La dernière fois que nous avons passé des vacances ensemble mon neveu Lorentz et moi , il avait 6 ans. C’était chez moi à Plouarzel en Bretagne. Il avait assisté au grand moment de solitude de son frère aîné qui avait reçu, droit sur ton T-shirt, un jet de pisse d’un lion au cirque de Saint Renan.
Il se souvient aussi de mon doigt gelé trempant dans un petit bol de désinfectant après mon aventure à l’Aiguille Verte.
Il en a 31 aujourd’hui, pilote des avions et vient me rejoindre dans ma retraite lapone pour 10 jours de ski de randonnée nordique.
Oui, je me réjouis profondément de creuser ce lien que nous sentons, tous les deux, puissant entre nous.
JOURNAL DE BORD DE LAPONIE – Kungsleden
Jour 1: Arrivée à Abisko et premier relais Abisko – Abiskojaure
Dans le train, je rêvais de neige fraîche, de ciel bleu et d’un vent glacial qui vous pique les joues. Une semaine à braver le froid, à vaincre les éléments avec mon oncle Dom avec qui enfin nous partons à l’aventure. Que nenni mon gars ! Abisko c’est blanc, mais il fait quatre degrés et il flotte plus qu’en Belgique au mois de Novembre. Le pied…
Après un long trajet en avion, train et bus entre Bruxelles et Abisko, nous y voilà enfin. Nous ? Et oui, alors que je m’attendais à être seul à rejoindre Dom dans le grand Nord, il s’avère qu’une bonne bande de quatre copains belges ont prévu d’effectuer un trajet presque similaire au nôtre. Il ont également rendez-vous avec lui afin de récupérer leurs skis.
Je suis venu pour braver les éléments, mais si j’avais su, j’aurais fait un tour aux Glénans ! Il fait froid, humide, il vente et le sol est verglacé, ce qui ne manque pas de me faire tomber à maintes reprises. Après avoir dispatché les vivres, checké les skis, GO ! On attaque fort. La neige est lourde a cause de la pluie, mais qu’à cela ne tienne, il est 12h30, il faut y aller.
Le ski nordique s’apprivoise. Trop vite, et c’est l’essoufflement ou la gamelle. Trop lentement, et le manque de rythme fait place à l’ennui et Dom s’envole. Je prend du rythme mais mon 44.5 ne remplit pas ce 46, les cloches arrivent. Compeed – seconde chaussette – beaucoup mieux. Place au plaisir ! Des bouleaux partout et quelques pins. Pas grand-chose d’autre. J’imagine les montagnes au loin mais le mauvais temps me les cache et je décide donc de travailler ma technique.
La fin du parcours traverse un lac gelé. Gelé mon œil ! Quelle aventure. La pluie fait fondre la neige du dessus en pape et la couche de glace étant imperméable, donnant place à des flaques énormes, profondes de dizaines de centimètres. Cours de ski nautique…
Bien fun, mais arrivés à la cabane, on est rincés. On ouvre tout de suite tous les sacs pour faire sécher nos affaires et après une soupe de potiron assaisonnée par nos soins à grands coups de beurre salé, directement le sauna. Pur bonheur après une journée si intense et difficile.
Malgré une faible distance de 12km, j’en ai pris pour mon grade !
On termine par un délicieux spaga-bolo préparé par Dom, il remplace la viande par des pistaches. Réconfort assuré dans une nature si dure. On papote, et il m’explique son premier voyage au Pakistan, accompagnant une grande expé nationale. Le pourquoi de Cap-Expe, et pourquoi il laisse les clés de la baraque. Je peine un peu pour lui, mais je ne dis rien.
Dommage d’être dérangé par ce groupe de français, dont l’un occupe toutes les ondes.
Direction le lit, après une énième vérification du séchage des chaussures.
Un bûche dans le feu, bonne nuit, bonne nuit.
