Grandes parois et terrains d’aventure
Si il y a des semaines bénies des dieux, celle-ci en était une. Avec Matthias nous avons passé dix fabuleux jours d’escalade complice dans les terrains d’aventures des Dolomites. La météo fort clémente nous a ouvert toutes les portes.
Suivant le plan initial, nous avons progressé en douceur pour apprivoiser étape par étape l’austérité grandiose des lieux.
Nous avons tout d’abord enchaîné les 13 longueurs de la Spigolo del Velo à la Cima de la Madonna au dessus de San Martino di Castrozza. Le rocher de cette arête est magnifique et la difficulté de l’escalade parfaite pour notre mise en jambe. Un vrai régal!
Nous avons ensuite découvert le site des “Cinquo Torri” au dessus de Cortina d’Ampezzo: 3 jours d’apprentissage pour Matthias et de réapprentissage pour moi à l’escalade en terrain d’aventures avec pose de coinceurs et friends. Il y a de tout dans ce site que nous conseillons vivement. Des voies d’escalades sportives équipées aux longues voies semi – équipées en passant par les classiques, il y en a pour tous les goûts. Je retiendrai les 8 magnifiques longueurs de la voie classique “Miriam“.
Nous étions donc prêts et après un peu de repos, histoire de laisser passer nos toux respectives, nous avons osé nous approcher de la Cima Grande di Lavaredo et sa voie Comeci-Dimai. Dès le repérage, la verticalité de cette face nord nous impressionne mais oui nous sommes bien prêts et on y va !
Après un lever à 3h30, histoire d’être parmi les premiers sur cet itinéraire somme toute assez fréquenté, nous avons progressé en doudoune tout au long des 17 longueurs de cette face nord. Toutes les longeurs sont verticales et oscillent entre le 4c et le 6a+ avec toutefois une longueur clef en 6b+. L’escalade y est de pure beauté mais physique. C’est avec plein de respect que l’on pense aux pionniers Comici et Dimai avec leurs espadrilles et coinceurs en bois (dont certains encore visibles).
Après l’ascension, la descente reste un gros morceau et ce n’est que vers 21h30 que nous retrouvons la voiture. Je ne pense qu’à une chose: dormir. Matthias lui s’empiffre une boite de ratatouille niçoise.
Voilà j’ai encore un peu de peine à émerger de cette aventure. Cette ascension restera parmi mes plus belles journées d’escalade complice, avec un Matthias aussi impressionnant que cette face nord. Simplement merci!