Max et Rod ont décidés de partir à la découverte des paysages et de la culture Marocaine. L’auto-stop sera leur moyen de transport privilégié pour les déplacements sur place. Ils ont effectué une traversée Est-Ouest de Oujda à Agadir, en passant par Fes, Meknes, Azrou, Todra, Mhamid, Sous-massa et enfin, Marrakech. En plus de rencontrer les Marocains ils ont fait plusieurs trekkings en autonomie dans le Moyen et Haut Atlas.

Avant Propos de Rod:   image-1-2

Le Maroc pourquoi partir là-bas ? Et bien en fait, encore aujourd’hui, à quelques jours de notre périple, je ne pourrais pas tout à fait vous expliquer pourquoi nous avons choisi cette destination, ni exactement ce que nous allons y faire.

Le plan est très simple; Il n’y a pas de plan et encore moins d’objectifs précis. La seule chose qui est sûre c’est que je retrouverai JB, Quint et Élé le 24/01 soir à Marrakech pour une tentative d’ascension hivernale du Jbel Toubkal. Arriverons-nous au sommet du Toubkal? A vrai dire cela m’importe peu. Avant cela, tout ce qui aura lieu entre le 7 et le 24 janvier est mystère et inconnu. Je pense que Max et moi-même avons une approche similaire sur les “objectifs” de notre périple.

Je sors pour ma part de 7 mois de stage auprès des Affaires Etrangères de notre beau pays. Cette experience fut très enrichissante, j’irais même jusqu’à dire que ce fut une école de vie. C’est sans doute là (Israel, Cisjordanie, Jordanie et l’UE à Bruxelles) que j’ai appris le désire de la rencontre de l’Autre; sa culture, son mode de vie, ses craintes et son humour. Ce que je résume par “Autre” c’est l’étranger d’un autre pays lointain, ou bien mon voisin que je n’ai jamais pu connaitre car il fréquentait “d’autres écoles” que les miennes. Et c’est peut-être cet “Autre” que j’ai envie de rencontrer au Maroc. Cet “Autre”, il sera peut-être moi-même, Max, ou des Marocains… Je ne sais pas encore, je vous dirai à mon retour si j’ai pu le rencontrer.

Je pense aussi qu’après ces mois de stage relativement “carrés” et encadrés. Je suis content de me lancer dans un projet “foireux”. Pouvoir prendre le risque de ne pas essayer de tout contrôler comme j’essaye de le faire si souvent. Sortir de ces schémas imposés, où tout doit être sécurisé, où le risque et l’esprit d’aventure sont difficilement concevables.  Balayer cette pression qui refuse l’échec et où tous projets, relations, résultats doivent être impeccables et au dernier cri de notre société où tout est basé sur l’exploit et sur l’image.

Par exemple, quelques jours avant notre départ, quelqu’un me disait que mes montages vidéos d’expés avaient un aspect visuel nul (mauvaise qualité, mauvais cadrement et mauvaise transition d’images)… Et bien oui, sur ce point là mes montages vidéos sont nuls. Et la vidéo qui sera postée prochainement sur ce blog sera probablement tout aussi mauvaise sur “l’image”. En revanche, j’espère que sur le fond, notre aventure pourra exprimer ce que nous aurons vécu de réussi ou de raté et inciter d’autres personnes pourquoi pas eux aussi se lancer dans un projet “foireux”.

Rod (06/01/2017)

Récit de Max:  16174797_10154484352876843_4945564443123318257_n

8 Janvier

Départ sur le tarmac de Charleroi pour Oujda, idéalement située au Nord de la zone frontalière entre le Maroc et la Tunisie elle est la plaque tournante des petits trafics d’essence, de shit ou d’autres denrées exotiques.
Cette ville renvoie un sentiment de solitude au beau milieu d’interminables plaines rocailleuses.
Son aéroport, à l’image de la région, a pour seule connexion une route de 20 kilomètres qui le relie à Oujda. Première expérience de stop, concluante après 15 minutes d’attente. Notre premier coco nous conduit jusqu’à la gare routière où nous prenons un bus pour Fès.
En 331 kilomètres, nous traversons à intervalles irréguliers quelques petits villages et villes d’importance secondaire.
Alors que la plupart du voyage se déroule dans des zones arides de vallons, plaines et distantes montagnes nous terminons cette première étape en contemplant une verdure apparaissant progressivement à 60 kilomètres de Fès.