Réveil à 6h40 pour couper du bois. Hé oui, demain : 21km jusqu’à Alesjaure. Ça va souffler, mais il devrait faire beau. En fait, la météo a tellement changé ces derniers jours, que personne n’en sait rien. Mais bon, ça influe tellement sur nos vies que l’on y va de bon train sur les rumeurs.
Jour 2 : Abiskojaure – Alesjaure.
Après le petit dej, un gros effort. Long, pénible sur la fin. Il n’avait pas l’air si dur pour Dom mais mon manque de technique en ski Nordique trouble sans doute ma perception. Les paysages étaient superbes et majestueux, mais voyant le refuge au loin sur les 5 derniers km et n’avançant que très lentement sur ce lac gelé, vide, du coup, de tout repère intermédiaire, le temps fut looooong.
J’ai eu le temps de me demander quelques fois pourquoi j’étais là, mais dans ces moments-là, toutes réponses aussi motivantes soient-elles se voient balayer par la mauvaise foi qui préfère laisser cette question sans réponse. Peut-être à la fin du voyage, saurais-je pourquoi je suis venu. J’ai deux, trois idées.
Premières peaux aujourd’hui, très tôt sur le parcours. Ça ne montait pas bien fort, mais le redoux-regel a posé une vilaine couche de glace en surface qui rend toute progression plus ardue. Les peaux sont toutes fines et ne couvrent pas l’entièreté du patin. Elles n’ont pas d’attache à l’arrière non plus. Côté neige, on a vu tout ce qu’on l’on peut appeler mauvais : croutée, ventée, glacée, verglacée, gros sel, eau, soupe, pape, et j’en passe et des meilleures. Pour la puf, on repassera. Bien qu’en ski nordique, elle nous ralentirait plus qu’autre chose.
Le refuge est superbe.
Perché sur une crête Est-Ouest, les quelques bâtiments rouge sang se confondent avec de la pierre ferreuse, le tout entouré de vastes montagnes qui surplombent la vallée et le lac. La disposition de l’endroit est étonnante tant elle est propice au vent de vallée par effet Venturi. Tant en est que le village d’été Sami d’à côté se trouve à flanc de montagne plutôt qu’au beau milieu de la vallée. Allez savoir… Pas de courage pour un sauna : il est loin et on se les pèle.
Dom veut pousser jusqu’à Salka demain. Après avoir attaqué Tchajstka et une pause au refuge, on décidera si on push ou pas. De là, ça descend, dit-il. Je regarde les courbes de niveaux, ça colle. On ne me la fait pas. Par contre niveau distance on parle quand même d’une trentaine de kilomètres. J’acquiesce, on verra. On mange énormément. On se dit que c’est notre sang Snyers commun, mais en fait on vide les sacs qu’on porte et on est contents. Le comté, c’est bon ! Mais c’est lourd !
A l’heure ou j’écris ces lignes, à la lampe rouge dans mon sac, il y a Hans qui se met à ronfler avec une confiance en lui digne du teuton qu’il est. De Funès sifflait, pas sûr que les autres apprécient.
23H40 : putain, je dois enfin aller à la toilette!
Je suis pénard en train de dormir. Du coup, ça veut dire se rhabiller, chaudement. Et remettre ces chaussures qui me torturent. Chose faite, je m’en vais au petit coin à 50m de là, pestant.
C’est à ma grande surprise qu’en sortant de là où le roi va seul, je découvre que le ciel était vert, sur une immense bande entravant tout le champ de vision. Fabuleux !
Plus bas sur l’horizon, les fameux rideaux qui virevoltaient. Quelle vision ! Quelle magie ! Merci à mon corps de m’avoir réveillé. Ce sera un passage au petit coin mémorable.
Jour 4: Alesjaure – Tchafska – Salka: 25 km, le grand push
Dom m’en a parlé, il veut sauter le premier refuge et faire le grand push de 25 km. On a aucune idée de la météo, le bulletin étant indisponible. Mais je suis partant pour un challenge ! Après avoir englouti le mélange infâme des délicieux restes de Dom et d’une boîte de baked beans que je lui ai ramené du shop (Dom ne finira pas ce repas, enfin j’y suis arrivé!), en avant ! Au revoir aux copains, à dans quelques jours. En effet, un groupe de jeunes belges fait une expé presque similaire à la notre, sauf que nous sommes sensés nous quitter maintenant car ils tentent de rejoindre le Kebnekaise.
