Voici l’histoire de 4 joyeux lurons voulant aller gambader dans la montagne. Ce récit relate cette épopée à travers monts et vaux.

Jour -1: Préparatif

On se retrouve chez Barto la veille du départ histoire de faire un petit inventaire du matériel qu’on prend. On a prévu de faire pas mal de choses différentes durant cette semaine du coup on prend pas mal de matos: matériel d’alpi, grande voie, via ferrata,… Ca en fait du matos quand on part à 4! On fait un petit tour au Colruyt histoire d’acheter du couscous, de l’huile d’olive et des Malheur 10 et un saucisson aux légumes (les herbes de provence c’est vert, les légumes parfois aussi, CQFD). Nous voilà enfin prêt pour une semaine à la montagne! Yihaa!

J-10h

Raph tombe à vélo en voulant éviter une étudiante sur son smartphone sur le chemin du Delhaize pour aller acheter du lait en poudre! Super pour le lait en poudre. Bref il a mal, mais la vie c’est du forcing. VDM

 

Jour 1-Roule Roule et bois du soft

Nous voilà en route pour les montagnes! En souvenir d’un petit retour du ski avec ces 3 lascars, nous décidons de réitérer ce magnifique concept que ce cher Raph nous a appris il y a un peu plus de 6 mois :La TOLE au soft. Le concept est relativement simple: acheter 3 litres de soft particulièrement mauvais (nous avons opté cette fois-ci pour 1,5 litre de Coca-Cola Cherry Light et de 1,5L de Pepsi Cherry Light) et le boire le plus rapidement possible. La première team a avoir fini sa bouteille à gagner. Bref c’est pas si facile (ce n’étais pas, si, facile tmtc) mais c’est plutôt efficace pour faire passer le temps lors d’un trajet et ça tient éveillé!

Nous avons décidé d’établir notre QG dans le chalet des grands parents de Stan qui se situe à Saint-Luc dans le Val d’Anniviers. La météo s’annonce assez mauvaise pour demain. La marche d’approche qu’on voulait faire le lendemain va devoir attendre. Les prévisions vers 2000 m c’est neige avec beaucoup de vent. Mouais, mais non merci. En plus Raph ne s’est toujours pas vraiment remis de sa chute à vélo, du coup une journée moins hard le premier jour n’est pas de refus.

 

Jour 2- Farniente et soleil’sk

La météo ne nous a pas menti, il fait bel et bien mauvais. On se lance dans la via ferrata de Moiry (TD+, LOL). C’est à ce moment là qu’une petite chute de neige des plus agréables vient nous caresser le visage. Askip, la neige était super ivre et montait la montagne au lieu de la descendre. Eh ben Super la neige pour Newton, je te remercie. (https://www.youtube.com/watch?v=nWTzZt4PAj8)

Arrivé à la table de pic nic suspendue de la Via Ferrata, on s’offre un petit goûter des familles sous la neige. Ambiance Noël avant l’heure.

TD+ LOL

TD+ LOL

De retour au chalet de Stan, on prépare la course du lendemain. On compte rejoindre le bivouac de l’Aiguillette de la Singla depuis Mauvoisin et le lendemain monter l’Aouille Tseuque. La marche d’approche s’annonce longue. Après plusieurs recherches sur internet on se rend compte que les conditions dans ce coin sont assez mauvaises. On téléphone au gardien de Chanrion qui nous dit que normalement ca passe. Le glacier est en mauvais état mais il est possible d’atteindre le bivouac. Par contre pour ce qu’il en est de l’Aouille Tseuque il n’en sait rien. On hésite beaucoup et finalement on décide de changer totalement de plan. On ira au refuge des Bouquetins dans la vallée d’Arolla pour trois jours avec comme objectif de faire une course d’arête et une course de neige jusqu’à la Tête Blanche.

