Combo bateau/grimpe à la pointe de Pen-hir à la pointe ouest de la Bretagne.

Fin aout, Simon me contacte pour voir si je n’ai pas un grand week-end pour le sortir de son rythme métro-dodo-boulot de jeune cadre dynamique. L’idée de naviguer le titille et ça tombe bien, je serai en Bretagne fin septembre. Mais comme on ne dénature pas un montagnard, une promenade en mer n’était pas trop envisageable et comme il y a des cailloux tout autour de la Manche Atlantique (de la Bretagne Nord à la côte sud-ouest de l’Angleterre) un combo bateau-grimpe se met sur pied. La météo décidera du reste le moment voulu.

Pen HirLe combo demandant un peu de temps, Simon pose une semaine et on se met en chasse de compagnons de cordée. Thiago, un gaillard du 3ième âge rejoint la team rapidement. Nos efforts pour rameuter d’autres compagnons n’a pas été fructueux, souvent enthousiastes, ils avaient prévu un souper avec Mami ou de repasser leurs chaussettes.

On part donc à trois un vendredi soir de Bruxelles direction Saint Quay Portrieux en Côte d’Armor (un peu a l’ouest de Saint Malo) pour 7h de route. Un gros coup de vent est annoncé pour le samedi fin d’après-midi et la journée du dimanche. Pour ne pas perdre trop de temps, le programme est de partir tout de suite après la route pour essayer d’arriver avant le coup de vent à Roscoff pour faire escale.

Départ à la voile à 7h00 pour 10 heures de nav prévues et 70 miles nautiques. La première partie de se passe à merveille avec une petite pruine bretonne pour nous accueillir. Pendant que Simon dort (ca deviendra une habitude, il a plus 20 ans), on avance accompagné de quelques dauphins, on croise un petit requin (qu’on a pas su identifier avec précision) et Thiago aperçoit même un poisson lune. Toute cette poiscaille le long de la côte, est-ce de bonne augure ?

14-15h le vent monte, le coup de vent arrive, il change d’orientation et nous arrive droit dans le pif. Courant contre, je prends une claque et on reste une heure à faire du surplace avant de se reprendre en main et terminer par 4h de près avec 35 nœuds établis et des rafales bien solides. Une super remise en mer pour les 2 mousses, qui n’ont même pas voulu repeindre le pont de leurs entrailles malgré les conditions favorables, chapeau bas. Les grimpeurs c’est coriaces.

On passe le dimanche à Roscoff pour se reposer un peu, faire tout sécher, goûter le cidre du coin et on repart le lundi matin. Le coup de vent se prolonge sur l’Angleterre et les prévisions météo pour faire l’allée et le retour en Angleterre ne s’avèrent pas idéales pour optimiser le combo grimpe-navigation sur notre semaine à disposition. On met donc les voiles pour Pen-Hir, juste à côté de Camaret-sur-mer, un site majeur de bretagne classé « terrain d’av. » ( à prononcé avec un accent français prononcé) où on restera la semaine. On met l’ancre juste derrière la pointe où ça grimpe, ce qui nous place à 10 minute d’approche du spot, à l’abri du vent et de la houle.

Mode voile : OFF, Mode grimpe : ON

Les deux premiers jours de grimpe ne sont pas soutenus mais on se remet tous en jambes. C’est l’occasion pour moi de faire mes premières voies en trad, de profiter d’avoir des grimpeurs à disposition pour absorber un max d’info. Thiago déclare son amour pour les rappels sur corde à double et aux joies de la progression en escalade. Pendant que je m’éclate autant que les orteils de Simon dans ses chaussons. Il finira la semaine en mode bronzette et récup. Vous verriez l’état de ses pieds vous comprendriez.

Thiago et moi finissons la semaine en essayant de décrypter le topo, le départ des voies et l’accès étant pas toujours évident, en combinant un peu de trad et de sportif et un après-midi surf juste à côté du spot de grimpe sur le spot de Pen-hat. Pendant que Simon sociabilise difficilement avec les cars de touristes venus voir le point de vue.
Grimper sur des falaises en bord de mer demande un peu d’adaptation. Le ronronnement de la mer donne un cadre idéale pour ce pisser dessus dans des voies pourtant pas si compliquées. De quoi enthousiasmer Thiago qui finira par s’y faire le dernier jour. On repart donc avec un petit goût de trop peu (trop court) mais ça me donne des paquets d’idée et ça confirme plein de chouettes projets. Je suis ravi.

Un autre objectif de la semaine était de pêcher du poisson. Loin d’être expert, j’avais fait l’acquisition de matériel juste avant la semaine. Un coucher de soleil suffira pour ramener un peu de poisson pour accompagner le repas du soir, les bières bretonnes et l’Irish coffee au beurre. Objectif atteint, nous n’aurons cependant pas trop l’occasion d’y accorder du temps. Ce sera pour une prochaine fois.

Vendredi soir : Mode grimpe : OFF, Mode voile : ON

Retour en une traite, 150 miles en route directe nous promettent un gros 24h de près. Le départ se fait à 1h le samedi avec le courant. Thiago commence avec un gros quart que je relèverai quelques heures plus tard. Les bords de près s’enchainent et notre rythme est dicté par les courants. 6h où on avance bien avec le courant, 6h où on se traine. Une fois de plus, une chiée de dauphins nous accompagne de temps en temps. On arrive à Saint Quay à 5h du matin. Les quatres dernières heures se sont passées sans vent au moteur à une vitesse ridicule frôlant les 3 nœuds (miles/heure).

Une petite sieste, une douche et le nettoyage du bateau terminé, on reprend la route pour la Belgique. On retiendra le combo gagnant, le bateau comme base pour aller jouer et transporter pleins de jouets. Ça promet d’autres chouettes virées…

 

Pour visionner les photos, c’est par ici : https://capexpe.org/groups/nav-varape-et-terrain-dav-1876214768/gpages/photos/