De La Bérarde à La Bérarde , Mars 2012

Mardi 20 mars :

7h du matin, on charge tout le matériel dans la voiture et on est prêt pour le grand départ, à 6 dans une voiture de 8. L’ambiance est au rendez-vous, nous partons confiant avec le matériel généreusement prêté par Cap expé ! Nous arrivons dans la soirée au refuge de la Bérarde (1740m), seuls. On dort tôt pour attaquer le lendemain notre première journée !

Mercredi 21 :

Lever des troupes aux petites heures du jour, sous l’impulsion du réveil de David, un pilier sans qui l’expé n’aurait pas eu lieue… On part dès 7h du matin du refuge de la Bérarde en direction du refuge du Carrelet à 1900 mètres d’altitude (une bonne heure de rando, skis aux pieds). On fait quelques exercices de secourisme pour bien briefer les débutants ! Puis, on se lance dans l’ascension du col des avalanches. Hélas, le versant est fort exposé au soleil et l’enneigement n’est pas suffisant pour continuer. Nous décidons donc de faire demi-tour après 1h30 de rando entre cailloux et plaques de neige et de se balader dans la vallée du Vénéon durant 2 bonnes heures, histoire de se chauffer un peu ! On dort au refuge du Carrelet.

Jeudi 22 :

Nous décidons de changer de versant pour que l’enneigement soit meilleur. Nous avons donc entrepris une rando sur le glacier du Chardon, le but étant le sommet des Rouies (3589m). Les conditions d’enneigement sont bien meilleures et le paysage est époustouflant. L’ascension se passe bien et le moral est à bloc. Pas de difficultés techniques spécifiques mais un passage tout de même très délicat à la cassure entre le glacier des Rouies et le glacier du Chardon. Passage assez raide, nous mettons les couteaux pour affronter le glacier. Il faut être prudent mais tout le monde réalise le passage sans grande difficultés. Nous arrivons au sommet sur les coups de midi, après 5 bonnes heures d’ascension ! Le paysage est sauvage et à couper le souffle. Il fait magnifique et on profite de notre victoire ! On rend hommage à Dominique en haut du sommet, sans qui trois des six membres n’auraient pas pu réaliser ce voyage (prêt du matériel)! La descente des quelques 1700 mètres de dénivelés vers le refuge est sensationnelle, la neige est pure et vierge ! On mange au refuge du Carrelet. On prend le soleil l’après-midi puis on rechausse et on redescend au refuge de la Bérarde pour y dormir.

Vendredi 23 :

On reprend la voiture pour changer de vallée en direction de Champhorent (à une dizaine de kilomètres). On gare la voiture au parking puis on descend 200 mètres à pied, avec tout le matériel. On travers le Vénéon et on monte vers le refuge de la Lavey (1800m) en deux bonnes heures de rando. La vallée est splendide et même si la neige souffre sous le soleil, elle nous permet d’encore réaliser la rando skis aux pieds ! On arrive dans l’après midi au refuge et un amis de Grenoble nous rejoins pour le reste du voyage. On est maintenant 7 et nous n’avons toujours croisés personnes dans ces écrins si sauvages…

Samedi 24 :

Superbe rando aujourd’hui. On se lance dès 6h du matin vers le col de la Muande (3103 m). On suit la longue vallée de la Muande jusqu’au lac de la Muande. Là, on contourne le lac pour se lancer dans l’ascension du col. La neige est abondante et le risque d’avalanche est très élevé. On décide de continuer encore jusqu’à ce qu’une plaque de neige se détache… La barre rocheuse que nous surplombons nous serait fatale en cas d’avalanche. Nous décidons donc de faire demi tour et de redescendre les quelques 300 mètres de dénivelés jusqu’au lac des Rouies. Pas rassasiés, nous tentons un autre itinéraire vers le col. Plus exposé, le versant possède une neige moins abondante. Le risque est moins élevé et l’ascension se déroule sans soucis. Nous arrivons sur le glacier de la Muande. Les crevasses se font entendre et sous un malentendu, une moitié du groupe arrête l’ascension pendant que l’autre arrive enfin au col ! La vue est à nouveau à couper le souffle, même si la victoire n’est pas totale puisqu’une moitié du groupe est retournée au lac gelé… La descente est à nouveau sensationnelle, même s’il faut bien pédaler dans la longue vallée du la Muande pour rejoindre le refuge.

Dimanche 25 :

Nous croisons notre premier randonneur solitaire qui nous conseil l’ascension de la tête des Fétoules. Ce conseil permet de nous décider devant la multitude de possibilités dans cette vallée magnifique. Nous partons donc pour l’ascension de la tête des Fétoules, en sachant que nous ne réaliserons pas les 100 derniers mètres qui nécessitent des techniques d’alpinisme trop avancées pour les débutants du groupe. L’ascension est raide et la neige est rare et dure sur ce versant exposé. Nous montons aux couteaux et on doit déchausser à plusieurs reprises… Trop sûr de nous, nous montons sans vérifier notre chemin sur la carte. Erreur fatale… Nous arrivons à un cul de sac qui ne nous permet pas de continuer. En effet, nous avons trop visé le sommet alors qu’il fallait le contourner par l’arrière. Après quelques tentatives pour rejoindre le bon chemin, on se rend compte qu’il faut descendre au minimum 500 mètres pour retrouver l’itinéraire marqué sur la carte. Il est 13h et le soleil tape. On juge donc plus prudent de redescendre vers le refuge, en prenant tout de même le temps d’apprécier la magnifique vue qui se dessine devant nous. Un nouvel échec donc, à quelques 400 mètres du sommet… On arrive au refuge, bien fatigué ! Les quelques descentes dans la poudreuse nous ont données envie. On décide donc de rejoindre la voiture pour faire une journée de ski alpin à la Grave le lendemain !

Lundi 26 :

Après une nouvelle nuit au refuge de la Bérarde, on roule une heure pour rejoindre le téléphérique de La Grave. On monte à une vitesse considérable, la vue est magnifique mais n’a pas la même saveur que si l’ascension est réalisée par la force de nos muscles fatigués. On est légèrement frustrés devant toutes les traces des skieurs et on cherche à s’en écarter le plus… C’est alors que nous nous éloignons trop des itinéraires balisés et nous nous retrouvons dans une impasse sans issue. Nous devons donc remonter les quelques 800 mètres de dénivelés de plaisir les skis sur le dos (nous n’avions pas pris nos peaux, quelle erreur !) pour rejoindre l’itinéraire balisé… Ca fatigue mais l’entraide et les relais nous permettent d’y arriver après 2 bonnes heures à s’enfoncer dans la neige fraiche… On arrive à rejoindre l’itinéraire. On a à peine le temps de faire une descente puis c’est la fermeture. C’est cher payé pour marcher dans la neige mais on a quand même eu de la bonne descente… Arrivée au parking, on reprend la voiture pour rouler de nuit en direction de Bruxelles. Et comme dans les randos, on se relaie pour affronter l’épreuve !