 

Jour 3-Refuge des Bouquetins (a.k.a The Mordor)

Mordor

Nous voilà au départ d’Arolla pour une marche d’approche de 1000m de D +. Il fait magnifique et on avance bien. Pour atteindre le refuge il faut prendre pied sur le glacier (qui a bien fondu). La pente en rive gauche a l’air de passer facilement, mais pour l’atteindre il faut traverser le torrent. Après quelques recherches infructueuses d’un bon endroit pour traverser ce torrent, on décide de suivre une trace qui prend pied tout droit sur le glacier. On enfile nos crampons et je passe en premier. Le passage est très court mais bien pourri. Arrivé en haut je sens que ce passage pue un peu et décide de sortir une corde pour assurer la progression de mes copains. Ca leur évitera de prendre une douche froide dans le torrent plus bas. Bonne intuition, Raph glisse et se fait juste un petit bobo au pouce. “J’ai glissé chef”. https://www.youtube.com/watch?v=qZGEpxkrsqA

On continue notre progression sur la morraine et on arrive vers 17h au refuge. Arrivé la haut, Martin et Raph découvre ce refuge qui est magnifique perché au dessus du glacier. C’est aussi à ce moment là qu’on se rend compte à quel point le glacier a changé depuis la dernière fois ou Stan et moi étions venu. Le Col de la Tsa de Tsan, faible pente de neige facile à atteindre il y a deux ans à maintenant l’air inatteignable. Pour atteindre ce col il faut désormais traverser 3 rimayes successives dont la première est béante. Le col du Mont Brûlé que nous devons atteindre demain matin pour passer de l’autre côté du versant ne ressemble plus qu’à un vulgaire tas de caillou sans itinéraire évident. De l’autre côté du glacier, rien de plus réjouissant. Un glacier rocheux mène à des pentes raides en glace pour atteindre La Vierge ou L’Eveque. Nous décidons d’aller voir demain ce qu’il en est du côté du col du Mont Brûlé, en espérant que ca passe et qu’on puisse atteindre le sommet de la Tête Blanche.

Après avoir préparé nos baudriers et nos sacs, nous prenons l’apéro et commençons à préparer à manger. Pour l’apéro: du saucisson aux légumes accompagné d’une bonne Malheur 10 (merci Barto). Nous allumons aussi le gros poêle au centre de la cabane et buvons un bon thé. Après une heure, il fait bien chaud dans notre petit chez nous. Au menu pour ce soir: Couscous (bah oui) accompagné de sardines et d’une petite sauce champignon. Pendant notre repas, une cordée composée d’un guide anglais et de son client nous rejoignent. Le guide prépare une tartiflette qui diffuse une gourmande odeur de bon fromage dans ce petit refuge. Le client lui aime plutôt les repas frugales apparement: des patates natures cuites vapeur. Nous terminons notre repas par un petit verre de Génépi du Val d’Anniviers tout en jouant aux cartes et c’est déjà l’heure d’aller se coucher.

Soirée Mousse

Une dizaine de minutes plus tard, l’anglais à l’appétit frugale commence à gémir et à crier: CRAAAAMMMP, CRAAAAMPPP. Et c’est pendant un bon 20 minutes que le guide devra lui expliquer qu’il faut manger un peu plus que juste des patates natures, que le sel c’est important quand on a fait du sport toute la journée,… Raph qui était à l’extérieur à ce moment là pour faire des photos des étoiles au dessus des nuages, eux-mêmes au dessus de son trépied, se pose pas mal de questions sur l’origine de ces bruits? Serait-ce la transformation d’un Stan très très sauvage en loup garou? Bah non Raph, il faut une lune pour ça! Et elle est ou la lune? Bah oui, au dessus des nuages et de ton trépied. Nuage 1-Raph 0

 