On commence par 12 km de pente douce vers Tchafska, ça monte mais c’est agréable. J’ai enfin un bon rythme de ski, ou Dom a ralenti, je ne sais pas tout à fait. Tout de même, on prend au moins 50 km/h de vent de face avec de grosses rafales depuis trois jours, c’est pas super gai. Chacun fait son truc, on est un peu cueuillis à froid. Sitôt parti, mon lit douillet me manque déjà ! Heureusement le matériel est bon et la coûche de Gore Tex fait son office. J’ai quand même encore besoin de m’arrêter pour ajouter un compeed, du tape au dessus et encore une paire de chaussettes de plus. Mes pieds sont un chantier, mais qu’importe, on verra plus tard ! Un rocher d’un bon mètre cube seul au milieu de la plaine fait affaire de coupe vent pendant la manœuvre. On continue.
Arrivés au premier refuge nous rencontrons un groupe de vieux savoyards, deux femmes et six hommes. On les reconnaît à leurs emblèmes du club local de biathlon ou encore aux écussons de mono d’ESF, mais aussi et surtout au bruit et à la bonhomie que les français peuvent produire. Ils cassent la croûte et nous rappellent non seulement qu’ils savent bien manger avec leur vin blanc et leur délicieux fromage, mais aussi qu’ils ne sont pas tous comme ceux qui nous suivent à la trace depuis deux jours !
Après les énièmes craquottes au Maredsous double crème agrémentées de salami et de soupe chaude (un délice seulement délicieux en expé), on décide de reprendre l’attaque de note itinéraire. Il faut maintenant monter un col au dessus duquel se trouve un abri-vent. Prochain objectif !
Dehors, le vent est dantesque ! Chaque pas est un effort tant ce satané souffle nous force à reculer. C’est pourtant pas une grande marche ni une face du Cervin, mais résolus nous bravons tête baissée cet obstacle. On s’arrête en haut avec un bon thé, impatients de descendre pour enfin skier ! Ou du moins nous pensions…
Au sortir de la cabane, nous admirons alors la vue absolument claire et magnifique de l’autre côté du col. Les monts à gauche et à droite de notre route nous surplombent de leur lumière jaune de l’après-midi arctique. C’est à peu près la première fois qu’il fait assez beau en fait. Bonheur !
Mais notre enthousiasme retombe lorsque nous observons les conditions de neige… Pour le ski on repassera. Le vent arrière se rabat violemment de l’autre côté du col, emportant dans sa course le moindre flocon de neige poudreuse qu’il puisse subsister. Cà et là, les baignoires de gens qui se sont gamellés ce matin là avant nous nous font rire mais nous force à la prudence. On décide de garder les peaux en descente afin de ne pas glisser. Alors que Dom, habitué, se faufile avec aisance plus ou moins assurée, moi de mon côté je remets en question toute mon expérience de ski durement acquise au fil des années, le tout non-sans lâcher deux trois jurons à l’égard de la neige, de la glace, du vent, des skis, de mes genoux douloureux, de quiconque les veut en fait. Même le chasse neige est difficile sur ces drôles de skis. Si la neige croûtée-carton-verglas-patinoire avait une reine, c’est ce jour là, dans cette vallée qu’elle se trouvait.
Chose complètement dingue, le vent a maintenant complètement changé de direction. Alors qu’il nous frappait les joues exposées lors de notre ascension, une fois passé le col, c’est par rafales violentes que nous sommes projetés dans la pente par un vent de dos. A plusieurs reprises, la seule façon de ne pas dévaler est simplement de se jeter par terre, en espérant que la croûte n’est pas trop dure et que le fait d’un peu m’enfoncer m’immobilisera. Dom devant moi fait de même plusieurs fois. Parfois des tourbillons de neige se déplacent rapidement et nous permettent de prévenir l’arrivée de la rafale. Je me souviendrai toujours de l’un de ces tourbillons qui me vient par derrière, me contourne et fonce droit sur Dom, comme si cette rafale lui en voulait! Bon réflexe, je le vois vaciller et immédiatement se mettre à genoux.
