5 jours à la Bérarde entre amis d’enfance

L’objectif de mon été est de le passer en montagne. Maintenant il faut juste trouver où et avec qui… Pour le début je trouve des gens pour aller à Céüse chercher des performances en voies sportives, mais après ça j’aimerais faire des grandes voies, comme l’année passée avec notre bande de 4 (Florian, Antoine et Bruno). Malheureusement tous ne sont pas disponibles mais Antoine est chaud comme la braise, il me parle de la Bérarde, où il a passé un bout de son dernier été. Ça a l’air vraiment dément comme endroit, je le suis. Il s’inquiète un peu de ne pas être au niveau, c’est vrai qu’il ne grimpe plus trop pour le moment mais il me promet de s’y remettre.

C’est donc après 3 semaines à Céüse que je le rejoins pour une semaine de grandes voies, il faut dire que dès l’entrée dans la vallée on voit que ça se grimpe ! J’arrive en fin de journée et on décide de faire quelques voies pour qu’il se remette en jambes, car il n’a pas vraiment tenu sa promesse… C’est pas grave, pour moi une grande voie c’est une grande voie, quel que soit son niveau. Pour le lendemain on prévoit une grasse mat’ (est-ce qu’on s’est levés tôt un jour ?) puis la Tête Blanche, juste en face du camping. Malheureusement une petite pluie nous interrompt juste au niveau d’une échappatoire et on décide de ne pas continuer sur la dalle humide, on en fera d’autres de toutes façons !

         

Le lendemain on part pour l’Encoula, la grande voie se passe bien, on avance et arrivés au sommet on commence à penser à prendre une crêpe au village en redescendant, malheureusement notre sens du timing parfait nous fera arriver trop tard, tant pis on garde l’idée pour un autre jour. Antoine me parle aussi des carbos du Carrelet, il faudrait qu’on y aille un soir.

C’est donc avec des conserves qu’on soupe, en cherchant quoi faire le lendemain. L’aiguille de la Dibona nous fait de l’œil, mais ça a l’air long et Antoine, bien qu’ayant grimpé comme un dieu aujourd’hui, craint que ce soit trop long. On décide d’aller vers le refuge du Châteleret, il y a pas mal de choix à proximité.

Le lendemain c’est donc par un peu de marche qu’on commence, pour aller déposer nos affaires de bivouac à côté du refuge et puis se lancer dans « un ballet sur la dalle rose » sur la Tête Sud du Replat. Après un peu de recherche pour le départ, on démarre, premier point, deuxième point, et puis plus rien… je mord sur ma chique et bidouille deux coinceurs pour arriver au relais. La deuxième longueur est superbe, une dalle toute lisse à 10/15°, avec les pieds en adhérence et ça passe super bien ! Antoine me met un but en enchaînant en second, puis on cherche la suite, soit à gauche sur quelques points puis plus rien, soit à droite et un relais quelques points plus loin, bon a droite c’était pas la bonne option, je traverse loin en tête, Antoine pendule, et on décide de descendre au bivouac. C’est vraiment cool parce qu’on fait rien de nos journées mais c’est juste trop bien d’être la à deux.

         

Le coucher de soleil sur la Meije est magnifique et donne envie d’aller à son sommet un jour. Ça nous donne un bel objectif à long terme…

         

Le lendemain matin on se réveille quelques heures après le soleil, on part sur l’aiguille de la Gandolière sachant qu’il y a 3 cordées devant nous (qui descendaient quand on était aux 2 et 3èmes relais sur 10, c’est beaucoup dire sur notre réveil tardif), celle-ci est un peu plus soutenue que les précédentes, et Antoine ressent pas mal la fatigue des jours empilés sans repos, je m’en rendais pas vraiment compte et parfois notre enthousiasme le cache un peu mais quand on se rejoint à un relais, le message passe et on prend la sage décision, cette fois-ci on est sur une vire alors on commence par pic-niquer puis redescendre, refaire nos sacs, et retourner sur la Bérarde. On croise des chamois de loin, puis on se retrouve à la nuit tombante face à un troupeau d’ânes et enfin, dans le noir, on entend les sangliers autour de nous, pas très à l’aise on continue d’un bon pas et de retour au réseau, on appelle nos copines respectives avant de se faire un cassoulet-polenta (c’est déjà pas bon mais mélanger les 2 dans la même gamelle c’est encore pire).

         

Le dernier jour on va se prendre les crêpes tant attendues avant que j’abandonne Antoine pour descendre en stop prendre mon Flixbus à Grenoble.

Comme d’habitude c’est trop court et je serais bien resté quelques semaines de plus pour essayer d’aller à un deuxième sommet et goûter les carbos du Carrelet mais le devoir m’appelle et un ami d’Antoine le rejoins déjà… Découvrir les grandes voies à ce rythme est vraiment chouette, et la Dibona est restée dans un coin de notre tête, a côté de la Meije, du Brévent et tant d’autres…

Merci Antoine pour ta spontanéité, ton humour et ton envie de tout grimper !