En novembre 2014, nous partirons traverser l’Amérique latine de part en part. Avec une caméra et un micro dans le sac-à-dos, nous joueront le rôle de messagers un peu particuliers: nous récolterons des “discours au monde” (vidéos de 3 minutes) auprès de personnes rarement écoutées, et les diffuserons au compte-goutte sur le web pour ensuite les compiler sous forme de documentaire.

Pourquoi un tel projet ?

Depuis des centaines d’années les Européens diffusent sur la planète un modèle de société qu’ils prétendent universel. Pourtant, notre système est en crise et nous pensons qu’il est urgent d’écouter et diffuser les voix qui diffèrent, questionnent, résistent et proposent des alternatives. Nous pensons que dans un monde interdépendant, nos modèles de société ne peuvent être issus que d’un véritable dialogue ou chacun-e a sa place. Nous voulons donc donner la parole à celles et ceux qu’au fil du temps nous avons appelé les “barbares”, les “sous développés” ou parfois plus récemment les “émergents”.

Communauté de San Antonio 3, Alta Verapaz, Guatemala 2012

Pourquoi l’Amérique latine ?

Le choix de cette région est à la fois subjectif et objectif. Nous y avons tous les deux passé de nombreux mois et nous avons ressentis les mêmes coups de cœur pour ce continent et ses habitants. Les rencontres que nous y avons faites ont nourri notre réflexion critique sur notre société qui motive ce projet. Aussi, nous parlons espagnol et (presque) portugais, ce qui facilitera nos immersions.

De nombreux contacts ont déjà été pris au Mexique, au Guatemala, au Honduras, en Colombie, en Equateur, au Pérou, en Bolivie et en Argentine, auprès d’associations travaillant avec des communautés indigènes, mais l’itinéraire est volontairement flou. En effet, ce sont les réseaux des personnes que nous rencontrerons qui guideront nos pas. Habitués des longs voyages, nous savons que les rencontres de qualité sont rarement programmées.

Pourquoi parler d’expédition ?

En effet, il ne s’agit pas d’une expédition, mais de plusieurs.

Par soucis de cohérence, nous souhaitons réaliser un voyage avec le minimum d’empreinte écologique. Nous privilégierons donc les moyens de transport peu polluants. C’est donc par une traversée de l’Atlantique en bateau que nous commencerons l’aventure.

Ensuite, le sujet même de notre recherche nous amènera dans les endroits les plus reculés du continent latino-américain. Afin de développer de vrais liens avec les personnes que nous interviewerons, nous comptons partager le quotidien de leur communauté pendant plusieurs semaines.

Enfin, amoureux de trekking et de montagne, nous comptons bien occuper notre temps libre en parcourant les forêts vierges, les déserts et surtout la Cordillère des Andes de long en large.

Sans date de retour prévue, la seule limite sera notre budget.

Pauline et Damien