L’arrivée sur Fès nous impressionne, des remparts crénelés en pointe se découvrent au détour d’une route slalomant entre les fortins des collines avoisinantes. Impression troublée par le tintamarre d’un marché bourdonnant au pied de l’imposant mur d’enceinte.
Sans perdre de temps, nous déposons notre sac à l’Hôtel Cascade, disposant de la plus belle terrasse de la ville, dans une chambre sommaire.
Là haut, nous goûtons un véritable thé à la menthe et le premier tajine poulet d’une longue série.

9 Janvier

Réveil tardif après une bonne nuit de sommeil. Nous mangeons un copieux petit-déjeuner marocain pour tenir une longue journée de découverte de la ville de la capitale spirituelle du Maroc. Nous avançons au petit bonheur la chance à travers souks places et dédales de Derbs en tous genres. L’une d’entre elles retiens notre attention, celle des ferronniers dont le cliquetis incessant de leurs marteaux façonne leurs objets traditionnels : théière, casserole, objets décoratifs et autres plateaux. Ce soir là, nous dînons en compagnie de Karmen et Amalia, deux charmantes danoises.

10 Janvier

Une heure de route nous mène à Meknès à travers un paysage accidenté et verdoyant. A l’inverse du statut de ville impériale partagé avec Fès, l’ambiance à Meknès est radicalement différente. Une activité économique intense foisonne bien au delà des besoins consuméristes des touristes. Nous déambulons dans un marché qui semble sans fin dans sa dimension mais répétitif et fort peu inventif dans la variété des produits qu’il a à offrir. Si ce ne sont pas 50 échoppes qui vendent les mêmes chaussures alors il y en 100.
Le désir de quiétude et de perspective nous conduit sur une terrasse haut perchée dans les hauteurs de la ville d’où nous observons le ballet aérien des oiseaux rejoignant leur dortoir à l’heure où le char d’Hélios disparaît sous l’horizon. Des aigrettes, des corneilles, des pigeons et des cigognes passent sans-cesse à quelques mètres et nous distraient de nos mains glacées par un vent de nord-ouest. Dans un seul groupe, je compte 97 cigognes.
Le soir nous allons manger un tajine poulet avec vue sur la verte vallée de Meknès avant de rejoindre l’hôtel Maroc.

11 Janvier

Départ en fin de matinée pour Azrou, camp de base où nous constituons les réserves nécessaires pour le trek que nous projetons de faire dans le Moyen Atlas. Le début de la ballade à Moumane est empreint d’une ambiance de touriste attrape-couillon avec ses tours à dos de braves canassons et d’une colonie de macaques peu agitée sur un petit chêne le long de la route.
Très vite, après 10 minutes de marche, nous atteignons un sentiment d’isolement en voguant de butte en butte avec pour seule compagnie une mosaïque de chênes, de pins et de cèdres de l’Atlas (Larzh).
Ce biotope inattendu sous ces latitudes nous émerveille de plus belle par sa richesse végétale dans une zone clôturée consacrée à la re-végétalisation des pâtures surexploitées par les moutons des berbères. Les nuages omniprésents à Azrou se dispersent graduellement à la faveur d’épars rayons qui flattent tour à tour le noble chêne, le cèdre colossal, le pin dénudé, l’arbuste épineux, la fleur téméraire, l’herbe grasse et le lichen déterminé à envahir les roches stériles.
Un peu plus loin, au détour d’un vallon bordé au sud de rocailles parsemées de touffes d’herbe, au nord de la dense cédraie, nous tombons nez à nez avec une colonie de macaques de barbarie comptant minimum 38 individus.
A 14h30, le soleil berçait le fond plat garni de 5 arbres têtards dans leur apparat hivernal. Le véritable attrait de ce lieu paisible sont les jeunes pousses d’herbe fraiche dont s’empiffrent les goulus singes.
Une autre occupation, un rien plus coquette, que ces lointains cousins de l’homme apprécient, est de se gratter, seuls ou mutuellement.
Peu farouches, il se laissent approcher dans un rayon de trois mètres, une belle opportunité pour nous de sortir nos optiques qui régaleront nos yeux vieillissants.
Retour à notre objectif : le Lac Affenourrir. Notre progression change d’environnement, nous franchissons la lisière d’une forêt vallonnée pour entamer la traversée d’un immense plateau(1600m) désertique meublé seulement de quelques rochers égarés et de lointaines habitations berbères.
Après quelques foulées, nous entendons, à notre plus grande surprise, un moteur dans le lointain. Oui, une voiture s’approchait lentement, chancelante sur la piste du Lac. A ce moment, un vieux réflex me saisit. Heureux réflex qui nous donne un coup de pouce pour rejoindre notre objectif.
Hanou, le conducteur et directeur d’une agence bancaire à Azrou conduisait calmement en écoutant du Jazz en compagnie de son ami Aziz, un ancien médecin. Pour compléter le tableau, ces deux lustucrus buvaient, à l’abris des regards du Scotch dont ils nous offrent la rasade. 
Heureux, ils s’évadent d’une pression sociale dictée par une ambiance pieuse pour goûter à un brin d’hédonisme dans la solitude et la beauté sauvage de leurs montagnes.
Grâce à leur gentillesse nous atteignons le Lac Affenourrir quelques instants avant le coucher du soleil. Avant de rejoindre la vallée, Hanou nous présente à l’épouse de son ami Ismaïl, le gardien du Parc. Aïda, accompagnée de son jeune fils Mourad nous fit comprendre que si nous le désirons nous pouvons passer la nuit dans leur maison. Nous déclinons la généreuse proposition et profitons des derniers rayons pour monter notre tente. Un vent glacé et insistant gonfle celle-ci et nous force à nous organiser pour ne pas perdre notre précieux toit.
Cette première bataille gagnée contre les éléments nous réconforte, nous décidons alors de mettre le feu à quelques brindilles pour nous cuisiner un couscous. 
Le vent impitoyable, gagne la seconde bataille. S’en suit un repli stratégique chez Ismaïl où nous passons un bout de soirée autour d’un repas composé d’une combinaison de ce que chacun a en stock. Peu de mots franchissent leurs lèvres mais leurs visages expriment leur joie de nous accueillir.
Sur le chemin du retour à la tente, la pleine lune nous offre le spectacle de ses doux rayons qui viennent caresser les flancs enneigés des montagnes environnantes.

