Initiation à l’alpinisme entre Chamonix et Zermatt

Le samedi 18 juillet, je me réveille à 5h du mat et Pierre passe me chercher à Bruxelles à 6h10. Nous nous arrêterons ensuite à Bouge pour prendre Amédée, et à Luxembourg pour prendre Jean-Seb. Nous voici donc partis à quatre de notre côté à travers les petites routes de Franche-Comté et les autoroutes Suisses, avec comme objectif : Chamonix. Arrivés devant le camping du Buet (Vallorcine) vers 16h, nous continuons la route vers Sallanches où nous devons passer au Vieux Campeur pour prendre une assurance. Sur la route, à Argentière, Jean-Seb aperçoit un Intersport en liquidation totale et insiste pour s’y arrêter et acheter une veste. En sortant de la voiture après les autres, j’aperçois Greg et Sophie qui s’en vont. Je cours les saluer et ils m’assurent qu’il y a des bonnes affaires à faire dans le magasin. J’y achète donc une veste d’alpinisme North Face sous les conseils avisés de Greg. Une fois tout le monde équipé, on reprend la route vers le Vieux Campeur dont nous faisons le tour. Dom et les autres nous annoncent qu’ils ne sont plus qu’à 50km de là. On va donc boire une bière à 6 en les attendant. Une fois qu’ils sont arrivés, on a pris nos assurances et acheté le matériel manquant au Vieux Campeur juste avant sa fermeture, puis après un McDo à Chamonix, nous sommes retournés vers le camping du Buet à Vallorcine où nous comptons rester les deux jours suivants. Le groupe est quasiment complet et composé de Dom, Gregory, Sophie, Armand, Jean-Seb, Louis, Pierre E, Pierre TdB, Gauthier et Amédée. Il manque encore Gaëtan qui doit nous rejoindre lundi soir.

Dimanche, au camping, Dom nous donne les grandes lignes de l’expé sous le soleil, et répartit le matériel entre les participants. À midi, Dom, Greg, Pierre E, Louis et moi retournons à Chamonix pour divers achats et pour accéder au WiFi. Florian, un ami chamoniard, est venu me saluer en vitesse. Nous consacrons le reste de l’après-midi à une petit randonnée de 2-3 heures dans les Aiguilles Rouges, vers le refuge de Bérard, puis retournons au camping.

Lundi, Dom est parti à Genève pour le boulot pendant que Greg nous emmène sur la Mer de Glace pour une école de glace. Nous montons vers le glacier en train pour la modeste somme de 18€ ! Nous passerons donc le reste de l’après-midi à essayer nos crampons et piolets sur la glace, sous la direction de Greg. Soucieux de faire des économies, nous effectuerons la longue descente vers Chamonix à pied. Nous irons de nouveau au McDo puis irons boire un verre à la Chambre 9.

Mardi, Gaëtan nous a rejoint, et nous partons du Tour pour une ascension de trois heures vers le refuge Albert 1er qui se situe au pied du glacier du Tour, pendant que Dom et Sophie vont déposer une voiture à Martigny (ils visaient Champex mais le Tour de France les a empêché d’aller plus loin). Nous sommes montés sans tentes et avec de la nourriture pour deux jours, dans un soucis d’y aller progressivement. Une fois que Dom et Sophie nous ont rejoint, on a été faire une école de neige un peu plus loin sur le glacier, en s’encordant pour la première fois. On a passé le reste de l’aprem à glisser sur la neige, avant de retourner au refuge pour cuisiner. Nous irons dormir de bonne heure car nous devons nous lever à 3h.

Réveillés à 3h du mat mercredi, nous réalisons l’ascension du glacier du Tour en deux cordées, une de cinq et une de six, sous un ciel encore étoilé. Une fois au col, notre cordée (dirigée par Dom) décide de continuer la montée vers l’Aiguille du Tour pendant que la cordée de Greg redescend vers la cabane d’Orny, en partie à cause du vent qui souffle très fort. Notre cordée n’arrivera cependant pas jusqu’à l’Aiguille. En effet, les nuages menaçants approchant à toute vitesse, on préfère redescendre. On a quand même eu droit à une vue spectaculaire sur le Glacier du Trient. Nous descendons quelques heures sur le glacier d’Orny jusqu’à la cabane d’Orny où nous retrouvons les autres pour le repas de midi à 10h30. Il fait encore plus venteux qu’au col. La suite de la descente vers le camping d’Arpette s’effectue à pied, et chacun à son rythme, un premier groupe étant parti une demi-heure avant les autres pour aller chercher les voitures à Martigny et au Tour. Le chemin escarpé que j’emprunte monte fort vers le col de la Breya avant de redescendre à pic vers le Val d’Arpette, il est pittoresque. Après plusieurs heures seul sur ce chemin sous la pluie à ne croiser personne, je tombe par hasard sur Jean-Seb, Amédée et Gauthier qui ont pris un autre chemin contournant le col et qui ont eu le temps de se poser dans un café. Nous arrivons donc au camping vers 15h15 et attendons pendant des heures l’arrivée des plus lents et des voitures avec un bonne bière, sous le soleil qui est revenu. Le soir, on se cuisine des côtelettes sur un feu de bois. La journée fut longue.