Jour 4-Pierre qui roule

L1, Pierre qui roule

Nous passons une agréable nuit et nous réveillons vers 4h45. Un thé et un excellent muesli au lait en poudre (Merci Raph <3), et nous nous préparons à partir. Nous avons prévu d’arriver au pied du col dès qu’il fera clair afin d’avoir une bonne vision d’ensemble de l’itinéraire. Malgré que la glacier soit assez ouvert nous progressons bien jusqu’à la base du col. Aucun itinéraire ne semble évident et certaines parties sont très exposées en contrebas, (petites barres rocheuses et crevasses). Je décide de partir en tête pour voir s’il est possible d’avancer rapidement en posant quelques protections dans ce col (qui ressemble plus à un couloir). Le rocher est complètement délité et rien ne tient. Pas moyen de poser une seule sangle dans cet amas de pierre qui roule. Sur 40m j’aurai réussi à poser un friend, youpi. J’arrive tant bien que mal à poser un relai sur des caillou qui ont l’air d’un petit peu mieux tenir que les autres. Martin se lance dans la deuxième longueur et à la fin de celle-ci, on se rend vite compte que le retour sera fort problématique quand tout aura dégelé et qu’on devra descendre dans ces cailloux qui roulent… Bon c’était sympa mais vaut mieux redescendre. Du coup on entame la descente. A la fin de celle-ci, les cailloux commencent déjà à nous tomber dessus, on est plutôt content d’avoir rebroussé chemin.

 

Bon bah on fait quoi maintenant? Allons dire coucou à une crevasse! Nous passons une bonne partie de la matinée à faire des manipulations de corde, mouflage, sauvetage en crevasse et autre. Après ça on a encore nos jambes qui nous démangent un petit peu, on décide alors d’aller voir de plus près ce qu’est devenu le Tsa de Tsan que j’avais passé avec Stan et Chris il y a deux ans. Arrivé au pied de la première rimaye, le constat est saisissant, nous ne reconnaissons absolument pas l’itinéraire d’il y a deux ans, le glacier à tellement changé…

Coucou Elene 🙂

De retour au refuge, on se demande s’il est judicieux de rester encore une nuit ici pour tenter l’Evêque. La glacier à l’air bien pourri ce ce côté là aussi. Finalement, on décide de rentrer le jour même. Une descente au pas de course et nous voilà revenu à la voiture  de Barto vers 18h. S’en suivra un retour jusqu’au chalet de Stan afin de profiter d’une bonne petite douche et d’une bonne Chimay bleue.

 

Jour 5- Cham nous voilà

Il fait magnifique aujourd’hui et le temps s’annonce beau pour les prochains jours, nous nous mettons en route pour Chamonix avec pas mal de matos de quoi faire de l’escalade et de l’alpi. Nous voilà passé Martigny et je demande: quelqu’un à pensé à prendre les topos? Oupsi… Bon bah Raph tu veux surement t’acheter un topo non? “Problème résolu”. Aujourd’hui au programme: escalade en grande voie du côté des Aiguilles Rouges entouré de bouquetins. Martin et Stan se lancent dans une voie juste à côté de la nôtre. Deux voies de 6 longueurs un peu rando mais très sympa. On termine cette belle journée par deux voies sur l’Aiguillette d’Argentière ou Martin décide de continuer sa voie “un peu engagée” jusqu’au sommet de l’Aiguillette. Celle-ci passe par un joli pas dans le vide. En cette fin de journée on se retrouve à 4 sur ce minuscule petit sommet au moment ou l’on aperçoit une allemande totalement tétanisée par la descente des échelles que le chemin emprunte et qui manifestement en a gros sur la patate envers son mari qui est tenu responsable pour l’itinéraire emprunté. Elle tape le sol avec ses bâtons tout en criant très fort “NEIN NEIN NEIN”. Même si ca avait l’air vraiment difficile pour elle à ce moment là, on a quand même eu du mal à ne pas rigoler de la situation. S’en suit un retour jusqu’à la voiture à la frontale et une bonne nuit au camping d’Argentière.

Le pas dans le vide

Jour 6- Les grands Gaillards au Gaillands

Après un bon petit déjeuner, et étant donné que la météo s’annonce moyenne, nous allons grimper aux Gaillands. Au programme: on s’entraîne pas mal à bien placer des cams et des nuts. Raph et Mart se lancent dans des gros projets bien dur tandis que Stan et moi on se lance dans des voies de plusieurs longueurs en trad dans les quelques belles fissures que peuvent offrir les Gaillands! Au final, la météo aura été vraiment pas mal du tout! On se met en route vers 18h30 en direction des Contamines Montjoie. Au programme pour les deux prochains jours: Les Dômes de Miage, une magnifique course de neige, l’une des arêtes de neige les plus esthétiques des Alpes. Sur la route on dépasse un magasin au nom de “La maison du saucisson”. Ni une ni deux, on envoie Stan en mission pour qu’il nous ramène des cochonailles. Il revient en courant pour nous informer d’une information capitale. C’est 3€ le saucisson ou 15€ les 6.  Bah du coup on va en prendre 6! On bivouac dans un petit bosquet à côté du parking de départ. Au menu des bonnes pâtes au thon accompagné d’une bonne petite bière belge. Le repas se termine par quelques petits digestifs et de bons moments de rigolades entre copains! Le bonheur!