12 Janvier

Réveil au son des rayons du soleil. Le lac offre d’amusantes formations de glace éphémères le long de ses rives.
Après cette courte balade matinale, nous allons petit-déjeuner chez Aïda qui nous cuisine une omelette accompagnée d’un classique thé à la menthe.
La tente repliée, nous partons pleins d’énergie à la conquête de cette interminable plaine parsemée de zones humides, de méandres et de petites buttes. Vers la fin de notre traversée, nous longeons un camp de berbères dont les chiens, zélés, se mettent à aboyer. Nous reculons mais ça ne les empêche pas d’essayer de me croquer. Un triste fin évitée in extremis par l’adroit lancé de cailloux de leur maîtresse dans leur direction.
Soulagés de s’éloigner de ces vaillants gardiens, nous quittons la plaine en nous enfonçant progressivement dans la cédraie. Nous empruntons une route sinueuse tantôt verglacée, tantôt ensoleillée. Bordée de gigantesques cèdres, certains, morts depuis quelques années dont les branches éparses sortent de la frondaison font penser à des antennes d’Alien.
Au fond de la vallée, nous rejoignons la route de Ain Leuh. Nous commençons notre stop vers Azrou, trois voitures se succèdent. La troisième, conduite par Ayad nous conduit directement à Timahdite. Ville surplombée, par la couronne (Taj) de leur Roi Mohammed VI. Bienveillant, il est admiré de son peuple. Quelque chose me dit que les médias y sont pour quelque chose, plusieurs fois, nous voyons les téléviseurs diffusant des reportages sur les accomplissements de Mohammet VI. En effet, il a le mérite d’avoir développé les infrastructures, les routes remplacent les pistes, les jeunes vont à l’école et l’ordre règne grâce à une police omniprésente. Nous traversons d’ailleurs quantités de barrages à l’entrée et aux sorties des villes. La paix règne et les gens semblent heureux.
Ayad, notre chauffeur, nous propose gentiment de rester dormir chez lui et de dîner avec sa famille. Nous acceptons et partageons un couscous accompagné d’un verre de lait au goût étrange.

13 Janvier

Nous déjeunons avec Ayad dans un café typique que l’on retrouve dans toutes les villes. Ensuite nous reprenons notre chemin en commençant notre stop avec le collègue d’Ayad qui nous avance de 16 kilomètres. Il nous dépose au milieu de nulle part, à l’embranchement avec une petite route. Nous apprécions brièvement la vue de ce spot désertique. Quinze minutes d’attente suffisent, un mobile home conduit par deux octogénaires français, Emilie et Florian, venant des Hautes Alpes prennent le relais. Ils profitent du climat ensoleillé Marocain pendant trois rudes mois d’hiver. Ils font également profiter les marocains en leur offrant des sacs de vêtements collectés pendant l’année.
Affolés à l’idée de manquer à l’art de vivre français, leurs soutes débordent de fromages, vin, saucissons et autres cochonnailles. Nous nous réjouissons de nous empiffrer de ces rares denrées au plus profond du Maroc.
Ils nous déposent à Er Rachiddia d’où nous repartons pour les gorges du Toughda en compagnie de Ali « l’imbécile », (Les Romains, tout ça, ces histoires, moi je sais pas ; 120 km/h pas plus, je sais pas, c’est la limite). Après une dense conversation il nous dépose au beau milieu d’une étendue tapie de petites pierres calcinées par le soleil, séparant le Haut Atlas de l’Anti Atlas. Paysage aux allures de crème brulée géante. Nous terminons la journée par une série de sauts de puce. Nous arrivons à la nuit tombée dans l’embouchure des gorges du Toughda et nous installons dans les chambres d’hôte Anissa.

