Avec Molle aka Margaux, on part en Equateur pour notre mémoire… L’occasion est trop belle, du genre à ne pas laisser passer! Du coup, le mémoire se transforme en prétexte et le séjour en expé! On sera rejoint par Anouchka pour une partie de l’aventure! On vous parlera surtout ici d’une rando de 3 jours dans le massif de l’Altar qui nous a beaucoup marqué

Cet été, on (Margaux et Raph) est allés en Équateur dans le cadre de notre mémoire, pour collecter des échantillons sur le terrain (eau et sols volcaniques). Anouch, une pote de Raph, nous a rejoint pour la simple et bonne raison que plus on est de fous, plus on rit ! C’était bien évidemment l’occasion de se promener un peu, ce que nous avons fait ! Sur base des conseils d’amis équatoriens rencontrés sur place, nous sommes donc partis pour un trek dans le massif de l’Altar, inconnu au bataillon du tourisme de masse (3 lignes dans notre guide papier, qui ne disent pas grand-chose de plus qu’un guide expérimenté est essentiel pour cette rando…). Après une nuit à Riobamba où nous avons été accueillis comme des rois par la famille de nos amis, nous nous mettons en route de bon matin pour rouler 2H sur les routes de montagne avant d’arriver au début du trek.

Départ sur le trek à 9h30 (il y a écrit sur la charte qu’on ne peut pas commencer après 9h, oups). On a été conduits par Fernando, papa d’une amie équatorienne, super sympa et qui nous raconte n’avoir vu la Laguna del Altar qu’une seule fois dans sa vie, lors d’un des nombreux entrainements physiques de ses 35 années dans l’armée. Elle est jaune parait-il.

On commence la journée par une montée des familles dans un chemin à moitié entre des clôtures, mais tout de même assez sympa et avec une vue pas dégueu, il faut le dire (On devient blasé après toutes les belles choses qu’on a déjà vues) mais tout de même pas à la hauteur de la grandioserie à laquelle on s’attend. On croise 2 français assez sympas, mais qui sans doute ont eu assez bien de nuages en haut car ils ne s’extasient pas comme on l’aurait cru …

Comme nous a dit notre ami Marlon « It’s quite muddy ». Tu parles ! Le chemin est un genre de champ de boue qu’on essaie d’éviter au max pour préserver nos pauvres bottines. Il commence à pleuvoir au moment où on se pose pour le midi (petite pluie de type qui mouille, tout à fait typique !), ce qui nous offre l’opportunité tout à fait sympa d’avoir un chemin encore plus glissant, wouhou ! Anouchka est très contente, ça l’amuse beaucoup de jouer dans la boue ! Ouiiiii

La pluie fine continue de nous tomber dessus et jouer avec la boue devient de moins en moins rigolo (même Anouch finit par s’en lasser, c’est dire). Heureusement, le chemin devient un peu plus praticable. On arrive alors à une petite grotte, seul refuge contre la pluie rencontré depuis le début de la rando, trop tentant, on se pose 10 minutes. On envisage d’y rester, pensant déjà au petit feu et à la petite nuit cocooning au sec dans notre gros sac de couchage. Après avoir eu ces pensées de mollusques d’eau douce, on se ressaisit et on se rend à l’évidence « allez non, on va pas faire les flancs, on continue ! ». Le reste de la montée est de plus en plus agréable au fur et à mesure que la pluie diminue et que nos affaires sèchent. Le paysage est chaque minute plus beau et le soleil commence même à pointer le bout de son nez. On aperçoit de mieux en mieux l’Altar dont la partie supérieure est enneigée. Les nuages bougent si vite que le paysage change tout le temps, c’est magnifique !

Tout d’un coup, on commence à apercevoir le refuge et la grande vallée formée par l’Ancien glacier de l’Altar. A part le refuge, c’est juste magnifique, on essaie de le photoshopper et de le remplacer par un beau caillou dans les photos qu’on fait avec nos yeux. Le paysage est délimité par un arc de cercle formé de falaises magnifiques à gauche, le tout couronné par les hauteurs enneigées de l’Altar. Des cascades coulent de partout et les couleurs sont sublimées par le soleil de fin de journée qui nous accompagne dans la découverte de ce splendide paysage. En arrivant au refuge, on discute avec le gardien qui nous dit qu’on est les seuls à être montés aujourd’hui. On est tous les 3 émus de ce paysage grandiose et on se dit qu’on a une chance énorme de l’avoir pour nous seuls. En fait, on ne comprend pas « Comment est-ce possible qu’il n’y ait personne ? », et c’est ça qui fait toute la magie de cet endroit, c’est que comme ça colle aux pieds, les gens y vont moins.