 

Jour 7- “La vie c’est du forcing”

On se met en route vers 10h pour le refuge des Conscrits. On adopte vite un rythme de poney et on arrive en moins d’une heure au refuge de Tré la Tête, le premier refuge qu’on doit passer. Bon bah il est que 11h, trop tôt pour déguster notre repas de midi. On continue et une petite fringale se fait vite sentir. Après le repas, on continue sur le sentier qui mène au refuge des Conscrits. Les nuages sont très bas et c’est par intermittence que nous pouvons apercevoir le glacier en contrebas. Nous traversons également la nouvelle passerelle himalayenne ou Stan nous prouve qu’il est vraiment trop fort.

Stan, notre copain le plus fort

Arrivé à 100m du refuge, on tombe sur un troupeau de bouquetins en train manger. Raph retrouve son âme de photographe animalier et capture de belles images! Il est encore tôt et pour passer le temps nous jouons un Monopoly customisé sur le thème de la montagne. Malgré mes 4 années passées à étudier le biz’, c’est bien notre éleveur de patate, Raph qui gagnera le jeu. Arrive le dîner ou on profite d’un boeuf bourguignon riz sans oublier un le petit verre de Jagermeister pour finir. Arrive le moment d’aller au lit. Le ciel ne s’est toujours pas dégagé. Mmmh, on dirait que Raph perd encore une fois. Nuage 2- Raph 0

 

 

 

 

 

Refuge des Conscrits

Jour 8- “Ceci est l’histoire d’un glacier qui voulait devenir caillou”

Après notre petit déjeuner on se met en route en suivant les cairns qui mènent au glacier. On se paume un peu pour finalement retrouver les cairns un peu plus loin. La carte IGN n’est plus du tout à jour, le glacier à tellement fondu qu’on prend pied sur le glacier beaucoup plus loin maintenant. Le passage pour aller dans la direction du col des Dômes (voie normale pour les Dômes de Miage) est bien pourri et aucune cordée ne s’aventure sur cette partie.

Recherche d’itinéraire

Pendant notre progression, on entend des plaques de neiges qui craquent sous notre poids, rien de tel pour mettre en confiance. Trouver un itinéraire correct dans ce dédales de crevasses n’est pas chose facile et la progression est lente. Après un premier passage en pente plus raide en glace on se rend compte que cette course qui est censé être facile ne l’est plus tant que ça et que l’engagement a bien changé aussi. De plus on ne se trouve plus sur la voie normale mais sur une variante qu’on ne pensait pas du tout emprunter. Je ne connais pas cet itinéraire, ni son engagement ni sa difficulté. Après plusieurs discussions, nous décidons à regret de faire demi tour. Décision difficile à prendre mais sûrement plus sage étant donné les conditions. On terminera la journée par quelques voies au Gaillands. On laisse Raph à Chamonix qui enchaîne avec le Tour Du Mont Blanc tandis que nous rentrons pour une dernière nuit au chalet de Stan. 

 

Malgré le fait que nous n’ayons pas atteint les deux sommets convoités, on aura passé une belle semaine entre amis à partager des beaux moments. Au final, c’est ça qui est magique en montagne!

 

 

Merci au Cap Expé pour le prêt de matos!

 

Merci à Raph, Stan et Mart pour cette belle semaine!

La team!

Nico(dem?)

 

Ps: Raph il a quand même réussi à faire quelques photos stylés la nuit mais ca collait pas trop avec mon récit, voilà. (sorry pote)

Wouah, c’est bO la montagne!