14 janvier

Nous nous levons aux aurores pour nous balader pendant les heures de fraîcheurs dans la palmeraie, un labyrinthe aux murs de palmiers, figuiers et autres arbustes. Les minuscules parcelles se succèdent, entrecoupées de buttes de rétention. Au détour d’un dernier tronc nous découvrons un édifice vertigineux patiemment taillé par l’eau pure ruisselante depuis le Haut Atlas. 
Glacial, un vent nous rafraîchit à l’intérieur des gorges. Nous marchons dans les environs et nous reposons pour les reste de l’après-midi.

15 Janvier

Journée de stop, nous roulons en direction de Zagora, arrivons à 31 kilomètres au nord et installons notre tente dans la palmeraie en bordure d’un bras secondaire de l’oued Drâa, asséché. Nous prenons le temps de la vue sur les montagnes sur lesquelles viennent mourir les derniers rayons du soleil.

Au feu céleste, succède celui que nous allumons avec les feuilles coupées des palmiers. Nous cuisinons un couscous sous les étoiles.

Une heure avant le lever du soleil, un froid mordant nous réveille malgré nos douillets sacs de couchage

16 Janvier

Nous rejoignons Zagora avec deux allemands qui parcourent le Maroc en 4×4 suréquipé. Nous esquissons un sourire à la vue de leur allure de baroudeur Rock’n’roll un rien trop soignée. Ils nous déposent aux agences d’excursion dans le Sahara, sans perdre une minute, les rabatteurs fondent sur nous. A ce moment-là, l’allemand recule de trois pas, prends une photo et s’adresse à nos courtisans sur un ton autoritaire : «If they do not comeback, I have your face on the picture ».

Amusés par le spectacle, nous suivons le coco dans son agence où nous négocions d’arrache-pied. Satisfaits de notre deal, nous partons pour M’Hamid à l’Hôtel Pacha pour y passer l’après-midi. Le soir venu, nous plantons notre tente dans leur jardin derrière la piscine. Seuls maîtres à bord nous nous reposons dans le calme un bouquin à la main.

17 Janvier

Abdul, notre chauffeur passe nous prendre vers 11h00 du matin dans son Hilux bringuebalant. D’emblée nous attaquons la piste, légendaire étape du « Paris-Dakar » reliant l’Erg Chiggaga. Nous traversons dunes, oueds asséchés et terrains pierreux parsemés de quelques Tamaris et Acacias.

Détente, Abdul me donne le volant de son 4×4, je m’amuse comme un petit fou dans ce terrain accidenté. L’horizon découvre petit à petit ses dunes majestueuses, lorsqu’elles nous encerclent, nous arrivons dans le campement de Mustapha, un jeune Nomade. De là, nous commençons une errance à travers les dunes que nous terminons par une halte sur le sommet de la plus haute d’où nous savourons les derniers rayons du soleil.

Le véritable bonheur de voyager à cette saison est de ne pas devoir partager son environnement avec d’autres touristes. Nous nous sommes ravi d’avoir le désert rien que pour nous. Le soir venu, nous mangeons une énième tajine poulet au campement. Le ventre plein nous partons redécouvrir le désert sous la voûte étoilée. Malgré l’absence de la lune nous voyons les flancs ondulants des dunes se blanchir des seuls doux rayons de Vénus.

Ruud, fatigué, rejoint sa tente.

Désireux de voir la lune se lever, je veille au sommet d’une dune. Animé par le froid s’intensifiant, je commence à marcher lorsque, au loin, j’entends s’élever la clameur d’un Tam-Tam. De dune en dune je me rapproche en m’orientant à la manière des rois mages, ce n’étaient pas un mais bien deux Tam-Tam frappés avec rythme par deux nomades aux voix chantantes. Installés au bord d’un feu ils divertissent les deux touristes de leur campement. (play : Tinariwen-Imidiwan MaTenam: https://www.youtube.com/watch?v=jUeuWZj4Zro) Relax, ce chant monte aux cieux et me trotte dans la tête sur le chemin du retour au campement.

