Huit fous de vélo, qui depuis plusieurs années, se lancent avec leur vélo sur les grands cols mythiques du tour de France, du Giro, ou d’autres courses cyclistes.

L’organisation d’un voyage à huit à vélo, ça se prépare. Surtout quand on part dans une vaste pleine de jeu comme celle qu’offre les Alpes Italo-suisso-ostro-allemande.

Itinéraire

L’itinéraire, sur papier ça semble simple : on part d’un point A à un point B. En fait, c’est la partie qui nous a pris le plus de temps :

“Les gars, on passerait bien par le ‘Passo Stelvio’, il parait que ce col est incroyable”

“Yop, j’ai vu que le Edelweisspitz fini avec une route en pavé, ça à l’air mythique”

“Heuuu, les gars, on s’emballe pas un peu sur le nombre de D+ là? J’ai déjà les cuisses en feu rien que d’y penser” – “Mais non, on est super entrainé. On a enchainé les km pendant le confinement”

Finalement, après des heures de discussions, de changements de plan, de version 10.3.4/v2 de l’itinéraire, on est tombé d’accord sur un itinéraire de rêve : On démarrera de Salzburg pour finir à Linden au bord du lac de Constance. Lien vers l’itinéraire ICI

Voici le programme jour par jour de notre trip :

  • Jour 1 : Salzbourg -> Heilingeblut am Großglockner – 160km, 4044m D+
    • Col 1 : Hirschbichl pass – 13km – 546m D+ – 4,2% – passage à 26% – descente à 30%
    • Col 2 : Edelweißspitze – 28,8km – 1813m D+ – 6,3% – sommet à 2571m
    • Col 3 – Bonus : Frans Jösefs Höhe – 9km – 450m D+ – vue sur une langue glacière
  • Jour 2 : Heinlingeblut am Großglockner -> Lago di Misurina – 158km, 2890m D+
    • Col 1 : Iselsberg pass – 6,1km – 328m D+ – 5,1%
    • Col 2 : Staller Sattel – 35,1km – 1304m D+ – 3,6% – une descente vertigineuse dans les bois
    • Col 3 : Sant’Angelo – 19,3km – 547m D+ – 2,8% – arrivée au lagon di Misurina avec une vue sur les Tre Cime di Lavarendo
  • Jour 3 : Lago di Misurina -> Auna di Sopra
    • Col 1 : Passo Tre Croci
    • Col 2 : Passo di Falzarego
    • Col 3 : Passo di Gardena/Grödner Joch
    • Col 4 : Seiser Alm/Alpe di Siusi
    • Col 5 : Auna di Sopra
  • Jour 4 : Auna di Sopra -> Sölden
    • Col 1 : Penser Joch/Passo di Pennes
    • Col 2 : Jaufenpass/Passo di Monte Giovo
    • Col 3 : Timmelsjoch/Passo del Rombo
  • Jour 5 : Sölden -> Landeck
    • Sommet 1 : Rettenbachferner
    • Col 1 : Piller Höhe
    • Sommet 2 : Kauntertaler Gletscherstrasse
  • Jour 6 : Landeck -> Linden
    • Col 1 : Arlbergpass
    • Col 2 : Flexenpass
    • Col 3 : Hochtannbergpass
    • Col 4 : Lorenapass

Site internet utilisé pour la création de l’itinéraire : Google Earth, Komoot, CyclingCols, ClimbFinder.

Logistique

La logistique, quand il faut déplacer huit gugusses, tous munis d’un vélo ‘full carbon méga précieux’, de matos de réparation, de tentes… c’est pas une mince affaire. Pour bouger tout ce beau monde, on est parti en deux voitures, et une remorque. Une voiture est abandonnée en route au point d’arrivée de notre voyage (Linden). Les occupants de cette voiture rejoindront Salzburg en train pour démarrer l’aventure.

C’est donc huit vélos qui devaient être véhiculé avec une seule voiture. Défi rempli : 4 vélos sur le toit, 4 vélo sur le dessus de la remorque.

Lors du voyage, nous tirions chaque jour deux conducteurs : un pour le matin, un pour l’après-midi.

Nourriture

Quand on roule à vélo, on brûle des milliers de calories. Sur le vélo, 5-6 bars de céréales par jour ne nous suffisaient pas. A midi, c’était sandwich rempli de mayonnaise, de jambon, de schnitzle et de tout ce qui compte le maximum de graisse/glucide/sucre/énergie.

Etant véhiculé, la nourriture n’a pas représenté un défi majeur. La seule difficulté était de savoir comment éviter la fringale. Réponse : en mangeant en permanence, en quantité astronomique

Logement

Les logements ont tous, à l’exception du premier soir, été trouvé le jour même. C’est le conducteur de l’après-midi qui avait cette responsabilité. Nous avons du modifier l’itinéraire une seule fois, car les campings étaient fully booked en Autriche. En Italie, c’était plutôt le contraire : les touristes commençaient à peine à revenir, après la première vague du-virus-dont-tout-le-monde-prononce-son-nom-100-fois-par-jour.

Nous nous en sommes donc bien sortis, et nous avons pu compter sur la chance certains jours, notamment sur une réservation de dernière minute dans une Guesthouse de rêve, au pied des Dolomites. La tenancière n’avait plus vu de touristes depuis des mois, et s’est fait un plaisir de nous préparer un repas gargantuesque.