Alors que la descente devient moins raide, il est plus facile de skier et on se rejoint pour un peu discuter et enlever les peaux. « C’était sportif hein ! » me dit Dom. Cà, c’est sûr ! Mes genoux gonflent de douleur, j’imagine les hématomes sur mes fesses et mes coudes, mais quel bonheur au milieu de nulle part.
S’en suit alors une régate de voile à laquelle je ne m’attendais pas. Avec du vent de dos et une pente douce, il est bien plus simple d’accepter le souffle et de se laisser porter plutôt que de skier pas à pas. Les bras écartés, c’est donc en épouvantails rouge et bleu que nous avalâmes les derniers kilomètres, entièrement poussés par notre ennemi du début de journée. Dom me plante tant il a l’habitude.
Arrivé au refuge, je m’écroule dans la neige à genoux. La sensation de froid atténuant la douleur. Dom, arrivé vingt minutes avant, ouvre la porte et n’hésite pas à rire de ma position ridicule avant de me proposer un bol de soupe bien chaude. Bonheur ! A l’intérieur, il fait bon vivre. Sur une table nos copains Savoyards mangent, encore, et à côté, quatre allemands discutent plus silencieusement. Il faut chaud, ça sent la soupe et la chaussette, la journée peut bien se terminer. On aura même un peu de Gewürtztraminer offert par la République et un sauna avec Dom.
Au retour des toilettes, de nuit, je croise les allemands qui attendent les aurores. Rien, dommage. Mais vingt minutes plus tard j’entends toquer à la fenêtre. « Kom Pack’ ! » me dit gentiment le teuton. J’enfile rapido mes vêtements car ça caille sec dehors, mais le jeu en vaut la chandelle, je peux profiter une deuxième nuit de suite de ce somptueux spectacle de rideaux verts qui se dandinent. Quel voyage, quelle chance. Je retourne au pieu, épuisé, le corps endolori mais content.
Jour 5 : Salka – Singhi – Kaitumjaure
Le réveil sonne à sept heures. Je suis déjà réveillé depuis longtemps mais je me complais dans ma demi-torpeur. Dom vient me lever et à la vue de ma tronche il s’exclame « Oula ! ». La journée d’hier a fait des ravages. J’en encore un peu mal partout mais ça ira.
On établit le programme avec Dom autour d’un bol de Weetabix. Une journée cool jusqu’au prochain refuge de Singhi à 12km. Après avoir fait nos sacs on remarque à notre grand bonheur que les bidouilles d’eau sont pleines, ainsi que les caisses de bûches, ça nous fait gagner du temps car plus de corvées !
En route, la pente descendant doucement de la veille continue ainsi que les rafales dans le dos. C’est donc encore parti pour de l’auto-stop éolien. Le ciel est encore plus dégagé et la confiance arrivant, mon regard gamberge dans les vallées et vers les sommets et je manque de tomber quelques fois mais me rattrape de justesse.
Lors de notre pause de dix heures dans un abri, j’ai la chance d’échanger avec Dom sur des sujets divers et parfois un peu plus profonds et philosophiques. C’est génial de découvrir cet oncle que j’ai toujours idolâtré pour ses exploits d’aventures mais jamais vraiment rencontré. Ce voyage nous permet de beaucoup plus nous connaître et je m’en réjouis, vraiment. Nous pouvons tomber en désaccord mais partageons tout de même beaucoup d’opinions. Je note que la richesse de sa culture étoffe et argumente souvent fort bien ses idées.