Jeudi, on se permet une bonne grosse grasse mat suivie d’une journée de glande au camping sous la pluie. On réparti la nourriture pour les quatre jours à venir, que nous prévoyons de passer en autonomie totale. Certains en profitent pour se laver et faire de la lessive. Le soir, nous allons en voiture jusqu’au barrage de la Grande-Dixence. Dom a préféré qu’on évite toute la partie de la Haute Route sur les Combins, car nous n’y étions pas suffisamment préparés. Nous plantons les tentes, toujours sous la pluie, pas loin de l’hôtel “Le Ritz” qui est assez moche vu de l’extérieur. Pendant qu’on mange, Dom et Pierre TdB vont déposer une voiture à Zermatt et reviendront un peu avant minuit.

Vendredi matin, Louis nous quitte car il ne désire pas continuer la Haute Route. Pierre E et Gaëtan l’emmènent en voiture à la gare la plus proche. Il fait de nouveau grand soleil et nous partons avec les tentes sur le dos et comme objectif : la cabane des Dix au pied du Pigne d’Arolla. La marche commence fort avec une ascension de 230m jusqu’au lac des Dix (retenu par le barrage). Nous longeons ensuite tout le lac, et mangeons à son extrémité Sud avant d’entamer la grosse montée de 600m. Arrivés à la cabane des Dix, on plante les tentes alors que la pluie arrive. Une fois toutes les tentes montée, le propriétaire du refuge nous hurle que le camping est interdit et envoie sa femme pour nous dire de déguerpir en menaçant de couper nos tendeurs. Sympa l’accueil ici, marrant, c’est la dixième fois que Dom vient ici et qu’ils a des problèmes. Ils sont apparemment aussi désagréables avec leurs propres clients qu’avec les campeurs. Cabane des Dix à proscrire donc. Cédant sous la menace, on démonte les tentes sous la pluie, avant de cuisiner le souper. Pierre E et Gaetan nous rejoignent juste à temps pour la soupe. Il fait infect, les vestes et pantalons imperméables percent les uns après les autres. La plupart du groupe s’en va chercher un nouvel endroit de camping dans la moraine, pour ne pas rester dans le champ de vision du refuge, pendant que Pierre TdB, Jean-Seb et moi se sentons obligés de rester pour terminer les 500g de pâtes qui étaient encore entrain de cuire. Ils nous ont bien eu, on doit donc se farcir en plus la vaisselle, en se les gelant de plus en plus. On a bien ri. Une fois la vaisselle faite, on ira à notre tour planter la tente sur la moraine, alors que les autres sont déjà au chaud dans leurs tentes respectives. L’endroit est désastreux, on ne trouve pas de place plate pour la tente, on se contente donc d’une légère pente qui nous fera glisser toute la nuit sur nos matelas. Tout le monde dormira très mal. La pluie semble interminable et le vent l’accompagne par rafales. À trois heures, le pluie semble avoir cessé, on entend quelques voix mais on s’étonne que personne ne vienne nous réveiller. On se rendort donc en se disant qu’il doit faire encore trop mauvais pour partir.

Samedi, alors que le soleil tape sur la tente, je décide de me lever pour aller demander pourquoi on ne part pas. Greg m’explique alors que Dom n’était pas dans l’état de nous emmener sur les glaciers pour des raisons personnelles, et a préféré s’en aller. On restera donc là quelques heures à glander sous le soleil, en face du Mont Blanc de Cheilon et du Pigne d’Arolla, en faisant sécher les affaires. Greg ne pouvant assumer une cordée de 10 personnes à lui tout seul, nous n’avons pas d’autre choix que de redescendre. Arrivés en bas par le même chemin, la plupart des participants expriment leur souhait de rentrer en Belgique un peu plus tôt que prévu pour diverses raisons, plutôt que d’aller faire de la randonnée à Argentière ou Zermatt. N’ayant guère d’autre solution pour rentrer que la voiture, j’abandonne à mon tour tout espoir de prolongation, malgré le beau temps. Nous dormons donc au même endroit que deux jours plus tôt, sous le barrage, pendant que Jean-Seb et Gauthier ont été rechercher la voiture à Zermatt. Pierre TdB, Sophie et Greg sont partis chacun de leur côté, vers Lucerne pour le premier qui va visiter sa sœur, et vers Argentière pour les deux autres qui vont grimper. Dom m’appelle dans la soirée pour me proposer un peu de trekking dans le Val d’Hérens, mais je n’ai pas eu le courage de revenir sur ma décision de rentrer le lendemain.

Dimanche, on rentre donc en Belgique, par le même chemin qu’à l’aller, en s’arrêtant au McDo de Lure à midi.

Ce début d’expé était vraiment top et je suis prêt à remettre ça quand vous voulez pour la terminer !