Expedition polaire à l ‘Est du svalbard, pour rejoindre le Newtontoppen en snowkite, du 27/02 au 15/03 2018.
Le problème d’être chaud de se monter une bonne expé en Arctique, c’est qu’en fait là bas, il peut faire plutôt froid. Mais ça n’empêche qu’on est resté bien chaud de partir et on est parti et c’est ça qui est déjà tout bon. Gaël a abandonné son champ et j’ai abandonné mes chantiers le temps de se retrouver face a une toute autre réalité : le milieu polaire.
Et là, on le savait déjà mais ce n’est pas un monde de bisounours du tout. Même si c’est des paysages un peu reine des neiges et qu’il a des ours qui ressemblent a des grosses peluches. Jouer à Dora l’exploratrice, c’est en fait une toute autre expérience que d’actionner la zappette.
En vrai, c’est une fameuse expé qu’on a vécu là bas. On a vraiment senti la nature tout autour de nous d’une beauté incroyable. Nous, on paraissait tout petits et tout emmitouflés dans notre matos pour que notre peau ne gèle pas.
C’est là que quand la nature est la plus forte, tu te calme, tu restes humble, tu es content d’arriver a te réchauffer en skiant, de pouvoir faire fondre de la neige pour te nourrir. Gravir un glacier, essayer le snowkite, monter une montagne deviennent tes découvertes journalières. Tes pensées voguent d’idées en idées, de souvenirs en souvenirs, de projets en projets. Tu rêves éveillé, en train de skier, pendant qu’autour de toi les éléments parfois se déchainent.
En vrai, ça c’est quand t’es Hakunna Matata sinon, c’est foutu, ça ne se passe pas du tout comme ça! C’est plutôt un cauchemar qui tu subis que le rêve que j’essayais de décrire au paragraphe précédent. Tu lutte contre le froid. Tu te fixes un cap, tu dévies. Tu ne vois pas un but, tout est blanc, le ciel, le sol, même tes vêtements sont recouverts de blanc. Tu t’accroches, tu te sens blessé par les éléments. Le vent te transperce, te glace le visage. Tu te rends compte que toutes c’est choses qui paraissent anodines dans la vie en Belgique ne le sont pas dans l’arctique. C’est fou comme les humains ne sont pas vraiment adapté a vivre dans du froid comme ça. Quand ton pote te dis que là, il fait -32°C (le pire qu’on a eu) et que t’es dans la tente dans ton sac de couchage, tu te demandes un peu ce tu fous là. Tu te dis que t’as envie de foutre tes savates et terminer ton soir au chaud chez toi.
La clé, pour ne pas en arriver là, c’est d’avoir confiance en sa préparation d’expé, Si c’est le cas, tu sais quoi faire quoi qu’il arrives et si tu sais pas tu sais que tu vas trouver une solution. Malgré le confort inouï d’une doudoune au top, de plusieurs couches de moufles ultratop et tout le tromblon. Bah, c’est simple si tu ne bouges pas, tu te les gèles! Alors, qu’en fait, il suffit de bouger et tu vas te réchauffer, c’est pas plus compliqué. Si ça marches pas, c’est qu’il y a un vêtement humide, tu le changes et tu continue de bouger, et là, c’est sur, tu vas te réchauffer.
Et donc, en fait, les explorateurs, c’est des grosses doudounes qui bougent lentement, pépère. Ils tracent leur route, l’esprit tranquille, préparé aux aléas que la nature leur prépare, impatient d’en découvrir plus.
Cette sorte de retour aux racines, aux besoins essentiels de la vie, permet de recentrer ses priorités, évacuer le superficiel. Faire sa trace, c’est enrichissant (plus que l’argent), enivrant (plus que l’alcool) et existant (plus que le sexe… non, ça c’est faux!). Le pire c’est que c’est pas mauvais pour la santé alors, si on en a la possibilité, autant en abuser.
Bref avec tous ses ressentis, j’ai pas beaucoup (pas du tout) parlé de tous les détails pratiques, de toute l’organisation, des conditions météo, du terrain qu’on a rencontré. Bref, cet article n’est pas un journal de bord. Par contre si vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas a nous contactez. Si on est chaud, et qu’on prend un peu le temps, on fera un petit compte rendu plus pratique. En tout cas, merci CapExpe pour le Matos.
Guillaume (storyteller) et Gael