« Et le sport dans tout ça ? Parce qu’on se les pèle ici ! » C’est reparti, pente douce, vent de dos, épouvantail. La route se scinde ensuite entre deux vallées orientée Nord-Sud, l’une à l’Est, l’autre à l’Ouest. On bifurque dans la vallée Ouest jusqu’à Singhi.
En arrivant devant le refuge principal je ne contrôle pas ma vitesse et écarte machinalement les bras pour récupérer l’équilibre . C’est à ce moment là que je réalise que Markus le garde du refuge se tient devant moi tout sourire et lui aussi écartant les bras s’écrie « Ah you want a hug ?? ». Je finis donc ma course incontrôlée de ski dans les bras d’un parfait inconnu ravi de nous voir ! Markus est un local, la trentaine, la carrure d’un frigo et une barbe drue qui dévoile un sourire jusqu’aux oreilles. Le genre de gars à qui on fait confiance, on ne sait pas pourquoi. Malheureusement il n’a pas de bonne nouvelle. On était un peu refroidis quand il nous a annoncé que le temps se réchauffait le lendemain. 3 degrés, vent, pluie à décorner les bœufs. Putain. On se regarde avec Dom, je jette un œil à ma montre, il n’est que midi en fait. Là on a pas trop besoin de parler. La journée d’hier était longue et dure mais en fait aujourd’hui on a tout à fait le jus pour pousser encore 14km jusqu’au prochain refuge, Kaitumjaure. Et dans tous les cas, mieux vaut avaler cette distance maintenant dans une météo clémente que demain, sous un automne breton. Dom se réjouit, car selon lui le prochain refuge est bien plus beau et moins peuplé que Singhi.
Soupe, Maredsous, cracottes et surtout chocolat Côte d’Or lait-noisettes et GO !
Encore une fois, le panorama est magnifique. En confiance sur mes skis alors que je file sous le vent, j’en profite pour lever les yeux et admirer le paysage qui m’entoure. Pas un arbre, mais quelques rochers. La neige est gelée, verglacée, mais moins croûteuse qu’hier. Autour, les montagnes nous dominent. Les avalanches en leurs flancs témoignent du redoux mais aussi de leur pente conséquente. La vallée principale que nous suivons est rejointe par plusieurs vallons adjacents. Chacune, au fur et à mesure que nous les passons, offre sont lot de vues imprenables et de rêves d’autres aventures. Le ciel se dégage et les quelques nuages restants dessinent des ombres qui filent le long des flancs de ces colosses de pierre. Le soleil de face reflète sur la glace que nous foulons , offrant un contre-jour presque biblique. A force d’être dans cet univers blanc on remarque sa diversité de couleur. Les flaques gelées d’eau pure bleu ciel, les tâches grisâtres du passage du vent, des reflets, des textures. Doucement on apprivoise l’environnement. Je pense que c’est le plus bel endroit qu’il m’ait été donné de voir.
Cela dure encore une heure et on s’amuse à prendre quelques photos de l’un et l’autre foulant les marches du paradis. Plus loin, nous repassons sous la limite des arbres. Revoici nos bouleaux du début du séjour. Avec eux, un sentiment de fin de voyage monte en moi, un peu nostalgique. Les arbres donnent tout de même au paysage une idée de profondeur, et font réaliser l’immensité de l’endroit. La vue s’ouvre sur un vallée agrémentée d’un lac gelé et encore cette eau fondue bleutée. Non sans mal, je me traîne jusqu’au refuge, Dom ayant la patience de l’attendre alors que je me bas dans cette neige fondue et lourde. Arrivés au refuge, on sait qu’on a fait une belle étape et que l’on aura besoin de repos. Nous avons dû pousser la route deux jours de suite afin de vaincre le mauvais temps. L’itinéraire est donc bientôt fini plus rapidement que prévu mais nous sommes forcés de faire avec les éléments. Kate nous accueille dans son refuge avec une bonne humeur bien propre aux suédois. On l’aide pour quelques trucs lourds et elle nous invite pour le café. Vie de rêve. Demain nous profiterons d’une journée de repos au refuge bien méritée, plongés dans nos bouquins.