18 Janvier

Nous profitons de nos dernières heures dans le désert pour faire une dernière ballade sur ces crêtes sinueuses. Le retour à M’Hamid par le même chemin qu’à l’allé est marqué par une allure plus rapide. De retour dans la vallée du Drâa, nous reprenons notre pouce en remontant vers Agdz où nous passons la nuit à la Casbah Caïd Ali, à l’inverse de la plupart de ses collègues, elle est soigneusement préservée des ravages du temps par les descendants du Caïd qui jusqu’à aujourd’hui occupent et font vivre cet édifice vieux de plusieurs siècles. Ils nous indiquent notre chambre dont les murs et plafonds sont les témoins d’un style décoratif ancien que nous n’avons pas encore découvert jusque-là. C’est d’ailleurs un des rares endroits ayant échappé aux stucs kitchs omniprésents dans les constructions plus récentes.

19 Janvier 

Nous partons en Stop pour le Parc National de Souss-Massa à midi, au hasard des rencontres un nouvel Abdul nous propose gentiment de déjeuner chez lui. Nous mangeons le typique plat de lentilles avec du pain. Ensuite nous reprenons la route, peu avant le coucher du soleil, nous arrivons en surplomb d’une vaste plaine alluviale, verdoyante, elle contraste avec le paysage désertique que nous parcourions depuis 6jours. Contraste également marqués par le temps, nous traversons une pluie battante. Tout juste échappé de la zone d’ombre, nous plantons notre tente parmi les arganiers et amandiers qui semblent avoir conquis le sol rocailleux jusqu’à l’océan.

Spectacle grandiose, pour le coucher du soleil, Zeus nous offre un cirque de nuages fixés de part et d’autre de la vallée sur les cimes de l’Atlas. Nous sommes éblouis par les rayons chatoyants qui se reflètent dans ces gradins de vapeur.
La nuit est fraîche.

20 Janvier

Les cimes, hier ennuagées sont ce matin enneigées, elles reflètent un soleil radieux. Nous sommes pris à l’arrière d’un Pick-up d’où nous voyons défiler d’interminables plantations d’agrumes dans la région de Taroudant et d’Agadir. Nous arrivons en voiture jusqu’à quatre kilomètres de l’Océan, le long du fleuve Souss-Massa vers 16 :00. Nous les marchons avec l’objectif d’observer les fameux Ibis chauves dont la dernière colonie a choisi d’y élire domicile. Nous apprendrons plus tard qu’un vent froid venu du Nord les a chassés plus au Sud.

Un vent soutenu soulevait les dunes sur la côte où nous plantons notre tente à l’abri de ses tourments derrière une petite dune.

Sauvage, la côte nous offre le spectacle de l’océan, puissant et majestueux.
Alors que nous regardons le coucher de soleil, une nuée d’oiseaux marins zèbre le ciel à quelques mètres de notre position.

21 Janvier

Je me réveille aux aurores pour gambader dans le Parc National dans l’espoir de voir un Oryx ou une autre antilope. Déçu de ne pas voir d’animaux, je me console d’un rare spectacle de la flore, épanouie en cette saison, les euphorbes, ononis matrix, retoma et autres plantes au nom barabare sont au plus beaux. Nous continuons la journée en nous promenant le long des falaises, dernier rempart de terre en direction de Douira. Nous dressons notre fière tente une dernière fois entre l’océan et les falaises dans une petit crique. Nous nous relaxons au son du ressac des rouleaux de 1,50m fendus par le rock.

22 Janvier

Le matin, coup de chance, nous rencontrons un Belge, Walter, qui remonte directement sur Agadir.

A Agadir, nous sommes touchés par la chance une seconde fois, Marouane, un filou, nous prends en stop jusqu’à Marrakech en passant par les petites routes. Transformant ce trajet en une journée de voyage supplémentaire. Dans l’Atlas, les montagnes rouges se succèdent aux vertes. Dans l’arrière-plan, l’imposant Jbel Toubkal nous nargue de ses cimes enneigées.

Nous arrivons à Marrakech en fin de journée. La première chose que nous faisons est de s’empiffrer des succulentes cornes de gazelles de la pâtisserie des princes.

23 Janvier

Nous arpentons Marrakech et dégustons un thé à l’absinthe sur la terrasse du Nomade.
24 Janvier 

Retour en Belgique pour Maxime. Début de l’expédition pour le Jbel Toubkal pour Ruuud.