La vallée de la Drôme je l’ai découverte pour la première fois il y a un peu plus de 30 ans. Alors tout jeune conducteur et apprenti grimpeur, j’avais fait la route vers la petite ville de Die, écrasé par les parois qui surplombent cette vallée. Arrivé au camping, le regard toujours fixé sur l’immense face de Glandasse, je me souviens que le gestionnaire m’avait accueilli par : “les hollandaises c’est ici ! ” ….

Glandasse

J’ai attendu longtemps avant d’oser me lancer dans une de ces faces et c’est avec Dom qu’en 2014 nous sortions du pilier Leprince Ringuet après une longue journée qui avait laissé des traces.  Certainement un déclic, car je ne vois pas avec qui d’autre j’aurais pu me lancer dans cette aventure à l’époque.

Dom dans les fissures du pilier Leprince Ringuet

Et maintenant j’ai envie de répéter ce pilier pour en partager l’escalade avec Charles et Patrick.

Avec Patrick  nous nous connaissons et grimpons ensemble depuis maintenant 30 ans, presque un vieux couple ! Et avec Charles nous avons déja une belle liste d’escalades ensemble, dont des grandes voies dans le Vercors à Archiane et au mont Aiguille.  Tous les trois, nous formons une cordée efficace que nous avons rodé à Saou dans Nomad’s Land une voie d’une dizaine de longueurs.

Et puis, après le pilier nous voulons nous lancer dans la voie des Parisiens sur les trois becs. C’est une escalade historique, une voie de référence  très raide, la face saute aux yeux depuis la vallée et je suis passé devant un nombre incalculable de fois.

Les trois becs et la grande face de la “rocher courbe” ou se situe la voie des parisiens

Et cela, nous le concevons un peu comme un antidote à l’enfermement. Même confinés, même obligés de nous entrainer dans notre salon ou notre garage, nous rêvons ensemble à ces deux itinéraires qui avec Archiane constituent la trilogie du Diois.

C’est cette histoire, sa préparation, les doutes, que nous avons voulu partager.