Le monsieur du refuge nous indique où on peut planter notre tente et on s’y rend tranquillement, on plante la tente et on profite d’un bon petit repas chaud, suivi d’une observation d’étoiles, bercés par l’harmonica de Raph, c’est magique !

Le lendemain matin, on prend un petit déj très tranquille et on se lance dans la petite montée qui nous reste pour atteindre la « laguna amarilla ». La plupart des gens qui font cette rando montent jusqu’au refuge le premier jour, y dorment le soir et se lèvent ensuite tôt le lendemain matin pour monter jusqu’à la lagune et redescendre la même journée. Nous 3 avions décidé de procéder autrement et de prévoir 3 jours au lieu de 2 afin de passer une nuit à côté de la lagune et de profiter d’une journée pour se promener aux alentours et ne pas passer en coup de vent. On est donc arrivés très à notre aise à la lagune, qui elle aussi, encore une fois, était magnifique comme tout le reste (mais pas super jaune par contre, un peu verdâtre à la rigueur). On a trouvé un spot de qualité (avec vue sur lagune et vue sur vallée du refuge de l’autre côté, hé ouais mon pote) pour planter notre petite tente (à base de nivellement du sol et de chasse aux cailloux) et on est ensuite partis se balader en laissant nos affaires au campement. De nouveau, nous n’avions encore vu personne ce jour-là, trop fou !

Après avoir un peu joué dans les cailloux, on part en mission eau avec nos gourdes vides. On se promène donc le long du lac et le soleil qui décline rend les couleurs encore plus belles. Une fois notre eau trouvée, on décide de se poser et de juste profiter de la vue, on ne s’en lasse pas et on en revient toujours pas d’avoir cette immensité rien que pour nous. Le soleil commence à vraiment se coucher, donc on retourne tout doucement à la tente. Une petite pluie se lève quand on termine de cuisiner donc on finit en soirée cocooning dans la tente à écouter les histoires de Raph, réveil prévu à 6h pour le lever du soleil. Mais on a tellement de chance jusqu’ici, on se dit que s’il fait beau le lendemain matin, l’un de nous (si pas les 3) est forcément cocu.

6h du matin le lendemain, c’est officiel, il faut qu’on discute de toute urgence avec nos conjoints respectifs !! Il fait magnifique ! On se lève le plus vite possible, bien qu’abandonner notre bon vieux sac soit une épreuve, fait pas chaud chaud ! Il n’y a presque pas de nuages, le ciel est rose au-dessus de l’Altar, les couleurs matinales dont on rêvait sont là, on ne peut pas rêver mieux … Ha quoique, si en fait il y avait mieux : en se promenant un peu, notre photographe en chef Raph aperçoit au loin son meilleur pote local, le Chimborazo. C’est le point culminant du pays et c’est une chance folle que le ciel soit assez dégagé que pour le voir ! On contemple donc ce spectacle silencieux, seul dans notre montagne, avec un petit thé bien chaud entre les mains.

Le soleil se lève et l’heure tourne, fini de rêver malheureusement, il va falloir redescendre. On s’en va un peu à reculons, mais avec des super souvenirs pleins la tête. Contrairement à ce qu’aime notre ami Raph en général (le forcing, et tout ce qui est agressif musculairement), cette rando était très « pèpère » parce qu’ on y a été tranquillou, mais on s’y est vraiment senti dans la nature et seuls au milieu d’un paysage magnifique, à prendre le temps de regarder, se poser, profiter.

A la descente, on recroise le monsieur du refuge qui nous affirme n’avoir vu personne ces 2 derniers jours, nous confirmant que nous étions vraiment seuls heureux élus de ces 2 jours. Plus loin, on croise un groupe d’Equatoriens éparpillés sur  2km, qui peinent un peu à monter et glissent dans la boue avec leurs bottes en caoutchouc et leurs baskets en toile, on se dit mais ce n’est pas possible, quelle chance on a eu qu’ils ne soient pas montés quand on y était ! On termine la descente sous un grand soleil et on arrive comme des fleurs, à l’heure pour prendre le bus qu’on pensait ne jamais être à l’heure pour prendre ! Enfin bref, une seule chose à dire, tout ceci devient très louche : « Chéri(e), faut qu’on parle … ».