Descente de quelques kilomètres sur la Lesse un dimanche après midi, en packraft, chillou, peppouze, mais pas tout à fait! (Gros débit d’eau yéyé)

Dans les fait :

Objet : Descente en packraft

Date : le dimanche 9/12/2018

Trajet : La Lesse, environ 11km.
Embarquement en aval du pont des Barbouillons (place de parking pour voitures) & débarquement à Chanly (ou plus tôt si on tombe à l’eau)

Coucher du soleil : 16h37

Site pour vérifier le débit de l’eau : http://kayak.environnement.wallonie.be/public/home

Matériel :

loué

  • 1 packraft L Alpaca Raft bleu
  • 1 packraft M Alpaca Raft rouge
  • 2 sacs de gonflages (un mauve, un bleu)
  • 2 jupettes de packraft
  • 2 rames oranges capexpé AquaBound
  • 2 gilets de sauvetages rouges
  • 2 casques (un bleu, un orange)
  • 2 combinaisons sèches
  • 2 paires de chaussettes étanches
  • 2 paires de chaussons étanches
  • 2 paires de gants étanches
  • Petit tonneau étanche

perso

  • Des vêtements chauds
  • 1 sac à dos par personne
  • 1 sac étanche/imperméable par personne (Contenant : des vêtements secs pour l’arrivée, gsm, éventuellement des pims à l’orange)
  • 1 sangle et mousquetons (par personne) pour accrocher les sacs à dos aux rafts
  • 2 lampes frontales

Description du tronçon par le service public de Wallonie:

« Relativement isolé et très peu fréquenté, ce tronçon se déroule dans un premier temps en forêt, puis dans une jolie plaine alluviale. Le courant peut y être rapide; des arbres et des branches peuvent barrer toute la largeur de la rivière, exigeant prudence et technique. Cette partie de la Lesse offre une navigation soutenue et variée d’une demi-journée. Pour pratiquants expérimentés. Classement WW II (III par hautes eaux). »

http://www.nature-projects.be/wp-content/uploads/2017/05/LESSE_DaverdisseChanly_Textes_v3.pdf

 

Récit de la micro-aventure :

Ayant tous les deux eu la chance de participer à plusieurs expéditions grâce au Capexpé, notamment en packraft, Simon et moi (Ségo) avions énormément envie de profiter d’un weekend non-overbooké pour partir « rider la wave » dans le Sud de notre si jolie Belgique.

Après avoir emprunté du matos dans le garage à Louvain-la-Neuve pendant la semaine (#ThePlaceToBe), nous nous sommes rendus le dimanche 9/12 près de Daverdisse, dans la province du Luxembourg. D’après Wikipédia c’est la commune la moins peuplée de toute la Wallonie, en bref, une sympathique petite bourgade.

Nous avons (peut-être un peu trop) pris notre temps ce matin là (la pluie, la fatigue, un chouette festival de films d’aventures la veille, …) et nous sommes arrivés à notre point de départ vers 16h00. Timing pas idéal on vous l’accorde. Il avait également fallu au préalable laisser le vélo de Simon en aval, à Chanly dans le garage d’une chouette dame. (Si un jour elle lit ce petit compte rendu encore merci.) L’idée était qu’il puisse remonter chercher la voiture après la descente en packraft en se réchauffant les guiboles alors que je l’attendrai dans le petit village en tremblotant de froid. Idéal.

En vérifiant les condis tout au long de la semaine, Simon avait eu peur que l’escapade soit compromise vu le niveau de l’eau. Par chance, la Lesse est passée de 25 cm à 1m de profondeur en une semaine ! Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la plupart du pays ont peut être fait le malheur des uns, mais aussi clairement le bonheur des autres.

Après avoir pris au moins une demi-heure pour complètement s’équiper on a enfin pu s’élancer sur l’eau tumultueuse de la Lesse en poussant des petits cris de joie vers 16h30. Imaginez le bruit de l’eau, les oiseaux qui chantent, une atmosphère tamisée due à la couverture nuageuse et la grisaille de la Wallonie entrecoupée par le vert vif des feuillus. Si ce n’était pour le décors, sur l’eau, on ne se serait vraiment pas cru en Belgique. Le courant de la Lesse était relativement fort et assez constant. Le début de la descente s’est vraiment bien passé. Au bout d’un moment le soleil s’est couché et on a sorti les lampes frontales pour continuer. Simon s’est élancé devant, avec une lampe frontale plus puissante que la mienne, et nous avons continué notre petit bonhomme de chemin, peppouze, oklm, que du plaiz. On s’est arrêté plusieurs fois pour aller vérifier l’état des rapides qu’on pouvait entendre de loin (#scouter). Tout se passait à merveille… jusqu’au moment ou… …

Tout à coup, étant quelques mètres derrière, je vois Simon faire demi tour et chercher à remonter le courant qui a forci quelques minutes auparavant. Au prix d’un effort surhumain il parvient à parcourir quelques mètres mais abandonne rapidement. J’aperçois alors l’énorme arbre qui nous bloque le passage. Emergeant de l’eau à un mètre de la rive gauche environ, il forme un obstacle redoutable. J’ai juste le temps d’orienter mon packraft vers la gauche pour tenter de me frayer un chemin entre la berge et le tronc qui émerge, menaçant. Le courant nous pousse vers le centre de la rivière et nous contraint à passer entre la surface de l’eau et l’arbre en équilibre quelques centimètres au dessus. A ce moment la, je repère Simon et son packraft au milieu du tronc. Il lutte d’abord quelques secondes contre les flots avant de se faire complètement retourner, impuissant face à la masse rugissante de la Lesse déchainée. Son casque disparaît complètement sous l’eau. Je dois me concentrer à mon tour pour ne pas faire de plongeon et je le vois du coin de l’œil récupérer son packraft et rejoindre la rive. Je prends quelque temps pour me dégager sans endommager mon raft, puis je le rejoins quelques mètres en aval.

Trempé mais ayant conservé sa bonne humeur, il m’explique qu’il a malheureusement perdu sa pagaie. On considère les possibilités (séparer ma pagaie en 2 pour continuer ?) et on décide finalement de sortir de l’eau et trouver une voiture pour nous rapatrier vers l’amont, le point d’embarquement ainsi que la voiture. Nous regagnons la route, qui heureusement n’était pas loin, en traversant un champ ou deux. Par chance nous nous trouvons à un croisement de routes, indiquant que Chanly (le point d’arrivée) n’est qu’a 2 km ! On y était presque, tout compte fait !

Pendant que Simon se change (la combi sèche aura été relativement efficace, mais il était tout de même bien trempé) on essaye brièvement de faire du stop avant d’aller sonner à une maison avoisinante. La dame écoute mon histoire gentiment et accepte directement de ramener Simon au point de départ. (Si elle lit ce compte rendu d’ailleurs, merci à elle !). Je range vite fait le matos en attendant qu’il redescende avec la voiture, ce qu’il ne tarde pas à faire. Hop, tout dans le coffre et direction Bruxelles ! Environ une heure de route. Il fait bien chaud dans la voiture, on a encore des pims à l’orange et la radio fonctionne. Tout est bien qui fini bien (sauf pour la pagaie, hélas). Une bonne aventure kwé !