longuement à grand renfort de gestes et de fous rires. A 9h on part prendre le train, de Hausach jusqu’à Offenburg. De la, un autre train jusqu’à Strasbourg, en France, puis un 3ème train jusqu’à Luxembourg, puis jusqu’à Ottignies, ou on arrive à 17h40. Une jolie aventure, à refaire !