Le projet consiste à descendre en packraft la rivière Allier pendant 5 jours depuis le barrage de Naussac jusqu’à la ville de Langeac.
Ce tronçon, long d’une centaine de kilomètres, représente la partie la plus sauvage de la rivière qui serpente alors dans des gorges profondes et des vallées boisées.

L’idée est de partir à 3, Matthias, Valentin et moi-même, munis de tente, réchaud et casseroles afin de camper jours après jours au fil de l’eau.

Une expé pour faire le plein de nature, de sport, de grand air et d’amitié avec comme toile de fond les magnifiques paysages auvergnois !

Journal de Bord du Capitaine

 

PARAGRAPHE 1. le 18 septembre 2019. Nuages épars, relativement chaud.

Après avoir récupéré un membre d’équipage expatrié à Grenoble sur la route, nous arrivons enfin au point de départ de notre expédition nautique : le barrage de Naussac.

Une fois la voiture garée et les affaires emballées dans une foule de sacs étanches, nous nous dirigeons sacs sur le dos et rames en main vers les berges de la rivière. Nous levons l’ancre de nos embarcations colorées un peu plus tard sous un beau soleil de fin d’été.

Le paysage est magnifique. La rivière serpente dans gorges sauvages que longe une pittoresque voie de chemin de fer.

 

Malgré un niveau hydrologique assez faible nous rentrons assez vite dans le vif du sujet. Les rapides secouent fort mais on tient bon, en avant moussaillon !

 

PARAGRAPHE 2. le 19 septembre 2019. Grand bleu, soleil puissant, eau froide.

Nous nous rendons compte que la journée  d’hier n’était qu’une mise en jambe. Aujourd’hui trois passages de niveau IV – V se dressent devant nous dont le fameux, le terrible, le redoutable “Ex-infran” !

La première difficulté, un passage en “S” avec un fort courant et des rochers  coupants, se déroule bien pour moi mais un de mes équipiers sombre. Heureusement rien de grave, lui et son matériel s’en sortent indemnes et rafraîchis.

Le deuxième obstacle, une triple chute, vient à bout du reste de l’équipage. En effet c’est à mon tour ainsi qu’à celui du troisième acolyte de nous faire violemment happer dans le bouillonnement de l’Allier.  Les épaves récupérées nous repartons aussitôt, encore plus déterminés qu’avant.

 

 

 

Mais tout cela n’était rien par rapport à ce qui nous attend: l’Ex-infran qui, selon la légende, est encore plus redoutable par faible niveau d’eau !

Étant pourtant averti, je m’aventure dans un rapide qui à première vue semble anodin. Quand soudain, je vois se profile

r devant moi le fameux monstre. Je dois impérativement m’arrêter avant qu’il ne soit trop tard ! En dernier recours je m’agrippe à un rocher, me hisse sur celui-ci et crie au secours, il s’en fallut de peu ! Dieu merci, le reste de l’équipage a pu accoster à temps.

Grâce à une complexe logistique nous nous sortons de ce pétrin sans la moindre égratinure, mille milliards de mille sabords ! Le franchissement de ces trois chutes vertigineuses nous fait l’effet d’un bon tonneau de rhum. Un élan que l’on suit jusqu’au bout !

 

 

PARAGRAPHE 3 20 septembre 2019. Le ciel se couvre en fin de matinée. Soirée ensoleillée.

Nous avançons toujours sur la rivière, désormais accoutumés à ses capricieux remous.

Mais l’Allier nous réserve encore bien des surprises. Dans cette matinée, la totalité de mon équipage chavire.

  • ” T’as de l’eau dans les calles!” lance-je à l’un d’eux à la sortie d’un rapide sauvage.

Celui-ci, baissant les yeux s’écrie: – “aaaah!” et se retourne alors comme une crêpe…

Finalement, après un bon feu pour se réchauffer nous souquons les artimuses et l’après-midi se déroule comme le vent qui glisse sur une voile bien tendue.

La soir, après un chili sin carne bien pimenté, nous contemplons le magnifique ciel étoilé avec en accompagnement sonore un concerf de brames.

 

PARAGRAPHE 4: 21 Septembre 2019. Rosée d’une belle matinée de printemps.

 

C’est le triangle des Bermudes! Il s’agit de ramer de toutes nos forces pour rAllier le barrage qui signifie  le début d’une nouvelle section technique. Après cette matinée tranquille, il s’agit donc de se cramponner à nouveau à sa rame pour se faufiler entre les rochers. Plus tard, la rivière se calme à nouveau et cela tombe bien car nous touchons à notre but. il faut désormais regagner la terre ferme.

Nous sommes 2 à dresser le camp tandis que le troisième membre d’équipage part à l’aventure pour rejoindre la voiture. Il nous revient victorieux 3 heures plus tard et nous pouvons enfin passer à table !

 

Demain annonce déjà le grand retour. Mais ce n’est qu’un au-revoir cher Allier, nous reviendrons nous frotter à tes eaux sauvages d’ici peu.

 

LE CAPITAINE