J’étais ému en saluant Geoffroy qui montait dans le bus avec Jephan, Max et Gregoire. Deux semaines de pur bonheur au plein cœur de ce Sarek s’achèvent ici à Saltoluokta. Nous avons bien géré cette grande traversée avec ces 4 gaillards de 16-17 ans. Seul, ni lui ni moi nous n’aurions osé nous enfoncer autant au cœur du massif en autonomie totale et par grand froid.

Tout était neuf pour eux, tout y compris leurs peurs, leurs joies et toutes ces bouffées de grands espaces vécues ensemble. Chacun à leur tour ils ont du se dépasser et grandir en affrontant  aussi parfois leurs démons.  Le Sarek exige de se délester de plein de petites choses que nous croyions souvent importantes alors qu’elles ne le sont pas, pour entrer enfin en résonance avec ces cimes immaculées . Geoffroy était notre diapason et l’unisson de notre lent concerto pour skis, croûtons de soja et pemicans a tellement charmé  le Seigneur des lieux qu’il nous a ouvert toutes grandes ses portes et ses lumières. Parte, Rapadalen, Pierikpakte, Apar, Stugga,  … tous ces noms chantaient avec nous au fil de notre progression.

La dernières des 4 nuits sous tentes de ces 7 jours de ski fut très froide (-25C). Les pieds ont eu un peu de peine à démarrer ce matin là. Certains neurones ont suivi  leur danse et ne se sont calmés qu’en mettant les pieds des uns au contacts des ventres chauds des autres. Quand je vous parlais de ce dépouillement qui illumine les visages et alimente cette faim d’encore plus de ces moments forts où tout prend sens !

Merci à tous les cinq pour cette incroyable aventure. Moi aussi j’ai grandi.

Nous quittons maintenant le Sarek pour le Kebnekaise. A en croire les yeux de Rodolphe, les Matthias, Jean-Baptiste, Clément et Joseph qui arrivent ce soir, n’ont qu’à bien se tenir.

Dom